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Le Brésil doit helvète son niveau

Par Chérif Ghemmour
Le Brésil doit helvète son niveau

Le Brésil, c’est pour ce soir ! À 20 heures, à la Rostov Arena, la Seleção renoue avec ses grandes aventures de Coupe du monde après son fiasco de 2014. Où en est le supposé favori de Russie 2018 ? Tout semble rouler... Mais il faudra le prouver ce soir face à une Suisse tout sauf résignée.

Par quoi commencer ? Par le capitanat. Dimanche dernier face à l’Autriche (3-0), on croyait en voyant Miranda capitaine avoir la confirmation que ce serait lui qui le serait pour toute la compétition. Dans la rotation étonnante effectuée par Tite depuis son arrivée en Seleção en juin 2016, il avait certes confié le brassard à seize joueurs différents en 21 matchs. Mais Miranda et Dani Alves l’avaient porté plus que les autres. Alves forfait, ce serait donc le défenseur axial de l’Inter qui serait le propriétaire du brassard. Pas du tout : la rotation va se poursuivre au Mondial en Russie ! Ce soir, Marcelo échangera les fanions. Ceci dit, Tite procédait de même lorsqu’il coachait les Corinthians, histoire d’impliquer tout le monde et de responsabiliser les joueurs en leur apportant un surplus de fierté. Reste que Miranda, Thiago Silva et Neymar (qui avait renoncé au brassard juste après les JO victorieux de Rio en 2016) devraient plus que les autres y avoir droit en Russie.

L’autre sujet important, c’est bien évidemment le retour officiel en Coupe du monde de la Seleção. Le fameux « jour d’après » . Les deux défaites cruelles (l’humiliant 7-1 face à l’Allemagne, puis le sec 3-0 contre les Pays-Bas) constituent les deux antécédents douloureux à exorciser dès ce soir. Déjà, avant le match amical de Berlin qui avait vu la victoire des Brasileirosface à l’Allemagne (1-0, le 27 mars), Tite avait confessé « ressentir de la peur. » « Cette rencontre a une très grande importance psychologique, ajoutait-il. Il ne faut pas se voiler la face, le 7-1 du Mondial est un fantôme qui nous hante. La blessure est encore ouverte. » Ce soir, le décorum FIFA du stade de Rostov va replonger pendant quelques instants les rescapés de 2014 dans cette atmosphère mondialiste qu’il va falloir surmonter. Vitorino Hilton l’avait déclaré il y a peu : « Le premier match de Coupe du monde est toujours compliqué à aborder, c’est le premier, et tu sais qu’il y a beaucoup d’attente sur cette équipe du Brésil… Les Suisses sont censés partir perdants de cette rencontre, mais eux aussi savent qu’il y a eu ce 7-1. Ils peuvent être malins, et tenter de profiter de ce contexte pour faire douter le Brésil. » Voilà la Seleção prévenue…

Du respect et du speed, s’il vous plaît !

Car en face, 7-1 ou pas, le moral est au top. « On ne va tout de même pas donner trois points au Brésil sans combattre, pour se concentrer sur la Serbie » , a averti l’ancien Rennais Fernandes. Parce qu’attention : la Suisse n’est pas l’Autriche. Ni la Croatie en rodage que le Brésil a battue récemment en amical. C’est une équipe soudée, à la fois très expérimentée et stable de par le leadership de son sélectionneur Vladimir Petković, en place depuis 2014. Si l’avant-centre Seferović ne présente a priori pas de grand danger, c’est déjà sur les côtés que la Seleção devra être vigilante. Et pour cause : de là, le numéro 9 suisse pourrait être bien servi. Sur son aile droite, Shaqiri tentera d’exploiter les replis parfois tardifs de Marcelo. Tandis qu’à gauche, le très vivace et prometteur Embolo essaiera, lui, de profiter des faiblesses d’un Danilo qui n’a toujours pas convaincu (ni face à la Croatie, ni face à l’Autriche). Dans le cœur du jeu, quoiqu’un peu âgé, le trio Behrami-Džemaili-Xhaka peut faire reculer le bloc brésilien déjà fort bousculé face à la Croatie.

