- Culture
- Chinese Man
«Gimenez, le vrai héros de l’OM»
Le collectif de Chinese Man n'est pas forcément comme ses fans, des bobos et des roots qui ne jurent que par la musique d'ambiance et qui appellent ça du "trip-hop". Deux d'entre eux sont par exemple de gros fans de l'OM, des mecs qui vont au stade sans abonnement : « Pas besoin mec, on est à La Plaine, les cartes, ça tourne toujours ».
« Chinese man », c’est une référence à Recoba ?
High Ku : Malheureusement, c’est moins folklo que ça, à la base, c’est le nom du premier morceau que l’on a fait.
Zé matéo : Et même lui, il n’est pas en l’honneur de Recoba. Dedans on utilise beaucoup de voix de films, et il y avait la voix d’un chinois, d’où ce titre. De là, on a créé tout un univers autour, avec des trucs visuels, donc Recoba ça aurait pas pu coller. Non mais c’est vrai, à part les coups francs, il a quoi ?
High Ku : Ouais, on aurait pu la jouer « Drogba’s connection » à la rigueur.
Pourquoi ce mythe des supporters autour de Drogba ? Après tout, il n’est resté qu’une saison, Niang cinq.
High Ku : Le truc c’est qu’on se rappelle toujours de la fin, comment les gens partent. Drogba, il quitte le club, il dit « c’est comme si je quittais ma femme » . Après ça… Et puis, il y a aussi la fierté de voir un mec qui part et qui continue à planter dans un très gros championnat. Tu saisis la différence avec Niang ?
Zé matéo : Non mais pour nous, le vrai héros de l’histoire récente de l’OM, c’est Christian Gimenez. Faut s’en souvenir de lui. Soit disant c’était un gros buteur sud-américain, mais le mec il était nul. Il n’a mis qu’un pauvre but, contre Metz, et encore il a trouvé le moyen d’aller taper dans le panneau publicitaire et il s’est ramassé la gueule comme une merde… Il faudrait rendre hommage à cette lose légendaire. On peut s’appeler Chimenez tiens si tu veux.
Votre musique illustre les reportages de « L’Equipe du Dimanche ». Est-ce qu’on peut parler de consécration ?
High Ku : La première fois on était super-content. La deuxième fois on était content. Au bout de la quinzième fois, on a commencé à se demander si on touchait de l’argent dessus. Maintenant, on attend des nouvelles de la Sacem! On n’a rien contre l’EDD, au contraire, je me souviens que j’étais assez fier quand j’avais vu le top 5 des buts de Ribéry là-dessus. Mais bon un truc sur Lyon ou le PSG… à un moment donné ça touche à l’intégrité intellectuelle de l’œuvre.
Zé matéo : Quand tu fais de la musique instrumentale, ça peut t’arriver de penser que ça va être repris, mais tu penses au cinéma. Alors quand c’est « La Ferme Célébrité », « C Deco », « Masterchef », un reportage sur Marine Le Pen … Bon allez, « L’Equipe du Dimanche », on est ok. Mais on veut qu’ils nous rappellent et qu’ils signent un gros chèque pour faire le générique. Ca serait stimulant d’inverser le processus, que ce soit nous qui nous inspirions de ce qu’ils font.
Du coup, vous prendriez quels joueurs comme source d’inspiration ?
High Ku : Bah des mecs de l’OM, on n’a pas le choix. Attends, tu vas à l’étranger, quoi qu’il arrive, le premier truc dont on te parle quand tu sais que tu viens de Marseille, c’est l’OM, c’est la Ligue des Champions. Encore heureux qu’on soit à fond derrière eux, on se ferait vachement chier sinon. Et puis ça nous permet de boire des coups partout dans le monde presque à l’œil.
Zé matéo : Pas en France par contre. Je me souviens d’une fois sur une aire d’autoroute, notre bus de tournée, immatriculé 13, a du faire de la cohabitation avec des ultras bordelais. On était à l’intérieur, ça secouait bien.
Propos recueillis par Romain Canuti
Par