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Gomis, à la recherche du but perdu

Après son passage raté à Swansea, Gomis est de retour en France. En rejoignant l’OM, il n’a d’autre choix que retrouver son sens du but.
Sept buts en 35 matchs la saison dernière toutes compétitions confondues. Dix en 36 parties en 2014-2015. Voilà les statistiques faméliques de Bafétimbi Gomis avec Swansea. Après une première année qu’on qualifiait d’ « adaptation » , l’attaquant était pourtant censé tout casser. Avec le départ de Wilfried Bony, il devait devenir le fer de lance de son équipe. Celui qui ferait gagner les siens en jouant des coudes, en épuisant ses adversaires et, bien sûr, en se montrant décisif. Mais rien n’a marché comme il l’a voulu. Est-ce qu’il n’a jamais réussi à piger le foot anglais ? Est-ce que Swansea ne lui était pas destiné ? Impossible de savoir, tant l’homme aux dreads sait se faire discret sur ces questions. Toujours est-il qu’après cinq pions inscrits en Premier League avant janvier 2016, la Panthère n’a plus mordu qu’une seule fois dans le reste du championnat. De quoi le rendre plus que malheureux.
Car ce manque de tremblements de filets, Bafé ne l’a quasiment jamais connu dans sa carrière. Gomis n’est pas l’avant-centre capable de flanquer 40 buts en une seule saison, mais c’est le genre de joueur qui plante de manière très régulière. Pour preuve, l’ancien Vert a au moins marqué dix fois en championnat entre 2006 et 2014. L’an dernier, avec Swansea, il a tourné à un ratio misérable pour sa réputation : un but toutes les 260 minutes. C’est très loin de ses standards. Même en 2010-2011, lors de sa plus mauvaise période avec Lyon, il faisait mieux (un but toutes les 249 minutes). Sinon, son ratio varie entre 150 et 190 minutes. Ce ne sont que des chiffres ? Pour un attaquant de son style, c’est au contraire une donnée ultra importante.
La Chine ou le Golfe ? Hors de question
Voilà pourquoi Gomis a décidé de dire bye-bye à l’Angleterre pour retrouver sa Ligue 1 chérie. Pas con, l’international a opté pour l’OM. Parce qu’il connaît la France, parce qu’il ne sera pas embêté par la concurrence… et parce qu’il sait désormais que l’étranger n’est pas forcément fait pour lui. À 31 ans, le natif de La Seyne-sur-Mer n’a plus de temps à perdre. Il a déjà foutu en l’air deux saisons. C’est beaucoup, mais pas irrattrapable. À Marseille, Bafé pourra jouer au football, enflammer le Vélodrome et devenir l’une des coqueluches des supporters.
Raison pour laquelle il n’a pas franchement regardé les autres offres, comme il l’a déclaré dans La Provence, précisant au passage qu’il avait réalisé des sacrifices financiers : « J’avais bien fait comprendre à mes dirigeants que je voulais seulement aller à Marseille. Des clubs anglais et d’autres plus exotiques se sont manifestés. J’ai toujours mis mon veto.(…)Quand j’ai vu que ça n’avançait pas, j’ai fait un effort. Je voulais aussi montrer que ce n’était pas qu’une histoire financière et que je voulais vraiment rentrer au bercail et relever ce défi. »
Seul au milieu de rien ?
Une autre justification plus surprenante, c’est son amour du club olympien. « L’OM a bercé mon enfance, a ainsi confié le buteur. Auparavant, ça n’avait jamais pu se faire, ce n’était pas toujours le bon timing. Aujourd’hui, je pense avoir les épaules et la maturité pour relever ce défi, même si l’équipe n’est pas terminée. » L’homme passé par l’ASSE, Troyes et l’OL est-il sincère ? Encore une fois, impossible de répondre. Reste que privilégier Marseille et son effectif en bois plutôt que d’aller se la couler douce au milieu des billets est tout à son honneur.
Bien sûr, le plus dur reste à faire. Bonne teamou pas, bon salaire ou non, les fans olympiens restent méga exigeants quand il s’agit de juger les performances de ceux qu’ils vont voir chaque week-end. Bonne nouvelle pour Bafé : son OM et lui commencent le championnat contre Toulouse, un club qui lui réussit particulièrement bien. Avec sept caramels encaissés face à la Panthère en 17 parties, le TFC est la quatrième proie de Gomis. La première ? L’Olympique de Marseille, évidemment (onze goals en 18 matchs). Après tant de souffrance donnée par le passé à son nouveau club, il est maintenant temps de lui donner du plaisir. Et de regoûter à ce dernier, par la même occasion. Même s’il n’a pas de passeurs à disposition, il devra marquer. Le sens du but, ça ne s’oublie pas.
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