- Euro 2012
- Suisse/Pays de Galles
La Bale étoile
Suisse-Galles, ce n'est effectivement pas un gros match. Mais c'est un bon prétexte pour parler de Gareth Bale, la star montante du foot britannique. Parce qu'il n'y a pas qu'au Brésil qu'on sait fabriquer des latéraux modernes.
Comme son aîné, le nouveau Prince de Galles a les oreilles décollées. Sauf que lui a un pied gauche magique. A même pas 21 ans, Gareth Bale, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a déjà mis tout le monde dans sa poche. Et notamment José Mourinho. Le “Mou”, peu convaincu par les aptitudes défensives de Marcelo, latéral gauche Merengue par défaut, lui a fait la cour tout l’été. « No way ! » a répondu Harry Redknapp, le manager de Tottenham, peu enclin à lâcher sa perle aussi vite. Rapide, vif, technique et doté d’une adresse que seuls les gauchers possèdent, ce qui lui vaut d’inscrire des coup-francs magistraux, Gareth Bale ne devrait néanmoins pas rester toute sa vie à White Hart Lane.
Tantôt latéral, tantôt ailier, mais toujours titulaire (quand il n’est pas blessé), Bale est en train de s’affirmer chez les Spurs comme le futur joyau d’un pays qui sort un grand joueur par décennie (Davies, Rush, Hugues, Giggs). Tous ses prédécesseurs ont pour autant échoué tour à tour à qualifier le Pays de Galles pour sa première compétition internationale depuis la Coupe du Monde 1958. Pour Bale, c’est également mal parti. En éliminatoires du prochain Euro, les Gallois pointent à l’avant-dernière place du groupe G, dominé par le Montenegro et l’Angleterre, devançant seulement la Suisse à la différence de buts. Et ça tombe bien, parce que les deux nations se rencontrent justement ce mardi à… Bâle. Inutile de préciser que le perdant pourra dire adieu à tout espoir de barrages. Et inutile de préciser qu’il y a de grandes chances pour que ce soit le Pays de Galles.
Il faut dire que Gareth Bale n’est pas vraiment quelqu’un de verni, bien que précoce. Ce qu’on appelle un vrai chat noir. A peine arrivé à Londres en provenance de Southampton, en 2007, il se blesse gravement à la cheville au bout de huit matchs de championnat, ce qui mettra un terme à sa première saison londonienne. En juin 2009, il doit se faire opérer du genou alors qu’il n’a pas encore 20 piges. Dur. Mais rien à côté de cette stat défiant toute concurrence : Gareth Bale devra attendre septembre 2009 et son 25eme match de Premier League sous les couleurs de Tottenham pour signer sa première victoire avec les Spurs, plus de deux ans après son arrivée au club. Nouveau record, évidemment. Sa troisième saison fut heureusement la bonne. En 2009-2010, en même temps que Tottenham arrachait sa première qualification en C1 depuis quarante ans au nez et à la barbe de Manchester City et Liverpool, Bale bouclait son exercice le plus abouti. Une saison pleine au haut niveau, enfin. Il lui reste toutefois à confirmer pour ne pas être rangé dans la catégorie “éternel espoir du foot briton”. Pour cela, il serait bienvenu qu’il se cantonne enfin à un poste fixe, sans en bouger au gré de l’état de forme de Rafael Van der Vaart, son nouveau coéquipier chez les Spurs. Défenseur ou milieu de couloir, Harry Redknapp doit désormais choisir. La suite de la carrière de Bale en dépend : à MU pour remplacer Giggs, ou a Madrid pour faire oublier Roberto Carlos ?
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