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Gameiro, premier de cordée
On savait le nouveau PSG costaud sur le marché des transferts depuis l'arrivée des petro-dollars qataris. C'est dorénavant une certitude avec l'arrivée de Kevin Gameiro. En attendant la suite...
C’est moche et terriblement vrai à la fois. Avoir du pognon quand on pratique le football, c’est souvent (beaucoup) plus facile. Le PSG vient de le démontrer en moins de 36 heures. Vendredi soir, Kevin Gameiro, international français et meilleur buteur français du dernier championnat (22 pions), est à deux lacets de prendre un appartement dans le coin de Valence, une des villes les plus chaudes d’Europe. La chose semble entendue et irrévocable. Dimanche matin, l’ancien Lorientais pose avec la liquette parisienne sur le dos et affirme avoir rejoint le club de son cœur. 11 millions et quelques bonus plus tard, le nouveau PSG tient sa seconde recrue (Douchez ayant déjà signé dans la semaine) et affiche ses ambitions. « Pourquoi pas le titre ? » avance le nouvel attaquant dans L’Equipe du jour. Une annonce reprise par le Président Leproux également. Après tout, quand on possède une tirelire extensible, le marché des transferts est beaucoup plus sympa à fréquenter. Pis, le PSG va devoir choisir. Actuellement, Antoine Kombouaré compte dans ses rangs trois attaquants « titulaires » : Hoarau, Erding et donc Gameiro.
On oublie les pestiférés Luyindula et Maurice, sommés d’aller trainer leurs crampons ailleurs. La logique voudrait que la paire internationale Hoarau-Gameiro soit la doublette gagnante du prochain exercice. Gameiro étant un joueur de profondeur, d’espace et statistiquement plus efficace devant le but, et Hoarau jouant en fixation, déviation et en jouer de pointe, formeraient un duo complémentaire sur le papier et déjà habitué à vivre ensemble en équipe de France. C’est donc le Turc qui doit mal vivre cette arrivée. Auteur d’une saison moyenne et terriblement frustrante psychologiquement, Erding ne serait pas contre l’idée de changer d’adresse. Rennes et Lille ont des cases vides. Or, le PSG a payé cette année son manque de banc. Posséder trois attaquants interchangeables pour deux postes n’est peut-être pas une mauvaise chose finalement. Antoine Kombouaré le sait. Entre les méformes, la cadence des matches et les blessures, une saison tire en longueur.
La logique sportive devrait donc inciter le Kanak à garder ses trois lascars pour partir, en théorie, avec un duo Hoarau/Gameiro soutenu par Erding. De toute façon, les Parisiens semblent avoir un coup d’avance sur tout. En cas de départ du Turc, son remplaçant est déjà trouvé : le Coréen Park qui ne souhaite pas moisir en Ligue 2 avec Monaco. Une affaire à 5/6 millions environ, qui serait financée par la vente de l’ancien Sochalien. Sur le papier, ça a de la gueule. Surtout que les jeunes pousses sont là pour fermer la marche. On parle là des Kebano, Bahebeck et compagnie. Trois joueurs confirmés et des jeunes morts de faim pour dynamiter une attaque créatrice mais en manque d’efficacité l’an dernier : reste à appliquer cette recette à l’ensemble de l’effectif. De la qualité et du nombre.
Qui après « The Gam » ?
On l’aura compris, le PSG n’est pas venu sur le mercato pour enjamber les flaques d’eau. Le but affiché est de boucler vite fait et bien fait le marché. Pour ce faire, les cibles sont connues depuis belle lurette : un milieu droit, un milieu défensif et un défenseur central, au minimum, et sans prendre en compte les éventuels départs (Camara et/ou Armand). Les noms circulent : Payet, Gervinho, Martin, Matuidi, Diarra, Bisevac, Puygrenier, Varane… C’est limpide, uniquement du made in Ligue 1. Le deal est simple : se servir de joueurs déjà habitués au championnat de France pour finir dans les trois premiers en 2012 et, ensuite, partir à l’assaut des stars internationales pour briller en C1 en 2012/2013. D’une, c’est moins risqué. De deux, c’est moins cher. Quoique…
Blaise Matuidi, talentueux aboyeur stéphanois, est la piste numéro 1 des dirigeants franciliens pour remplacer Makelele dans l’entrejeu. Une association Chantôme-Matuidi aurait de la gueule pour régner sur le rond central. Surtout que le petit Blaise vient d’égrainer le dossard Bleu lors du périple en Europe de l’Est avec une certaine réussite. Sauf que le Vert était coté 10 millions à l’argus au début des négociations. Connaissant le surplus de trésorerie des Qataris, Saint-Étienne a décidé d’augmenter le prix de son milieu spécialement pour le PSG. Maintenant, c’est 15 plaques pour commencer à discuter. Paris se retrouve confronté à la jurisprudence Manchester City. Un prix pour les bourses dites « normales », un autre pour les nouveaux riches. Un détail qui entrera vraisemblablement en compte dans toutes les discussions auxquelles participeront les Franciliens. Pour autant, rien ne semble laisser croire que le PSG dilapidera son flouze sans compter. Ce n’est pas parce que l’on est blindé que l’on est plus con que les autres. Une bonne affaire reste une bonne affaire, hein…
Une chose est sûre, ou presque, l’effectif francilien devrait être au complet lors de la reprise le 30 juin prochain. Une onze type qui pourra, sauf retournement probable d’ici là, s’articuler autour de cette composition rêvée et souhaitée par le Parc des Princes : Douchez – Jallet – Varane – Sakho – Tiéné – Matuidi – Chantôme – Payet – Nenê – Hoarau – Gameiro. Un onze digne d’un jeu vidéo renforcé par un banc plus consistant avec les Erding, Armand, Park, Bisevac et les jeunes pousses. Un effectif pour grimper enfin sur le podium. Au minimum. Mais, si ça semble facile sur le papier, ça le sera nettement moins sur le pré…
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