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- Nantes-PSG (0-1)
Le PSG, le principal frein pour l'intérêt de la Ligue 1 ?
Pas inquiété le moins du monde à Nantes malgré son manque de préparation, le PSG semble reparti pour écraser tranquillement la Ligue 1, sans vraiment forcer. Pas forcément la meilleure des nouvelles au moment où le championnat de France cherche par tous les moyens à reconquérir son public.

Vous reconnaissez cette petite excitation ? C’est la rentrée ! Pour notre Ligue 1 adorée, en tout cas. Avec au menu un week-end passé à déguster toutes les petites nouveautés offertes par notre championnat préféré, de la dernière recrue à la mode à ce nouveau système tactique ou cette jeune pousse à son aise en préparation, sans oublier un nouveau diffuseur qui intrigue. De Rennes à Monaco, de Nice à Brest et de vendredi à dimanche après-midi, le plaisir de retrouver le feuilleton hebdomadaire était bel et bien présent. Mais ça, c’était avant le constat implacable du dimanche soir. Au terme d’une rencontre d’un grand ennui, le PSG est venu rappeler la dure réalité : n’en déplaise aux quelques ambitieux aux dents longues, le club de la capitale ne pourra une nouvelle fois guère être bousculé. Pour le suspense, les rebondissements et les surprises, il faudra chercher ailleurs.
Une kermesse en guise de reprise
Aucune préparation dans les jambes, une équipe très largement remaniée quatre jours après le combat d’Udine, un adversaire jeune et ambitieux piloté par un entraîneur aux idées bien définies qui avait déjà fait trembler les Rouge et Bleu la saison passée en demi-finales de Coupe de France… Sur le papier, ce retour du PSG aux affaires nationales deux mois et demi après son triomphe européen aurait pu s’apparenter à un traquenard. Sur le papier seulement. Car dans les faits, les Canaris eux-mêmes n’ont pas donné l’impression de vraiment y croire, ni de tout tenter. Et ce n’est pas la séquence gênante d’un Waldemar Kita tout heureux d’offrir une C1 en chocolat à Marquinhos avant le match qui viendra effacer la sensation d’un long fleuve tranquille pour les quadruples champions de France en titre.
🎁 Waldemar Kita, presidente del Nantes, prima della sfida contro il PSG, ha voluto omaggiare i campioni d'Europa consegnando a Marquinhos una Champions League di cioccolato. 🍫 Una gentilezza squisita! pic.twitter.com/tHEqddKfih
— Sottoporta (@Sottoporta_ICI) August 17, 2025
Certainement pas la meilleure manière de conditionner sa jeune équipe à jouer crânement sa chance, elle qui s’est immédiatement recroquevillée dans une sorte de schéma en 6-3-1 (voire 6-4-0 par moments), obnubilée par l’idée de ne rien concéder. On ne saura jamais si les Nantais auraient sombré en jouant plus haut et en se montrant plus agressifs, mais la réalité est que même sans être prêts du tout, les Parisiens n’ont jamais été bousculés. Il leur aura même suffi d’accélérer quelques instants (six minutes pour être exact) après les entrées d’Achraf Hakimi, Nuno Mendes, Désiré Doué et Ousmane Dembélé pour faire sauter le verrou. « Si je dois analyser le match, on a contrôlé le ballon pendant 90 minutes, on a joué dans le camp adverse », pouvait se délecter Luis Enrique après coup en conférence de presse.
Le technicien asturien peut dormir sur ses deux oreilles : ce mois d’août va lui permettre de rattraper le retour de vacances tardif de ses ouailles en ne dirigeant ses matchs qu’à travers la gestion des temps de jeu, sans se prendre la tête. Cela pourrait même suffire à prendre déjà les commandes du championnat, sans forcer. Il faudra quand même éviter, ces prochaines semaines, de retrouver un championnat automatiquement soumis au champion d’Europe en titre et acceptant trop facilement les défaites, même si l’écart de budget et de richesses entre le PSG et les autres est la principale raison de cette domination sans partage et forcément problématique pour la Ligue 1.
Regarder ailleurs
Si Monaco ou Lyon ont également fait le job, les discours grandiloquents pour annoncer qu’untel ou untel pousserait le club de la capitale dans ses retranchements cette saison ont déjà du plomb dans l’aile. Ce n’est pas vraiment une surprise, mais il va vraisemblablement falloir trouver son plaisir à d’autres étages d’un championnat qui pour le coup ne manque pas de belles histoires. Celle de ce premier week-end concerne notamment les vieux briscards champions du monde 2018, revenus au pays pour jouer les tontons et montrer la voie aux plus jeunes ici et là.
Une jeunesse toujours plus prépondérante (austérité oblige), synonyme de belles découvertes à chaque match ou presque. À moins que certains ne préfèrent les bonnes pioches que personne n’avait vu venir (on peut déjà citer Joaquín Panichelli ou Felix Correia, en attendant les prochaines). Ou encore les valeurs sûres qui répondent toujours présent, comme un repère immuable pour l’habitué des après-midis canapé devant Angers-Strasbourg ou Lorient-Toulouse, rassuré de voir Ludovic Blas, Georges Mikautadze ou Aleksandr Golovin reprendre leur bonne vieille rengaine. Autant de petits plaisirs solitaires qui vont donc une nouvelle rythmer cette campagne prometteuse malgré tout. En espérant qu’une fois en jambes, le PSG nous gratifie lui aussi de moments de grâce dignes de la saison dernière, à défaut de laisser les autres rêver aussi grand que lui.
Pas de Luis Enrique et seulement trois joueurs à l'entraînement du PSGPar Tom Binet