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L1 : Heureux comme un coach en France…

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L1 : Heureux comme un coach en France…

PPH, ça vous rappelle quelque chose ? PPH pour «Passera Pas l'Hiver» ! C'était le surnom d'Alain Perrin, menacé de lourdage dès son arrivée à Lyon, la saison passée... Voilà qui en disait long sur la précarité des entraîneurs français. Et pourtant, au vu de la saison en cours, leur sort apparaît plus enviable qu'autrefois et leur situation moins exposée que celle de leurs collègues des championnats étrangers. Une analyse scientifiquement pointue sur un sujet très, très pointu...

Au départ, une simple déclaration du président d’Auxerre Jean-Claude Hamel, cette semaine : « Jean Fernandez se voit très bien à l’AJA pour un certain temps et, de mon côté, je le vois très bien rester à l’AJA. On travaille avec Jean Fernandez en totale confiance et en totale amitié depuis trois ans. Nous sommes très satisfaits de lui et de l’homme surtout. Je ne vois pas pourquoi on s’en séparerait » .

En gros, Fernandez devrait voir son contrat reconduit pour encore 42 ans, histoire d’égaler le long règne (45 ans) de Guy Roux. Naaaaaaaaan, on déconne ! C’était juste histoire de rappeler que courant janvier, quand l’AJA marnait entre la 16ème et la 17ème place, d’aucuns pensaient que Fernandez ferait partie des 3000 licenciés par jour en France, victimes de la Crise. Heureusement, la sagesse l’a emporté, “Jeannot” est resté, les résultats sont revenus (3 victoires d’affilée) et Auxerre est 10ème.

Il est intéressant de constater que le cas de l’AJA n’est pas isolé. Pour le plus grand bonheur de certains entraîneurs de L1, surtout ceux en difficulté. Ainsi, des coachs directement menacés pour cause de fréquentation trop prononcée de leur équipe dans la zone rouge sont encore en place. A la tête d’un Sochaux chroniquement relégable, Francis Gillot a été pourtant maintenu. Sochaux est toujours 19ème, sauf que le club n’est plus qu’à une victoire (3 points) de se sortir de la charrette des condamnés. Idem pour Antoine Kombouaré, dont le VA joue au dangereux yoyo tout en bas du classement. Premier non relégable (17ème), le club nordiste a préféré conserver un coach à qui on ne peut tout simplement rien reprocher : VA est sur une série de 7 matches sans défaite. Le cas nancéien apparaît plus clair. Une série impressionnante de défaites (4 en 6 matchs depuis début 2009) entrecoupée de résultats salutaires (victoire 3-0 à l’OM, 1-1 à Rennes) ont souvent conduit l’ASNL à frôler la cata (15ème début décembre, 11ème actuellement). Pourtant, à aucun moment on a pensé que Correa pourrait être menacé. Ce ne sont pas les habitudes de la maison. Tout bêtement. Même en grande difficulté, sauf grave rupture de confiance entre le coach et son groupe, on n’imagine pas le club lorrain virer Correa. Fernandez, Gillot, Kombouaré, Correa : quatre coupables idéaux qu’en des temps rapprochés on aurait lourdé, histoire de créer un “choc psychologique”. Force est de constater que c’est grâce au courage et à la confiance de leurs dirigeants que les quatre ont pu maintenir une situation sportive encore “viable” dans des clubs aux budgets limités. On sait, entre autres, un Francis Gillot capable de sauver Sochaux longtemps promis à la relégation.

