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Le Bayer, de « Neverkusen » à « Everkusen » ?

Par Douglas de Graaf
Le Bayer, de «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Neverkusen<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>» à «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Everkusen<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>» ?

Cet été, le Bayer Leverkusen a perdu Kai Havertz, l'un des plus brillants joyaux de son histoire, et ne l'a pas remplacé. Saison galère en vue ? Oh que non. Leader invaincu de Bundesliga, passé à deux doigts de rafler le record du nombre de pions dans une phase de groupes de C3 (coucou Nice), le vaisseau de Peter Bosz détruit tout sur son passage. À l'heure de défier son imposant dauphin du Bayern lors de la dernière journée du championnat avant la trêve, le Poulidor de la BuLi ( ou « Vizekusen ») aurait-il fait de la Covid un allié pour accélérer sa marche vers des sommets qu'il aimerait enfin atteindre ?

C’est l’un des grands entraîneurs de l’histoire du Bayer, Christoph Daum (aux commandes entre 1996 et 2000), qui le dit : « Les données ne remplaçeront jamais une mentalité de vainqueur. » Quelques stats, néanmoins, sont plus parlantes que n’importe quel beau discours pour résumer la folle première partie de saison du Werkself. Cinquante-cinq buts en dix-neuf rencontres (!). Un statut de leader invaincu de Bundesliga, dont il est aussi la deuxième meilleure défense – traditionnellement le gros point faible du club. Un record du nombre de pions inscrits par un club allemand en phase de groupes de C3 (les deux roustes collées à Nice ont bien aidé). Il n’y a pas à dire, le Bayer marche sur l’eau depuis le début de la saison. Le départ de son omnipotent prodige Kai Havertz à Chelsea cet été ne l’a pas fait sourciller. La pandémie de Covid l’a à peine fait ciller. Mais comment fait-il ?

Le Bayer ne connaît pas la crise

Que ce soit clair, le Bayer n’est pas protégé par un enchantement des galères que la pandémie a imposées aux clubs. Cas de Covid (le crack Leon Bailey a par exemple raté toute la préparation après avoir été cas contact d’Usain Bolt lors de la fête d’anniversaire de ce dernier) et blessures font partie du menu. Comme celle du capitaine et pierre angulaire du milieu Charles Aránguiz – idôlatré par le Bayern – du granit de la défense centrale Sven Bender ou de la recrue Santiago Arias. Oui, Peter Bosz doit parfois jongler, mais comment ne pas rester habile quand on dispose de telles boules de rechange ? Les latéraux remplaçants se nomment par exemple Wendell (un temps convoité par le PSG) et Tin Jedvaj (vice-champion du monde avec la Croatie), tandis que le sous-coté attaquant argentin Lucas Alario est un boulimique de buts quand on fait appel à lui. Mais ça, c’est lorsque les premiers choix font défaut. Et dans le cas de Bailey ou de l’ancien Parisien Moussa Diaby notamment, ça n’arrive que très rarement, à un poste d’ailier où ils sont pourtant plus que jamais vulnérables aux pépins.

Là où tant de grosses écuries déplorent un effectif au bout du rouleau, le Bayer semble prendre une cure de vitamine C avant chaque rencontre, prenant son adversaire à la gorge dès le premier coup de sifflet. Le mérite en revient aux préparateurs physiques, qui se sont adaptés en axant leur travail sur la récupération, alors que le Bayer a souvent joué tous les trois ou quatre jours cette saison. « Les joueurs sont frais, ils peuvent répéter les courses et les sprints à haute intensité », rassurait Bosz après un succès 4-0 contre le Slavia Prague début décembre. Et alors que la saison dernière, le Bayer s’était effondré avant Noël, cette joyeuse troupe semble cette fois monter crescendo. En atteste la démonstration de virtuosité dans le derby face à Cologne (4-0), lors de la précédente journée, qui en fit perdre son latin à l’entraîneur des Boucs. « Nous étions sans réponse. Ils ont joué de la même façon que lorsque le Bayern nous avait battus (4-1). Avec une vitesse incroyable, une joie de jouer incroyable. » Et si la cinquième place finale de BuLi la saison dernière, à un point de la C1, a résonné comme un crève-cœur sur le moment, elle fait aujourd’hui office de bénédiction. Cette fois, pas d’éreintante C1 au menu pour le Werkself, mais une C3 moins prenante physiquement et mentalement, qui apporte de surcroît un savoureux capital confiance avec l’enchaînement des victoires éclatantes.

De l’avantage de jouer dans des « stades fantômes »

Autre facteur inhérent à la pandémie dont a bénéficié le club au détriment de quasi tous ses concurrents en Allemagne : l’absence de public dans les stades. Contrairement à ses voisins Cologne, Dortmund ou Düsseldorf, Leverkusen n’est pas une ville de foot et l’ambiance à la BayArena s’en ressent cruellement. Le Bayer s’accommode ainsi plutôt bien des huis clos, à l’inverse de ses rivaux galvanisés par des stades en ébullition. De plus, à l’extérieur, il y a toujours un certain « traitement de faveur » réservé aux « vendus » comme le Bayer, joujou du géant chimique et pharmaceutique Bayer AG. Un soutien économique de taille qui permet par ailleurs d’avancer avec des certitudes providentielles en cette période troublée, où un tiers des clubs allemands est rongé par la menace d’une faillite.

De façon tout aussi peu prévisible, le club chapeauté par la légende Rudi Völler a instantanément tourné la page Kai Havertz, son maître à jouer qui se baladait de poste en poste et faisait la pluie et le beau temps sur la pelouse. La transition promettait d’être brutale, d’autant que la direction sportive n’a pas jugé bon de lui trouver un remplaçant. Bien lui en a pris : le départ de l’omnipotent Havertz a libéré un paquet de ses anciens coéquipiers, et c’est non plus un maestro, mais deux (Nadiem Amiri et le tout jeune prodige de 17 ans Florian Wirtz) qui alimentent Diaby et Bailey en cadeaux. Mieux : les adieux de Havertz ont semble-t-il réglé les soucis du club au niveau défensif, et c’est Peter Bosz lui-même qui le dit : « On a peut-être moins de créativité devant, mais on est plus fort derrière », assurait le Néerlandais en conférence de presse. Longtemps tancé pour son style tellement flamboyant, mais exposant sa défense aux quatre vents, l’ancien tacticien de l’Ajax et du Borussia Dortmund semble avoir mis de l’eau dans son vin. À Leverkusen, ce Poulidor des entraîneurs (une finale de C3 avec les Lanciers comme « palmarès » ) devait trouver chaussure à son pied pour continuer de faire du club un éternel second magnifique. Au lieu de ça, il est en train de transformer le cocktail maudit « Vizekusen » et « Neverkusen » en « Everkusen » , avec un premier titre en BuLi tant attendu depuis 1904.

Par Douglas de Graaf

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