- L1
- 28e journée
- OL/Rennes (1-1)
Le retour de la Rennes
Tout près de réaliser la bonne opération de la journée, Lyon a oublié de jouer en seconde période et s'est fait punir par des Rennais réduits à 10. Les Rouge et Noir s'accrochent à leur deuxième place.
Lyon est-il encore marqué par son élimination en Ligue des champions ? Au vu de la copie rendue, pas de traumatisme apparent. Le rendez-vous madrilène, les hommes de Puel l’avaient surtout dans les jambes. Ce qui doit expliquer leur mise en route pénible et peut-être leur fin de match calamiteuse. Dès la troisième minute, les Rouge et Noir trouvaient d’ailleurs l’ouverture suite à un lumineux service de Leroy et une frappe instantanée de Montaño, mais le but était justement refusé pour un hors-jeu du Colombien. Dans la foulée, M’Vila, le réel meneur de jeu rennais malgré sa position reculée, désorientait tout le système défensif rhodanien en déviant subitement sa course avant d’envoyer à nouveau Montaño au duel, mais l’avant-centre s’effondrait devant la charge jugée régulière de Cissokho (7e).
A l’aise balle au pied, les Rennais doivent cependant rapidement céder l’initiative aux Lyonnais, à présent aussi saignants au duel qu’ils s’étaient montrés apathiques dans les premiers instants. Devant la montée du bloc rhodanien, les Rouge et Noir commencent à suffoquer au tournant du premier quart d’heure. Toulalan et Pjanic reçoivent désormais le ballon face au jeu, Cissokho trouve Lisandro dans le couloir droit, et Réveillère combine à gauche avec Jimmy Briand, entre anciens rennais. Autre ex de la maison rouge et noire, Gourcuff se montre aussi transparent qu’à Madrid, et sortira escorté de quelques sifflets (82e). Outre sa robuste explosivité, Lisandro perturbe également le dispositif rennais en portant main forte à son milieu, agile pour se glisser entre les lignes. S’ils ne sollicitent pas directement Douchez, les Lyonnais alertent à plusieurs reprises l’arrière-garde bretonne, notamment grâce à leur bon travail sur les côtés.
Le moment de concrétiser viendra à la 36e minute. Gomis est lancé à droite, mais se fait manger par Kader Mangane. Sous le pressing de l’avant-centre lyonnais, le capitaine rennais précipite toutefois sa relance pour servir involontairement Lisandro. L’Argentin repique alors vers le centre pour adresser une frappe déviée victorieusement par Gomis qui rodait encore dans la surface. Lyon prend logiquement les devants face à des Rennais étouffés (1-0, 36è). Dénuée d’occasions nettes, la fin de première période sera toutefois marquée par des accrochages qui ne seront pas sans conséquence. Le tibia esquinté par une méchante semelle de Pjanic, Montaño apaise ses nerfs dans la foulée, en prenant le dos de Toulalan, à terre, pour un paillasson.
En réalité, malgré la pause citron, le Colombien bout toujours intérieurement. Taclé par Lovren, il se défend d’un coup de sabot qui fait voir rouge à l’arbitre (65e) et amenuise considérablement les espoirs de retour des siens. Gestionnaire, ou le cul entre deux chaises, Lyon ne se démène pas depuis le retour des vestiaires pour inscrire le but du confort d’esprit. Sur quelques offensives, les hommes de Puel font toutefois frissonner les Rennais. D’une tête, Lovren effleure le poteau de Douchez, et Gomis manque d’inscrire un doublé sur déviation suite à une frappe de Réveillère, mais le ballon échappe cette fois au cadre (55e). Mécanisme classique, l’exclusion sonne finalement la révolte des rennais. D’abord dans une version auto-destructrice, où Mangane est tout près d’envoyer Gourcuff au tapis. Puis, avec des intentions plus nobles, incarnée par la rentrée convaincante de Verhoek (67e). A l’affut, le pari hollandais du Stade Rennais va gratter un ballon mal maîtrisé par Lloris, pas dans un grand jour, mais ne peut se retourner, et finit par rendre l’objet subtilisé au portier lyonnais de l’autre côté de la surface (78e).
Claude Puel tente d’interrompre le regain rennais et de redonner un peu de vitamines à ses hommes en opérant un double changement : Gourcuff et Briand sont remplacés par Källström et Pied. Sans succès. Trop timoré, pas assez entreprenant, Lyon s’est mis en danger tout seul, et la menace rennaise finit par se concrétiser à trois minutes du terme du temps réglementaire. A la réception d’un immense coup-franc de Danzé botté des 40 mètres, aux confins de la ligne de touche, Verhoek culmine dans les airs pour effectuer une remise de la tête qui lobe Lloris et que Téophile Cathrine catapulte dans les filets lyonnais (1-1, 88è).
L’OL qui avait les clés en main pour réaliser une superbe opération en prenant la deuxième place aux Rennais, s’est égaré en route, en n’osant pas prendre fermement la conduite du match en main en deuxième période. Rennes, malmené par Marseille la semaine dernière, a manifestement conservé des ressources mentales intactes. Et, il lui en faudra pour se maintenir à ce rang sans son avant-centre titulaire, qui peut craindre une suspension d’au moins deux matches.
Par Thomas Goubin
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