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La France, un pays de foot à sa manière

Par Clément Gavard
La France, un pays de foot à sa manière

Il est impossible de livrer une définition exacte du fameux « pays de foot », un terme à la mode pour distribuer les bons et les mauvais points, mais il ne faut pas se tromper : la France aime le ballon rond. À sa manière.

La France est-elle un pays de foot ? La question revient sur la table à chaque grande compétition, voire à d’autres occasions, comme un fil rouge, et appelle souvent une réponse négative. L’herbe serait plus verte ailleurs, le sport roi serait plus important chez les autres, plus adoré et considéré à l’étranger. L’opposition à l’Argentine en finale de Coupe du monde dimanche se présente comme une nouvelle opportunité de jouer aux comparaisons et d’envier l’amour du ballon rond chez les Argentins et la ferveur incandescente autour de la sélection nationale. Il ne faut pas se mentir, les deux finalistes du Mondial au Qatar ont deux approches du foot très différentes. Dimanche, le stade de Lusail sera habillé aux couleurs de l’Albiceleste, et les nombreux chants entraînants et originaux des adorateurs de Diego Maradona et Lionel Messi étoufferont ceux légèrement ringards des quelque 6000 fans tricolores attendus à Doha pour la grand messe. Et alors ? Il n’y a pas qu’une seule manière de chérir un sport ni une façon unique de le vivre. L’Argentine vit le foot avec intensité et démesure, la France se contente de l’aimer avec une passion moins prononcée, mais loin d’être inexistante.

Un savoir-faire et une histoire

En vérité, un pays qui s’apprête à disputer sa quatrième finale de Coupe du monde sur les sept dernières éditions ne peut pas ne pas aimer le foot. Impossible. Depuis la première étoile décrochée en 1998, un tournant dans le rapport de l’Hexagone à ce sport, les mentalités ont évolué, et il ne s’agit (presque) plus de dénigrer un loisir qui consiste à « regarder 22 joueurs courir après un ballon ». Les intellectuels et les élites ne peuvent plus snober l’opium du peuple, ils ont dû apprendre à l’aimer pour s’en emparer, parfois au regret de ceux qui vivent au rythme des matchs depuis toujours. Qu’est-ce qu’être un pays de foot, au fond ? Le terme est vaste, flou et impossible à définir. Chaque territoire a ses spécificités, sa culture, son influence sur les autres, et sur ce sport.

À l’origine de la Coupe du monde, il y a par exemple un Français, Jules Rimet, président de la FIFA de 1921 à 1954 et dont le trophée doré porte le nom. Il y a bien sûr des limites : des instances nationales bancales et parfois archaïques, le palmarès anormalement famélique des clubs français en Coupes d’Europe, les stades à moitié vides, les dirigeants à côté de la plaque, etc. Oui, la France peut regarder avec jalousie les affluences en quatrième division anglaise, les références footballistiques à tous les coins de rue de Naples ou encore l’élévation du foot au rang de religion dans de nombreux pays sud-américains, mais tous les autres, eux, rêvent du savoir-faire français pour former des talents et des performances des Bleus depuis le début du siècle.

« Aujourd’hui, la France a prouvé que sur les vingt dernières années, elle est le meilleur pays au monde en matière de football. Je suis fier de faire partie de cette école parce que j’ai grandi en France. On dit que les coachs français ne sont pas bons. La France est aujourd’hui capable d’amener des joueurs au très haut niveau. » Ces mots doux prononcés par Walid Regragui après l’élimination de son Maroc en demi-finales ont un poids et du sens. Il y a une école française au niveau de la formation, une excellence, et une passion transmise au quotidien par des dizaines de milliers de personnes dans l’ombre. Il faut aimer le foot pour accueillir 30 000 matchs chaque week-end, compter 2,13 millions de licenciés, 400 000 bénévoles, 40 000 éducateurs, ce qui vient rappeler que les amateurs, ceux dont on parle moins et qui ne sont pas couverts d’or, sont à la base de tout. Ils ont, en quelque sorte, contribué aux succès de l’équipe de France. Ils sont la preuve que le sport roi l’est aussi dans l’Hexagone, où les émissions, les publications, les journaux et les débats, de qualité ou non, sont de plus en plus nombreux sur la place médiatique, sans oublier la machine à café. Lundi matin, des millions de Français se réveilleront soit heureux, soit malheureux, avec ou sans troisième étoile au lendemain d’une finale où la France et l’Argentine auront été au centre du monde pendant quelques heures. Le résultat, lui, n’aura aucun impact sur le plus important : le ballon continuera de rouler sur les pelouses hexagonales et la France d’aimer le foot à sa manière.

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