K.Keita : «Ici, tout est plus grand qu’à l’OL»

Plus que ses recrues estivales (Rijkaard, Elano, Keita, Franco, etc), les fans du Galatasaray se réjouissent surtout du retour aux transferts du « divin catogan » , un dirigeant célèbre pour régler les arrivées des stars des Cimbon avec une efficacité redoutable. Ils affirment même, en rigolant à peine, que si Haldun Üstünel (son identité, donc) était le négociateur en chef de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, « il lui faudrait moins d’un an pour parvenir à ses fins » .

Cinquième du dernier championnat, Galatasaray n’a dû son abonnement sur la scène continentale qu’à la présence de Besiktas et Trazbonspor en finale de la coupe. Traumatisés par une saison indigne de leur standing, les dirigeants stambouliotes se sont agités dans tous les sens. Ils ont commencé par fixer une date butoir pour leur nouveau stade qui allait finir par être aussi célèbre que l’Arlésienne et Godot réunis. L’ouverture est prévue pour juillet 2011 et les abonnements déjà en vente alors que le chantier a débuté fin 2007. Plus prosaïquement, le board s’est mis à rêver d’un recrutement fastueux (dont Deco) avant de souvenir que les Cimbon ne jouaient pas la Champion’s mais l’Europa Cup. Du coup, reprise le 25 juin et cap vers l’Estonie, Israël et le Kazakhstan à partir du 16 juillet pour quelques travaux de vacances fastidieux. Aussi, les multiples champions de Turquie sont en forme précoce ((victoires à Gaziantepspor (3/2) et contre Denizlispor et Kayserispor (4/1) à domicile) pour les débuts de la Ligue turque. Ils tenteront tout à l’heure de reprendre à Ankara leur place de leader à Fenerbahçe (4 victoires).

L’expérience Aragones, l’an passé, prouve que le pedigree n’empêche pas les licenciements purs et simples chez les trois grands d’Istanbul. Avec une ossature locale d’envergure –Arda, Zan, Cetin (le fantôme phocéen), des internationaux à revendre (Kewell, Baros, Meira (revenu du Zénith)– et les recrues estivales, Rijkaard a intérêt à ce que la nouvelle politique des Lions paye, et vite. En quête de rédemption, comme sa nouvelle équipe, Kader Keita n’en doute pas une seconde.

Vos premières impressions ?

Kader Keita : Je n’étais jamais venu à Istanbul et j’ai tout de suite adoré la ville. Sa beauté, son architecture, son rythme, la lumière du jour… Ça a été un choc. Et puis il y a le club. Je le suivais depuis Lyon, sans penser une seconde que j’y jouerais un jour. Je me souviens de l’affrontement au printemps contre Bordeaux, de l’atmosphère incroyable du stade Ali Sami Yen que j’ai découvert depuis. Tout y est plus grand qu’à l’OL.

Qu’est-ce qui vous a incité à y signer ?

J’avais un a priori favorable vis à vis du club et surtout Frank Rijkaard a eu des mots incroyables pour moi. Il m’a dit avoir confiance en mes capacités, m’a assuré que je serais une des poutres maîtresses (!) de l’équipe et que le système tournerait, en grande partie, autour de moi. Comme je doutais, les mots d’un tel coach m’ont regonflé à bloc. Je me dois de lui rendre son crédit.

Votre passage à Lyon n’a pas été à la hauteur des espérances que vous aviez suscitées au LOSC…

Oui, bien sûr mais pour être bon, j’ai besoin de beaucoup jouer et comme j’étais blessé ou pas bon, je sortais de l’équipe. De toute façon, je préfère m’intéresser à ce que je vais faire ici. J’ai hâte d’enchaîner les matchs. Déjà, je vais retrouver Milan Baros avec qui je me régalais à Lyon. Sa présence va faciliter mon intégration tout comme celle de Shabani (Nonda), un grand frère étonnant, qui m’aide beaucoup, sur le terrain comme en dehors.

Quels objectifs ont fixé les dirigeants cette année ?

Gagner le titre d’abord et avant tout. Ils espèrent aussi qu’on ira loin en Europa Cup et pourquoi pas enlever ce nouveau trophée dix ans tout juste après avoir raflé l’UEFA…