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- 21e journée
Le boulevard madrilène
Tenu en échec au Madrigal (0-0), le Barca a perdu gros dans la course au titre, laissant le Real Madrid, vainqueur de Saragosse à domicile (3-1), s'échapper au classement. Sept points séparent désormais les deux équipes. Pendant ce temps-là, Llorente s'amuse, et bat le Rayo Vallecano à lui tout seul (3-2).
Le Barca a eu la bonne idée de se qualifier en Coupe du Roi cette semaine. Car pour la Liga, c’est foutu. Ou presque. Les Catalans sont injouables à domicile, mais à l’extérieur, c’est une autre histoire. Au Madrigal, ils ont perdu leurs douzième et treizième points de la saison en-dehors de leur confortable et spacieux Camp Nou. Trop, beaucoup trop pour suivre la cadence infernale du Real Madrid. Il faut dire que ce Barca n’est pas épargné par les blessures. Pas de Villa, pas de Pedro, pas d’Iniesta. Blessés. Guardiola n’était pas verni, certes, mais foutre Alexis Sanchez sur le banc, l’atout offensif numéro un des Catalans avec Messi ces derniers temps, c’était se compliquer la tâche. Autour de lui, Messi n’avait aucun attaquant. Ce soir, le triple ballon d’or ressemblait plutôt au Messi d’Argentine qu’au Messi du Barca. Isolé. La preuve, Mascherano était titulaire au milieu. Pas un bon signe. Le Barca n’a pas réussi à poser le jeu, à faire circuler le ballon. Il n’a même pas été dangereux. Dans les dix dernières minutes, Fabregas a trouvé la barre, puis manqué le cadre alors que le but était vide. Au classement, le Real Madrid est à sept points, quasiment hors de portée. La Liga n’était pas la reine du suspense. Elle l’est encore moins depuis ce soir.
La Coupe du Roi ? Au fond, le Real s’en fout. Ce qui l’intéresse, c’est cette Liga qui lui échappe depuis 2008, et qui lui tend désormais les bras. Cette avance, les Madrilènes la défendront coute que coute. Pour leur fierté, pour leur honneur, et peut-être même pour Mourinho, qui n’en peut plus de ce maudit Barca et de son chauve d’entraineur. Ce soir, au coup d’envoi, 37 points séparaient le Real Madrid, leader, de Saragosse, lanterne rouge. L’objectif pour les Merengue: arrondir encore un peu plus un goal-average déjà hallucinant (+49). On ne sait jamais. Pourtant, comme souvent, le Real foire son début de match et se retrouve mené au score. Mais le Mou a retenu quelque chose de ces Clasicos : Kaka et Ozil peuvent jouer ensemble. Ou plutôt « doivent » jouer ensemble. Au moins en attendant le retour de Di Maria. C’est d’abord le Brésilien, sur une ouverture lumineuse de Carvalho (apparemment il sait faire), qui remet les deux équipes à égalité. Un plat du pied Titi Henry. La suite, c’est surtout Ozil qui s’en charge. Une passe décisive pour Cristiano Ronaldo et un but, en force, après une remise à une touche de balle de Kaka. 3-1. Et encore, il y avait la place pour faire plus large, mais ce n’était pas le plus important.
Bilbao vise l’Europe, Llorente vise l’Euro
Sinon, pour ceux que ça intéresse toujours, le plus beau match de la soirée a bien eu lieu à Madrid, mais pas au Bernabeu. Un peu plus au sud de la capitale, le Rayo Vallecano recevait l’Athletic Bilbao. L’Espagne, c’est aussi ça. Des petits stades populaires chauds bouillants, des matchs équilibrés, la Castille vs le Pays Basque. Et Fernando Llorente. Le Harrison Ford basque n’avait marqué que cinq buts lors de la première partie de saison, il vient de doubler son compteur en trois matchs. Bah oui, Villa est blessé, Torres balbutie, et il y a un Euro cet été. A Vallecas, Llorente a assommé les sosies de River Plate à coups de caboche. Une barre et deux buts de la tête, un autre d’un bel enchainement amorti poitrine-frappe croisée pied droit, et la raclée de Bernabeu est déjà toute oubliée. L’Athletic Bilbao continue à remonter au classement et ne devrait pas tarder à rattraper Levante. Chose faite pour l’Espanyol Barcelone, après sa victoire compliquée à Cornella-El Prat contre Majorque (1-0). Dudu Aouate, le portier majorquin, a d’abord offert l’ouverture du score à Weiss en découpant son propre défenseur, avant de se faire expulser dès le retour des vestiaires pour une faute imaginaire. Il y a des jours comme ça. Sans flamber, l’Espanyol est aux portes de la Ligue des champions.
Par Leo Ruiz