L1 : Massilia Gones System…
One more time ! One more dub ! Play it again : Marseille a encore tapé Lyon dans les basses et dans les médiums : 3-1 sans appel. Un beau match à l'anglaise, dimanche soir au Vélodrome. L'OM (4ème) est toujours en chasse de la C1, à trois points de Nancy, vainqueur contre le PSG (1-0).
La colonne vertébrale. C’était tout le mal de l’OL hier soir. Cris absent pour cause de blessure avant le match. Toulalan sorti pour cause de blessure pendant le match (11ème). Fred sorti pour cause de blessure pendant le match à la 29ème (thanks, Cana !). Et Juninho, hors du coup. Pauvre Juni, ermite arpenteur des longs chemins solitaires, barbu christique que l’on dérange parfois pour régler quelques questions métaphysiques comme tirer les coups francs et les corners. Pour le reste, les Lyonnais ont fait sans lui : en deuxième mi-temps, Ben Arfa et Keita l’ont carrément ignoré pour blinder en attaques ultra speed pour revenir au score. Pouvait plus suivre, saint-frère Juni… Amen.
Ajoutez l’absence de Benzéma, et vous aviez un Lyon trop léger pour bouger Marseille. Après la sortie de Toulalan, le bloc lyonnais a reculé beaucoup trop bas sous la pression olympienne concentrée essentiellement sur le côté droit avec Bonnart, Akalé voire même Niang et Nasri. C’est de ce côté-là que sont venus d’abord l’action immanquable de Nasri sur centre d’Akalé (13ème) puis les deux premiers buts de l’OM : Cissé d’une frappe surpuissante aux 16 mètres (26ème) et Niang, sur service de Djib (28ème).
Entre la 10ème et la 35ème minute, on a retrouvé la grosse artillerie marseillaise irrésistible de janvier-février avec un super Cheyrou (les transversales de 30 mètres dans les pieds !), un Akalé insaisissable et un Nasri étincelant : l’OL n’a pas pesé bien lourd. Après la 35ème, Lyon a refait surface et est revenu dans la partie suite à une jolie tête de Cana pressé par Boumsong sur coup franc indirect de Juninho (45ème + 2).
Deuxième mi-temps assez comique avec Lyon qui pousse d’abord et l’OM qui plie le match avec une tête décroisée de Niang sur corner de Cheyrou (54ème) : 3-1, finito. Le reste à l’avenant plutôt à l’avantage de l’OL avec un festival de solos signés Keita, Ben Arfa, côté lyonnais…et Akalé et un peu Niang, côté marseillais !
Quatre sacrés bouffeurs de ballons qui la jouent perso avec des dribbles en trop au lieu de lâcher la chique ! On peut rajouter Juninho dans la liste des persos pour les dizaines de coups francs qu’il a ratés pendant ce match. A part ça, c’était plutôt plaisant tous ces dribbles dans le cours du jeu débridé avec attaques et contre-attaques, une-deux lyonnais dans la surface lyonnaise, tampons, croche-pattes et cartons jaunes… Mandanda a sauvé la baraque sur un missile de Kallström et sur une sortie contre Govou à la 88ème. Voilà, aucune raison de se plaindre d’un match alerte et direct, comparé au reste de la L1 souvent soporifique avec ses joueurs trop formatés. Dommage encore qu’avec la sortie de Fred, Lyon ait été privé de vrai point d’ancrage et surtout d’options favorables dans le jeu aérien.
Au vu de ce match OM-OL, on se rend bien compte que cet OL 2007-2008 était trop limité pour dominer la L1 comme auparavant et pas davantage taillé pour la Ligue des Champions. Soumis à une trop forte pression, Lyon est beaucoup moins costaud pour contenir l’adversaire puis le battre. Regretter encore que Lyon n’ait pas été plus audacieux contre Manchester est parfaitement inutile : en s’écartant de l’option défensive et prudente, Lyon aurait pu en effet marquer à Old Trafford. Mais, l’OL en aurait aussi pris quatre à cinq à trop se découvrir. Perrin a fait ce qu’il a pu avec ce qu’il avait, c’est-à-dire l’Olympique Lyonnais le plus faible de ces dernières années. Un signe qui ne trompe pas : Perrin n’a procédé qu’à deux remplacements (Kallström pour Toulalan et Ben Arfa pour Fred) alors qu’il aurait dû sortir Juninho. Mais pour faire rentrer qui : Crosas ? Delgado ?
Enfin, et on y arrive, l’OM est pour l’instant la seule équipe qui a battu deux fois le leader lyonnais (2-1 et 3-1, avec deux doublés de Niang). Deux fois assez nettement. Alors que dans le même exercice, Lyon a tapé deux fois Bordeaux. Deux fois assez nettement. L’OL et l’OM ont bel et bien été les deux équipes les plus en vue depuis début 2008, tout simplement. Dommage pour l’OM que Arshavin ait foutu un beau bordel dans la belle dynamique phocéenne. Les Bordelais auront eu le mérite d’être plus constants, plus réguliers : tant mieux pour eux. D’ailleurs, à ce propos, l’OL devrait faire quand même gaffe aux Girondins : il reste encore 18 points à distribuer…
Chérif Ghemmour
Par