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Le LOSC peut-il viser la Ligue Europa ?
Décrié il y a encore quelques semaines, le LOSC vient d'enchaîner trois victoires consécutives et se prend aujourd'hui à rêver de Ligue Europa. Une folie ? Pas tant que ça.
Dans le foot, on le sait, les choses peuvent aller très vite. D’un côté comme de l’autre. On peut être 5e au classement avec 14 points après huit journées et se retrouver en queue de peloton avec à peine huit points supplémentaires fin mars – le FC Metz en sait quelque chose. On peut aussi enchaîner les contre-performances, les phases de jeu soporifiques et les roustes sur la scène européenne avant l’hiver et se prendre à rêver de Ligue Europa quelques semaines plus tard. C’est le cas du LOSC qui, depuis fin février, reste sur trois victoires consécutives : contre Lyon (2-1), Guingamp (0-1) et Rennes le week-end dernier (3-0).
Un collectif retrouvé
Outre des statistiques soignées et des résultats qui se bonifient, les hommes de René Girard peuvent également s’appuyer sur un collectif retrouvé et sur un environnement serein. Longtemps pénalisé par la méforme de joueurs cadres incapables de porter le projet lillois sur leurs frêles épaules (Nolan Roux, Divock Origi), le LOSC regarde aujourd’hui avec ambition vers le haut du classement grâce au come-back inespéré de ces mêmes joueurs – et à la fraîcheur proposée par des jeunes pousses telles que Rony Lopes et Sofiane Boufal. À la diète depuis six mois, Origi a, par exemple, inscrit un triplé le week-end dernier contre Rennes, à la grande joie de son entraîneur qui, en plus de considérer cette rencontre comme « le meilleur match de la saison » , revenait dans Nord Éclair sur cette confiance retrouvée : « Comme le reste de l’équipe, il n’a jamais rien lâché. On lui a fait confiance et on a eu raison. Il a eu des moments difficiles et il a répondu de la meilleure des façons. Il avait besoin de ça pour être bien et que tout le monde le regarde d’un autre œil. Ce triplé, c’est le résultat d’une alchimie entre sa confiance et la mienne en lui. Pour lui, c’est une belle récompense. Ce match va lui redonner vigueur et confiance. C’est bien pour lui, et aussi pour nous » .
Un chemin encore long
Si René Girard refuse de parler d’Europe et de se risquer au jeu d’hasardeuses prédictions, ses joueurs, rarement confiants et soudés cette saison, font quant à eux fi de cette prudence dans les médias, à l’image des propos tenus cette semaine par Rony Lopes dans L’Équipe : « On est motivés pour aller chercher une place européenne. Je l’espère. On va tout faire pour. Si ça arrive, tout le monde en serait content. » Même constat chez Nolan Roux dans une interview accordée à Nord Éclair : « Il reste des buts à marquer et j’espère en mettre le plus possible. On a retrouvé du plaisir, il faut s’appuyer là-dessus. On a encore de beaux matchs à jouer. »
Toujours est-il qu’une question s’impose : alors qu’il ne reste que neuf matchs et que le club n’a clairement pas son destin entre ses mains, le LOSC peut-il réellement aller chercher St-Étienne, cinquième avec huit points d’avance ? Avec Bordeaux et Montpellier, placés en embuscade, la tâche ne s’annonce-t-elle pas trop compliquée ? Disons que les Dogues, qui affronteront Marseille, Bordeaux et Paris dans les prochaines semaines, pourront définitivement dire adieu à leurs ambitions en cas de mauvais résultat ce dimanche contre Sainté. Privé de Frey, Soumaoro, Martin, Béria, Mavuba, Delaplace, voire Sidibé, les Lillois ont néanmoins les statistiques de leur côté : sur les seize dernières confrontations, les Verts ne l’ont emporté que trois fois et n’ont pu faire mieux qu’un match nul à six reprises. Les hommes de Galtier sont donc prévenus : le LOSC veut, peut et sait briller.
Par Maxime Delcourt