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God didn’t save Albion

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God didn’t save Albion

Rugby, Formule 1, et maintenant football. 2007, année à oublier pour le sport anglais. Les Trois Lions n'iront donc finalement pas rugir à l'Euro 2008. Une ultime sortie de route, 2-3, face à une Croatie dominatrice, venue à Wembley en leader, qui pousse désormais l'Angleterre au bord du vide.

Les lendemains de cuite, les Anglais usent et abusent de l’expression « hang over » . Cet état semi-léthargique qui vous fait perdre une journée, avec les papillons dans l’estomac et l’hélicoptère dans la tête.

Le vocabulaire de l’alcolo s’est depuis quelque temps enrichi d’une nouvelle formule : le “shame over”, ou l’équivalent psychique de la gueule de bois qui consiste à se demander : “Comment me suis-je retrouvé dans cet état ?”. Ce jeudi matin, la question est nationale. La faute à personne, la faute à Carson, la faute à pas-de-chance, la faute à McClaren, la faute à tout le monde en fait.
Mercredi, 20 heures. Rien qu’à Londres, un million de quidams s’est déplacé dans les bars, pubs et tout autre endroit en possession d’un écran – ça laisse augurer du nombre de pintes qui ont encore péri hier soir – pour voir l’Angleterre sauver sa peau sur le fil, à la manière de l’Italie ou de la France. Pluie et terrain de rugby à Wembley. La Croatie, qui ne joue que pour défendre la première place, et s’éviter un groupe de la mort l’été prochain, n’a finalement rien à perdre, et présente un ambitieux 442, alors que les Trois Lions débutent dans un 451 de visiteurs. Un choix pour le moins pessimiste, nuancé par la pléthore d’absents de marque. Dans les barres, McClaren a opté pour Scott Carson, prêté par Liverpool à Aston Villa, et qui enfile pour la deuxième fois seulement les moufles britishs (et encore, sa première sélection, c’était en amical la semaine dernière).
Eh bien, que Paul Robinson se rassure, la relève est prête. Au bout de huit minutes, Niko Kranjcar est à 25 mètres, seul dans un boulevard comparable à Oxford Street sans trafic. Il frappe, même pas assez fort, mais le rebond suffit à déboussoler Carson, qui fait levier avec ses mains au ballon pour le propulser dans sa lucarne. Dans la foulée, Pletikosa, le portier d’en face, lui donne une leçon de placement et de réflexe sur une mine à bout portant de Wright-Phillips.

Dans une entame de match assez plaisante, Eduardo, en contre, se joue de trois ou quatre défenseurs avant de mettre Olic sur orbite qui n’a plus qu’à effacer Carson, apathique, et pousse le ballon dans le but vide, se permettant de regarder le juge de touche au même moment. Toutes les erreurs défensives possibles sont visibles dans cette action, jouée pourtant à 6 contre 2, notamment au niveau de la passivité puis de l’alignement. Fessée, 0-2, un quart d’heure de jeu, blackout dans le Royaume.
La première mi-temps anglaise est d’une pauvreté affligeante. La défense, orpheline de Terry et Ferdinand, vu qu’elle n’a jamais voulu faire confiance à Carragher, est aux abois. Au centre, Campbell ne peut pallier l’inexpérience de Lescott, et sur les côtés, Bridge et Richards sont trop justes niveau placement, pendant que leur apport offensif est quasi nul. Guère mieux au milieu, où Lampard (surtout) et Barry sont invisibles, le pauvre Gerrard essayant d’éclaircir un peu l’entrejeu sans grand succès. Sur les ailes, Wright-Phillips et Joe Cole se démènent et virevoltent mais leurs rares centres ne trouvent pas preneur. Pour cause, en l’absence de Owen et Rooney, Crouch est tout seul mais exécute parfaitement les tâches qu’un pivot doit faire…quand il y a deux attaquants ! Le robot de Liverpool multiplie les déviations jusqu’au torticolis, mais pas grand monde à la reprise si ce n’est la godasse d’un Kovac & co…
Pour la deuxième période, McClaren joue l’attaque. Beckham remplace le fils adoptif de Ian Wright, qui ne méritait pas ça, et Gareth Barry laisse place à Jermaine Defoe pour densifier l’attaque. Toutefois, c’est un scandale qui va redonner espoir à tout le pays. Dans la surface, Defoe tombe pour de faux (sur les images, c’est même lui qui tire le maillot de son défenseur), le corps arbitral offre un penalty que personne n’aurait réclamé en Premier League. C’est l’inconséquent Lampard, pas hué pour l’occasion, qui montre ses gonades pour réduire la marque. Puis, quelques duels plus tard, Beckham centre, Crouch, le meilleur blanc sur la “pelouse”, contrôle à l’entrée de la surface pour s’emmener le cuir et fusiller Pletikosa, qui là ne peut rien faire. 2-2, le Prince William peut sourire, il entrevoit enfin les verts pâturages helvètes, sauf que…
Sauf que les Croates n’abdiquent pas. Eux qui n’ont jamais cherché à jouer ni le nul ni le pourrissement reprennent le contrôle de la rencontre. Après trois essais annihilés, deux fois par le gardien et ensuite par la barre, c’est Petric, tout juste rentré sur le rectangle, sur une copie conforme du premier but, la faute de main de Carson en moins mais avec la même appréciation catastrophique, à la 77e, qui pétrifie ses hôtes et provoque le KO technique. Désemparé, McClaren fait rentrer Darren Bent, son équipe évolue dans 433 linéaire sans connexions, digne d’un jeu d’arcade. Evidemment, ça foire. Les protégés de Bilic se régalent dans le désert du milieu anglais et, toujours en contre, manquent de corser la note juste avant le coup de sifflet fatal.
Avec cette déroute, ce sont de longues semaines de débats qui s’ouvrent outre-Manche : le nombre d’étrangers dans le championnat et l’instauration de quotas ; les responsabilités de la Fédération et de son président ; la motivation des troupes, la gestion des blessures et des suspensions, le temps restreint d’entraînement ensemble ; et bien sûr, les joueurs, la tactique, et le management de Steve McClaren.

Comme on dit en Angleterre, être passé de Sven Goran Eriksson à McClaren, c’est comme remplacer Tony Blair par Gordon Brown : même mentalité, même groupe, même politique et mêmes erreurs. Sans surprises, José Mourinho, pour sa connaissance du foot à l’anglaise, est déjà plébiscité pour s’asseoir sur le banc en vue de la Coupe du Monde 2010.
Et pendant que le pays de la Rose cherchera à se défaire de ses épines, la Russie aura tout le temps d’envoyer des fleurs à la Croatie.
Pierre Maturana

Monaco : trop bon, trop con

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