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Ils ont été sifflés pour leur première sélection

Par Ugo Bocchi
5 minutes
Ils ont été sifflés pour leur première sélection

Dès leur entrée sur le terrain, dès leur premier contrôle, sur tous leurs ballons touchés, à leur sortie du stade, ils ont entendu le public gronder. Comme Nabil Fekir, ces hommes ont connu le pire (ou du moins pas l'idéal) pour leur première sélection.

Larbi Benbarek

Italie – France, 04/12/1938

Marocain de naissance, Français de cœur. La Perle noire a également connu une première difficile avec l’équipe de France. Pour des raisons similaires à celles de Nabil Fekir, mais à une époque complètement différente. En 1938 exactement, Larbi Benbarek joue et brille alors pour l’USM de Casablanca. Il est repéré par l’Olympique de Marseille qu’il rejoint la même année. À l’époque, rares sont les footballeurs africains à évoluer en Europe. Ses performances sont tellement bonnes qu’il est appelé en équipe de France quatre mois plus tard. Le 4 décembre 1938, il est même titulaire face à l’Italie dans un Stade de Naples ultra chaud, alors qu’il n’a pas la nationalité française. Les Italiens sifflent l’entrée de l’équipe de France, mais surtout celle de la Perle noire, qui n’a rien à faire sur le terrain à leurs yeux. La réponse de Larbi Benbarek : chanter la Marseillaise de toutes ses forces. Frontal mais efficace.

Cyrille Regis

Angleterre – Irlande du Nord, 23/02/1982

Il faut attendre 1978 pour qu’un joueur noir porte pour la première fois le maillot de l’Angleterre. Viv Anderson est alors un pionnier dans un pays gangrené par le hooliganisme. Malgré de nombreuses pressions, il jouera et ouvrira la voie à d’autres Anglais de couleur. Dont Cyrille Regis. Après avoir connu des sélections avec les espoirs, l’attaquant de West Brom’ est finalement appelé avec les A le 23 février 1982. Il entre à la 65e minute contre l’Irlande du Nord. Le public râle, mais Cyrille Regis ne bronche pas. L’Angleterre balaie l’Irlande du Nord 4-0. Et (un peu) le racisme par la même occasion.

Deco

Portugal – Brésil, 29/03/2003

Pas assez bon pour la Seleção de Ronaldinho, Juninho et Rivaldo, Deco prend la décision en 2003 de jouer pour le Portugal. Les médias, les supporters de Benfica (Deco jouait alors à Porto) et une majorité de Portugais se positionnent contre la sélection du natif de São Bernardo do Campo au Brésil. Son coéquipier à l’époque, et pas des moindres, Luís Figo déclare à son encontre : « Si tu es né en Chine, tu dois jouer pour la Chine » . Pas facile. Et ironie de l’histoire, le premier match de Deco avec la sélection portugaise, il le jouera contre le Brésil. Il entre en cours jeu, avec la pression que vous pouvez imaginez, mais il ne tremble pas. C’est même lui qui donne la victoire aux Portugais à la 84e minute. À partir de là, Deco devient un titulaire indiscutable dans la sélection de Luiz Felipe Scolari, lui aussi portugais de pure souche.

Tim Wiese

Allemagne – Angleterre, 19/11/2008

Au mauvais endroit, au mauvais moment. On peut, sans aucun risque, dire que Tim Wiese n’a jamais vraiment eu de chance avec la Nationalmannschaft. À son époque, l’Allemagne n’est pas encore championne du monde et, à son époque, elle vient surtout de perdre une finale de Coupe d’Europe contre l’Espagne. Les supporters allemands en ont marre d’être les Raymond Poulidor du foot. Ce sont les débuts de Joachim Löw à la tête de la sélection. Tim Wiese est loin d’être un titulaire indiscutable. Malgré ses bonnes prestations avec le Werder Brême, sa route en sélection est barrée par Robert Enke et René Adler. Mais le sélectionneur décide de le tester lors d’un amical face à l’Angleterre en le faisant entrer à la 46e minute. Le match se joue à Berlin. La pression est là. Les hymnes sont d’ailleurs un peu troublés ce soir-là. Autant dire que Tim Wiese, entré en jeu à la 46e minute, n’a pas le droit à l’erreur. Malheureusement, c’est lui qui encaissera le but du 2-1 pour l’Angleterre à la 84e minute. La bronca est générale, mais elle intervient surtout après le but final. Le pauvre Tim Wiese ne s’en remettra jamais. Il détient aujourd’hui le triste record du pire pourcentage de victoire en sélection allemande : 0% en 6 matchs. Mais pire que tout, il s’est reconverti dans le catch. Vraiment triste.

Attila Pintér

Hongrie – Finlande, 05/03/2014

La Hongrie va mal. Aucune qualification en compétition majeure depuis 1986. La Fédération magyare sort donc la grosse artillerie. Attila Pintér, un nom qui pète, mais surtout un profil idéal. Le vainqueur du championnat national avec le Gyori ETO FC prône un football de possession. Pile poil dans l’air du temps. Le peuple hongrois donne son accord, mais attend de voir. La patience n’étant pas vraiment leur fort. Pour son premier match, un amical face à la Finlande début 2014, Attila fait illusion pendant 15 minutes. Son équipe confisque le ballon et ouvre le score très rapidement. Mais derrière, les Hongrois s’écroulent et s’inclinent finalement 2 à 1. Plus grave que la défaite : la résignation des joueurs et les sifflets du public à la fin du match principalement dirigés vers l’encadrement de la sélection. Six mois plus tard, Attila se fera virer.

Nabil Fekir

France – Brésil, 26/06/2015

On en ignore la véritable raison, mais on se doute que cela peut avoir un rapport avec sa double nationalité et son choix de jouer pour la France. À la 74e minute, au Stade de France, face au Brésil, Nabil Fekir remplace Antoine Griezmann. Le jeune Lyonnais honore donc sa première cape avec les Bleus. Et là… un grondement. Une légère bronca qui accompagnera chacune de ses actions. Comme si plusieurs mecs à ton boulot essayaient de te déconcentrer à chaque fois que tu te mettais à taper quelque chose sur ton ordinateur. Gênant. Mais bon, ça ne l’a pas empêché de réaliser une prestation plutôt propre. D’ailleurs, à la fin du match, il fait comme s’il n’avait rien entendu : « Les sifflets, ce n’est rien. C’est le foot, c’est comme ça » . Don’t feed the troll. La bonne réaction.

Mitchel Bakker, back dans les bacs

Par Ugo Bocchi

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