Menés de deux buts juste avant la pause par de fringants Dunkerquois, les Parisiens ont remis les pendules à l’heure en seconde période pour s’adjuger une nouvelle finale de Coupe de France.
Dunkerque 2-4 PSG
Buts : Sasso (7e), Al-Saad (27e) pour l’USLD // Dembélé (45e et 90e+3), Marquinhos (48e) et Doué (62e) pour le PSG
On connaît la qualité du port de Dunkerque. On pouvait se douter de sa capacité à ramener de beaux poissons. Mais en ce 1er avril, ses joueurs de football ont tout fait, sauf des blagues. En effet, l’USDL que l’on présente comme l’équipe la plus joueuse de Ligue 2 a tenu en respect celle que l’on présente comme la plus en forme du continent. Mené de deux buts pour la première fois en Coupe de France depuis le 21 mars 2012 et un match contre l’OL, le PSG a fini par s’extraire du piège nordiste (avec une égalisation qui pourra faire jaser) et atteindre une 21e finale de Coupe de France. En patron, incognito au départ, mais patron quand même.
Une entame dunkerquoise à montrer dans toutes les écoles
Forcément qu’on s’est époumoné sur la Cantate à Jean Bart dans les travées de la Decathlon Arena. Un bel échauffement vocal avant de se jeter à l’eau et encaisser les premières vagues offensives parisiennes. Pourtant, le premier ressac sera le bon pour les Dunkerquois : un coup franc gratté par le dribbleur Gessime Yassine, délicatement botté par Naatan Skÿtta, intelligemment dévié par Alec Georgen, prolongé vaillamment dans les filets adverses par Vincent Sasso (1-0, 7e). « Y A QUOI QUOI!? », peut-on lire sur les lèvres du stoppeur nordiste, formé au PSG. C’est vrai ça : y a quoi ? Y a visiblement aucun complexe chez ces garçons déjà tombeurs d’Auxerre, Lille ici-même et Brest, et y a surtout des Parisiens bousculés d’entrée.
Les tenants du titre remettent le cap sur les cages d’Ewen Jaouen, mais leurs tentatives échouent sur la ligne défensive à sept têtes ou hors du cadre. De nouveaux rouleaux sur lesquels vont encore surfer les hommes de Luís Castro. Sur un gros renvoi de Jaouen, Gaëtan Courtret met son crâne lisse en opposition pour lancer dans la profondeur Muhannad Al-Saad. La recrue hivernale saoudienne prend de vitesse Lucas Beraldo puis trompe Matvey Safonov en une touche (2-0, 27e). Le pied-à-terre lillois des Dunkerquois explose, dans un air de carnaval.
Peu à l’aise à l’idée de se faire brûler comme un géant à mardi gras, le PSG troque son costume du dindon de la farce pour celui de briseur de rêves. Comme pendant 80% du temps lors de la première période, les Parisiens confisquent le ballon et usent d’un circuit : Vitinha à la baguette, Achraf Hakimi plongeant dans le dos et Ousmane Dembélé enchaînant les frappes. Juste avant les citrons, le Portugais, le Marocain et le Français iront cette fois au bout de leur idée, le Moustique aux 400 matchs pros piquant cette fois fort au premier poteau (2-1, 45e).
Un 31e but de la saison qui arrive au meilleur moment ? Pas autant que l’égalisation de Marquinhos, au retour des vestiaires. Sur un corner qu’il n’aurait pas dû obtenir, le capitaine brésilien profite du bon centre au large de Dembouz pour remettre les compteurs à zéro (2-2, 48e). Pendant que ses partenaires pestent encore, Skÿtta décroise d’un rien son coup de tête sur l’offrande Yassine. Le PSG ne prendra pas cette peine, le coup de soulier de Désiré Doué, dévié par Sasso et Jaouen, termine sous la barre et rétablit l’ordre naturel des choses (2-3, 62e). Autant dire que la magie de la Coupe en a pris un coup, la dernière demi-heure étant l’occasion pour les hommes d’Enrique de faire étalage de leur gestion des événements, et pour les Dunkerquois de finir joliment leur parade. Cette demie, ils ne l’ont pas volée. Mais ils la verront définitivement s’échapper lorsque Dembélé, en solitaire, tue tout suspense dans le temps additionnel (2-4, 90e+3). Sans blaguer, donc.