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Juventus, Bayern, même combat ?

Par Éric Maggiori
5 minutes
Juventus, Bayern, même combat ?

Tous deux qualifiés pour les quarts de finale de la Ligue des champions, la Juventus et le Bayern Munich sont également les derniers représentants de leur championnat. De là à y voir une quelconque similitude ?

Entre l’Italie et l’Allemagne, c’est une lutte à distance incroyable qui se dispute depuis plusieurs années. Cela a commencé avec cette finale de C1 remportée par l’Inter de Mourinho face au Bayern Munich, 2-0. C’était en 2010. Il s’agit du dernier gros coup de suprématie italienne face au rival allemand. La saison suivante, l’Inter sort encore le Bayern de la C1 (avec une folle victoire 3-2 en huitième de finale retour à l’Allianz Arena), mais se fait déglinguer par Schalke en quarts de finale, 7-3 sur l’ensemble des deux matchs. Le mal est de toute façon déjà fait. L’Allemagne vient de passer devant l’Italie au ranking UEFA et, par la même occasion, lui chipe la quatrième place qualificative pour la Ligue des champions. La Bundesliga, longtemps considérée comme un championnat de seconde zone, devient ainsi l’un des trois meilleurs championnats au monde, avec la Premier League et la Liga. Et le confirme lors de la saison 2012-13, en envoyant deux clubs, Dortmund et le Bayern, en finale. On encense alors la Bundesliga, tandis que la Serie A regarde tout ça de loin, elle qui est devenue incapable d’envoyer un club en finale ou même en demi-finale de C1 depuis l’Inter. Pourtant, deux ans plus tard, la différence de physionomie entre le championnat italien et le championnat allemand n’est plus aussi évidente. Et sans forcément parler du niveau global des équipes ou des joueurs qui les composent.

Locomotive trop rapide

Ce mercredi soir, la Juventus, leader de Serie A, est allée donner une leçon à Dortmund, dans son stade. 3-0. Ceux qui aiment analyser à chaud un résultat et en tirer immédiatement une conclusion pourraient dire que, du coup, le football italien a fait son retard sur le football allemand. Une considération qu’il faudrait modérer en affirmant qu’au fond, le leader de Serie A qui bat le 10e de Bundesliga, c’est on ne peut plus logique. Tout comme il est on ne peut plus logique que le deuxième de BuLi, Wolfsburg, abatte l’Inter (3-1), huitième de Serie A. Non, les comparaisons entre ces deux championnats ne doivent pas s’arrêter à des raccourcis tels que : « Moi, je t’ai battu, donc mon championnat est plus fort » . Elles peuvent, en revanche, s’axer sur un point commun : la Serie A et la Bundesliga sont en train de suivre le même modèle. Quoi ? Le même modèle ? N’importe quoi ! L’Allemagne mise sur les jeunes et les centres de formation, alors que l’Italie n’arrive pas à s’appuyer sur ses nouvelles générations, et l’Allemagne a un modèle économique admirable, tandis que les clubs italiens sont dans le rouge. Du calme, du calme. Là n’est pas l’argument principal. L’argument, c’est que ces deux championnats sont chacun tractés par une locomotive trop rapide pour que les wagons puissent suivre.

La Juve d’un côté, le Bayern de l’autre. Les Turinois vont remporter dans quelques semaines leur quatrième Scudetto d’affilée. Ce n’était plus arrivé depuis les années 30 et le fameux « Quinquennat d’or » . Ils comptent aujourd’hui 14 points d’avance sur la Roma qui, selon les visions de son coach Rudi Garcia, était pourtant censée remporter le championnat cette saison. Les Bavarois, eux, vont rafler leur troisième titre consécutif. Ils affichent une avance de 11 points sur Wolfsburg, seule formation capable de les battre cette saison. Mais les stats de ces deux équipes dans leur championnat respectif sont affolantes : lors des trois dernières saisons, le Bayern a concédé quatre défaites (une seule en 2014/15), la Juventus huit (une seule également en 2014/15). Coïncidence (ou pas) : ces deux équipes sont justement les seules rescapées de leur championnat en quarts de finale de C1. Alors, oui, à un but près, Schalke aurait sorti le Real Madrid, tenant du trophée. À un penalty près, Leverkusen aurait éliminé l’Atlético Madrid, vice-champion en titre. Et on serait là en train de dire que les formations allemandes sont au-dessus du lot, que les Espagnols sont tout nazes, etc. Mais non. Dans le tableau des magnifiques huit, il n’y a qu’un seul club allemand, le meilleur club allemand, et un seul club italien, le meilleur club italien. Et quelque part, ce n’est pas tout à fait un hasard.

Emulation et concurrence

Alors, quoi ? Quelle(s) analyse(s) tirer de cette constatation ? Une première, simple. Le Bayern et la Juventus sont trop forts pour le championnat. Aucune équipe n’est capable de s’opposer à cette double suprématie, et cela semble même de pire en pire chaque saison. La Juve, par exemple, a dû auparavant se débarrasser d’un Milan AC tenace (2012), d’un Napoli rêveur (2013) ou d’une Roma tout en fraîcheur (2014). Mais cette année, la voie est aussi libre que royale. La Roma a d’ailleurs lâché l’affaire, se rendant compte que, de toute façon, sur une saison entière, elle ne tiendrait pas la route. Idem pour le Bayern, qui, même s’il a rapidement été sacré lors des deux dernières saisons, savait que le Borussia Dortmund saurait profiter de chaque faux pas. Cette année, avec Dortmund dans les choux, le Bayern est facile. Et ce n’est pas la fabuleuse saison de Wolfsburg qui va y changer quelque chose. Or, on le sait, il n’y a rien de plus important qu’une émulation. Dans les années 90, le football italien dominait en Europe. Pourquoi ? Parce qu’au moins cinq équipes se tiraient la bourre (Juventus, Milan, Inter, Lazio, Parme) et s’obligeaient à être toujours au top.

Entre 2006 et 2011, les clubs anglais ont toujours réussi à envoyer trois ou quatre clubs en quarts de finale de C1. Même histoire : en championnat, Chelsea, Manchester United, Arsenal ou Liverpool se livraient des luttes acharnées pour le titre de champion (même si, au final, ce sont toujours les deux mêmes qui ont fini par gagner). Alors, oui, pour la Juve, c’est une vraie victoire d’atteindre les quarts de finale, surtout après le fiasco de la saison dernière. Mais cela n’est pas une vraie victoire pour le football italien. Parce que la Juve est aujourd’hui un point isolé en Serie A. Seule au monde, la Vieille Dame. Et qu’il faudra encore bien des années avant que d’autres équipes italiennes ne la rejoignent dans le top 8. Et c’est aussi à cela que l’on reconnaît un championnat en pleine bourre. Le Bayern en est bien conscient aussi.

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Par Éric Maggiori

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