- Equipe de France
Gomis vs Giroud
Faites vos jeux ! Jeudi à 14h, Laurent Blanc annonce sa liste où, alléluia, ne figurera pas Hoarau, blessé. Il y a donc une place à prendre dans l'escouade à ce poste et celle-ci va se jouer entre Bafétimbi Gomis et Olivier Giroud. Le match est lancé.
Il y a des petits malheurs qui feraient presque le bonheur des supporters. L’absence de Guillaume Hoarau par exemple, même s’il n’y a rien de glorieux à se féliciter d’une blessure. Il n’empêche, le Réunionnais ne manquera pas à grand monde à l’énoncé de la liste de l’équipe de France pour les deux derniers matches de qualifications en octobre face à l’Albanie (le 7) et la Bosnie (le 11). Car non content de ne pas arracher de larmes aux suiveurs des Bleus qui se désespéraient en voyant Blanc systématiquement coucher son nom sur ses différentes listes, le forfait de Hoarau va probablement faire l’affaire d’un autre attaquant. Et les deux favoris pour prendre sa banquette dans le bus tricolore s’appellent Bafétimbi Gomis et Olivier Giroud. Déjà parce qu’ils sont les meilleurs du moment au poste d’avant-centre derrière l’intouchable Benzema et l’infernal Gameiro (Rémy n’appartenant pas à cette race d’attaquant purement axial). Ensuite parce qu’ils sont tous deux, comme Hoarau, ce qu’il convient d’appeler des gabarits, un profil indispensable à Laurent Blanc pour se donner une option en plus.
Certes, on pourrait arguer qu’il s’agit d’un faux débat puisque Blanc ne joue qu’avec une pointe et que Benzema est indéboulonnable. Sauf que le Madrilène n’est pas en acier et souvent en proie à des petits pépins physiques. Alors bien sûr, son remplaçant naturel s’appelle Gameiro mais pas sûr que Blanc voit dans l’ex-Lorientais un gars capable de tenir seul le front de l’attaque mais davantage un joueur de binôme. Et c’est dans cette hypothèse que le débat prend techniquement tout son sens, au-delà de récompenser un joueur en pleine bourre depuis plusieurs mois. Il va donc falloir trancher et chacun des deux buteurs possèdent de sérieux arguments. Hélas pour eux, il n’en restera qu’un.
Expérience : avantage Gomis
Ah le facteur expérience… Même si certains comme Eugène Saccomano appellent ça « un peigne pour les chauves » , manière de dire que ce qui fait la différence c’est le talent et rien d’autre, les entraîneurs aiment s’appuyer sur des mecs qui ont quelques kilomètres au compteur. En ce sens, les difficultés en sélection de Hoarau, malgré de bonnes séquences en club, semblent valider cette exigence. Et sur ce plan, il n’y a pas photo. Gomis (26 ans) a déjà été international (5 capes), déjà marqué en Bleu (2 pions) et même disputé une phase finale (l’Euro 2008). Si on ajoute une trentaine de matches en Ligue des champions (pour une douzaine de buts), ses plus de 200 matches en L1 (pour près de 70 réalisations), la petite saison et quart dans l’élite de Giroud (24 ans) avec Montpellier ressemble à une blague, malgré 16 buts inscrits.
Profil : avantage Giroud
On l’a dit, avec Gomis ou Giroud, c’est l’assurance d’une « présence » athlétique sur le front de l’attaque. Pourtant, malgré deux beaux gabarits, les deux joueurs ne sont pas identiques. Gomis est davantage mobile avec un énorme abattage sur toute la largeur, même si cette saison la Panthère privilégie les courses intelligentes dans la zone de décision. N’empêche, l’ancien Stéphanois est un joueur de duel, de contact avec la promesse d’en mettre plein la carafe à son défenseur. Giroud, lui, est davantage un joueur de pivot, de surface, avec une technique plus fine, plus ciselée que Gomis. Plus grand aussi que le Lyonnais (1,92m contre 1,85m) ce qui renvoie au goût de Laurent Blanc pour le côté grand échalas de Hoarau et dont, sur cet aspect, Giroud est le plus proche voisin.
Efficacité : avantage Gomis mais…
On l’a dit, Bafé traîne ses guêtres en L1 depuis beaucoup plus longtemps que Giroud puisque le Varois d’origine entame sa huitième saison dans l’élite. L’heure de tordre le cou à une petite légende sur la supposée maladresse de Gomis devant les bois. Le bougre sort de cinq saisons de rang à dix buts et plus en Championnat et semble bien parti pour s’en enfiler une sixième puisqu’il facture déjà six unités en sept journées. En clair, il ne devrait pas y avoir photo avec Giroud… si on oublie que l’Héraultais a eu un parcours alambiqué (longtemps entre L2 et National), qu’il y a deux ans, il avait claqué à 19 reprises en L2 avec Tours et que l’an passé, il avait planté 12 buts… soit 2 de mieux que Gomis. Alors oui, avantage au Gone mais l’écart est plus mince qu’il n’y paraît.
Conclusion : avantage Gomis mais…
Vu les perfs actuelles de Bafé Gomis, et on ne parle pas que de son début de saison car le Lyonnais était déjà très costaud l’an dernier, on ne voit pas comment il pourrait ne pas être récompensé. D’autant que par delà ses perfs et son expérience certaine, Gomis figure le parfait équipier, celui qui se fiche de ses stats, qui ne fait jamais de vague même quand il atterrit sur le banc et celui qui est capable d’aller au mastic pour faire briller ses partenaires. Mais Olivier Giroud a pour lui ce profil de grande gigue dont Blanc semble vouloir absolument se munir. Et comme, en plus de ses mensurations sous la toise, le Montpelliérain confirme sa progression et dispense cette petite finesse technique, une sorte de passeport pour le haut niveau, il pourrait être le pari de Blanc. Comme Ribéry avait été celui, gagnant, de Raymond Domenech. Ben ouais, tout n’était pas bon à jeter à orties chez Ray et Blanc mieux que quiconque le sait bien, lui qui a rappelé certains grognards parmi les plus décriés de Knysna. Ouais, comme Ribéry en 2006, Giroud pourrait bien avoir une bonne tête de gagnant du loto. Dès ce jeudi ?
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