Reste qu’il y a quand même eu des entraîneurs virés. Mais quand on regarde de près, on s’aperçoit que ces cas précis étaient le résultat de dénouement annoncé. A St-Étienne, Laurent Roussey était sur un siège éjectable depuis au moins la saison dernière. Les résultats catastrophiques ont conduit le club à le remplacer par Alain Perrin, le 12 novembre dernier. Même son renouvellement de contrat pour deux ans chez les Verts ou les bons résultats en C3 n’ont pu sauver Roussey, qu’on savait condamné. Alain Perrin, qui a signé pour deux ans, sera le coach du maintien ou bien celui de la L2. A Nantes aussi, le coach en place était sur un siège éjectable : le pauvre Der Zakarian était en sursis depuis le début même de la saison pour cause de défiance du président Kita. Exit, donc, Der Zakarian, remplacé par ce bon Elie Baup dès la troisième journée de championnat (défaite 2-0 à dom contre Bordeaux). Le cas havrais semble plus intéressant : lanterne rouge et quasiment condamné dès le départ, le club a mis juste avant la trêve Frédéric Hantz à la place de Jean-Marc Nobilo. Précisons que c’est Nobilo lui-même qui a pesé dans le choix de son successeur, Frédéric Hantz, et que Jean-Marc est devenu manager sportif du HAC. Donc pas de lourdage du coach. Reste que Hantz n’a pas rétabli la situation. Il a signé pour deux ans, dont au moins une en L2, donc… Au Mans, la mauvaise spirale a emporté Yves Bertucci, remplacé par le manager Daniel Jeandupeux. Une solution interne originale : en fait, c’est Bertucci lui-même qui a demandé à être “relevé” de ses fonctions, de plus il est devenu l’adjoint de Jeandupeux. En clair : pas de lourdage sec, là aussi.

Et puis il y a les derniers cas particuliers. Ricardo à Monaco, chroniquement annoncé pour mort mais maintenu pour au moins des résultats acceptables et un vrai boulot de fond avec un effectif vraiment trop jeunot. A Caen, le bon Franck Dumas, lui aussi actuellement dans le collimateur, n’a pas grand-chose à craindre : c’est lui qui décidera s’il doit laisser sa place ou non, en cas de trop mauvais résultats. De toute façon, il restera sans doute lui aussi dans l’encadrement d’un club qu’il a largement contribué à faire grandir. A Grenoble et à Lorient, Bazdarevic et Gourcuff, bénéficient a priori eux aussi d’un contrat de confiance qui les maintiendra en place. Même en cas de descente ? Sûrement. Un dernier mot sur les équipes du haut de tableau. Hormis des rumeurs qui ont plané au-dessus de la tête de Paul Le Guen, du temps de Charles Villeneuve, c’est là aussi la clairvoyance qui a primé. Le PSG cartonne et Paulo serait dans une situation favorable de reconduction. Nice va bien, grâce à la confiance accordée à un Antonetti tout proche du licenciement il y a deux saisons, pour zone de relégation trop proche…

Conclusion provisoire : cette saison, pour l’instant, il n’y a eu en fait que deux entraîneurs virés, Laurent Roussey et Michel Der Zakarian. Et encore, on l’a dit, leur sort était quasiment scellé dès le début du championnat… Alors ? Alors, on peut a priori féliciter les dirigeants de L1 pour leur sang-froid et leur “sagesse”, pour avoir refusé de céder trop vite à la panique et à la facilité en “virant l’entraîneur”. Une certaine logique guide un peu ces dirigeants : virer le coach revient à se déjuger eux-mêmes vu que ce sont eux qui choisissent leurs techniciens…

Une logique plus triviale concourt au maintien du coach ou à son reclassement au sein du club : le montant des indemnités de licenciement peut peser lourd pour des clubs, fortunés ou non. Surtout si la justice requalifie la rupture de contrat en licenciement abusif et injustifié. Reste que les dirigeants ont enfin compris qu’un club se bâtit sur la durée et sur la stabilité. Et que, sauf circonstances graves ou bien lâchage du coach par ses joueurs, mieux vaut conserver l’entraîneur plutôt qu’un remplacement aléatoire. D’où les solutions internes et “reclassement” au sein du club. Enfin, il semble exister un semblant de “projets sportifs” à peu près lisibles dans chaque club. Des projets qui s’inscrivent dans la durée. Y compris quand le club quitte l’élite pour redescendre en L2 ? On le verra ou non d’ici la fin de la saison…

Chérif Ghemmour

Un derby, deux grands corps malades

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