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Le repos du Lyon
Défait à domicile par son ex-dauphin, le roi Lyon est loin de régner sur ses terres. Le voilà maintenant neuvième du classement, soit à peine mieux qu'un vulgaire PSG, soit son plus mauvais classement de la décennie. Diable.
Il y a un an, l’OL avait neuf points d’avance sur Bordeaux. Bordeaux a fini champion. Aujourd’hui, Bordeaux a neuf points d’avance sur Lyon. On se console comme on peut.
Depuis ce début de saison, difficile de dire quel est véritablement le niveau de jeu de cette équipe, de savoir ce qu’elle a vraiment dans le ventre, de quoi elle est capable et où elle finira. Seule certitude : elle ne saurait se satisfaire de cette neuvième place au classement. Seule question, quand va-t-elle enfin s’y mettre ? Enfin.
Lors du tour préliminaire de Ligue des Champions, Lyon avait éparpillé Anderlecht façon puzzle. Avec une réussite maximale et un jeu prometteur. Avait été aperçu l’espace de quelques séquences ce qui devait être la meilleure équipe de France. Depuis, le temps est passé. Nouveau moment-clé : le 5-5 contre Marseille. Au final, un simple match nul contre un concurrent direct, un partage des points face à une équipe capable d’en prendre autant que les doigts de la main dans le même match. Enfin, dernier point de repère, cette probante victoire 4-0 contre Debrecen, pour boucler la boucle d’un bon petit parcours en Champion’s. Bien. Mais il s’agit là de la seule victoire lors des huit dernières rencontres de l’Olympique Lyonnais.
Série en cours avec ce revers contre Bordeaux. Lucides quant à la supériorité de leur adversaire, les Lyonnais pensaient résister, résister, et planter Bordeaux dans le dos. Résultat, les Gones ont résisté, résisté, puis fatigué. Entre les blessés et les statuts de certains joueurs, Claude Puel ne peut s’adonner aux joies du turnover, du moins pas autant que le voudrait son plan de jeu. En début de saison, « libéré » de la présence de Juninho et Benzéma, Claude pensait, à juste titre, posséder un groupe plus homogène, plus malléable, plus collectif. Une équipe solide, percutante, mobile ; Lloris, Bastos, Lisandro. Las, la défense lui a fait défaut. Ainsi que la chance, ou la réussite, c’est selon. Ainsi que les résultats, ainsi que la défense, on le répète, mais c’est vital. Alors les boulons furent resserrés. Alors ce Lyon pourtant blessé a bien failli résister à la meilleur équipe de France, s’inclinant seulement d’un but, encaissé en fin de rencontre. C’eut pu être bien pire.
Et cela devrait aller mieux chemin faisant, printemps venant. Oui, Lyon est redevenu une équipe ordinaire. Oui, cette période est la plus décevante période traversée depuis des plombes par le club. Oui, Lyon ne va pas bien, et non, ce Lyon ne sera pas l’épouvantail qu’il a pu être en Europe. Non, Bastos et Kallstrom ne sont pas Malouda ou Govou. Makoun et Gonalons, Diarra ou Essien, et non, ce Lyon-là ne sera peut-être pas champion de France et à un but d’Inzaghi d’une demi-finale continentale. Pour autant, ce Lyon-là n’est qu’à neuf points du leader, ce Lyon-là est qualifié en huitièmes de Champion’s et surtout, ce Lyon-là a du potentiel. Beaucoup de potentiel.
Le meilleur attaquant du championnat, un meneur tout en caresses et promesses, un gardien du temple, un jeune milieu défensif qui a tout d’un grand. Au vrai, il ne lui manque pas grand chose à cette formation. Quoi par exemple ? Que Lisandro les sauve à chaque match, comme le faisait Benzema. Ou Juninho. Et une assise en métal hurlant, genre Diarra et Essien, ou en or, feu Tiago. Ils sont sympa Makoun et Gonalons, mais comment dire… Alors, que faire ? Attendre. Tranquille. En se disant que de toute façon, ça ne peut être pire. Même si, comme le disait Jacques Chirac, les merdes volent toujours en escadrille.
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