La clef est aussi là pour la Suisse : s’installer dans le camp brésilien et, une fois de plus, neutraliser la première relance de Casemiro, plaque tournante et détonateur au milieu du jeu brésilien. Autre danger pour les Auriverde: la Suisse est portée sur la possession. Or, le Brésil l’est aussi et n’aime pas subir en courant trop après le ballon. Face à la Croatie ? 62% de possession pour le Brésil (mais grosse pression croate sur ses temps forts de possession). Face à l’Autriche ? les 64% de possession des Brasileirosont rappelé que, même sans être tout le temps dangereux, ils souhaitent toujours contrôler la direction et le rythme du jeu. Et c’est aussi là qu’on attend ce Brésil 2018 : dans sa capacité à jouer plus vite vers l’avant avec des attaquants mobiles et demandeurs du ballon. Face à la Croatie et à l’Autriche, la Seleção n’a fait vraiment plier ses adversaires qu’à l’usure, passée l’heure de jeu, avec notamment l’entrée d’un Firmino tonitruant. Ce soir, le Brésil devra emballer plus rapidement la rencontre et tenter de faire la différence pendant les soixante premières minutes.

Neymar-Neyma-Neymar…

La composition de départ pour ce soir devrait être un calque de celle qui avait débuté face à l’Autriche. Alisson dans les cages. Devant lui, Danilo – Thiago Silva – Miranda – Marcelo (capitaine). Au milieu, Paulinho – Casemiro – Coutinho. Devant, Willian – Gabriel Jesus – Neymar. Le Ney, coupable d’une nouvelle coiffure peroxydée improbable, n’est toujours pas à 100%, mais il est dans les temps impartis du programme de retour en forme concocté par le staff médical. « Ses relevés de sprint, en vitesse maximale, sont impressionnants » , a précisé Tite hier. La montée en régime du Ney devrait approcher son pic de forme aux alentours des huitièmes (2 ou 3 juillet). Autre interrogation : où en est Neymar sur le plan du jeu ? Deux buts fabuleux en deux matchs amicaux ont surligné la quasi-dépendance d’une Seleção qui a toutefois su gagner sans lui (victoires en Allemagne et en Russie). Contre l’Autriche, le numéro 10 parisien a eu toute latitude (83 minutes de jeu) pour se la jouer franchement perso, en dribbles jusqu’à l’excès et en raids solitaires rapides. Son dévouement pour le jeu défensif a aussi laissé à désirer.

Pas grave ! On a bien senti qu’il avait l’aval du chef : Tite l’a laissé reprendre ses marques et retrouver son instinct de dribbleur et d’accélérateur de particules. Ses coéquipiers l’ont bien compris en tolérant qu’il joue un brouillon de match avant de passer à la copie propre à partir de ce soir contre la Suisse. Les deux buts qu’il a marqués l’ont rassuré. Du coup, depuis son arrivée en Russie, Neymar affiche un sourire radieux qui déteint sur le reste du groupe. L’organisation offensive de la Seleção a été reformatée en sa faveur, avec le soutien de Coutinho au milieu à la place de Fernandinho. Testé face à l’Autriche, ce petit changement avait plutôt bien fonctionné. Pour le coaching offensif, comme on pouvait s’en douter, ce serait bien Douglas Costa qui serait la doublure logique couloir gauche du Ney. Enfin, Tite n’a pas oublié d’impliquer Firmino (beau joker offensif et dynamique) et Marquinhos (toujours très dispo pour suppléer Miranda ou T. Silva) en les faisant entrer en jeu lors des deux derniers matchs amicaux. Brésil, à toi de jouer !


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