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OM : une histoire à reprendre
Le Vélodrome attendra son heure : l'Olympique de Marseille entame le nouveau chapitre de son histoire européenne sur une page blanche. Ou plutôt dans la maison blanche du Real Madrid. Une affiche de prestige qui doit pousser l'OM à se mettre d'entrée au niveau.

Oui, ce qui va suivre pourrait être fort en chocolat. En effet, c’est à l’heure des Chocapic, à 7h48 pour être précis, dans la matinale de France Inter, que Pablo Longoria a levé le voile sur les ambitions européennes de l’OM. Et pour cause, le lendemain, ce sont le Real Madrid et son Bernabéu qui sont au programme. « On est dans un nouveau format. Pour moi, les mots importants pour commencer sont enthousiasme, humilité et réalisme. Il faut résoudre l’équation avec ces trois notions. »
Notre maillot pèse lourd en Ligue des champions. Le club, la ville, le public nous imposent de l’ambition.
Quelques heures plus tard, son entraîneur s’avançait avec les mêmes inconnues. « On doit y aller avec humilité – le Real, ce n’est pas n’importe qui – mais aussi avec de l’ambition, soupesait Roberto De Zerbi. Le club a une histoire dans cette compétition, notre maillot pèse lourd en Ligue des champions. Le club, la ville et le public nous imposent de l’ambition. » Comme si l’institution provençale ne savait pas si elle devait s’emparer du rôle de l’ancien vainqueur de la Coupe aux grandes oreilles qu’elle est, ou assumer celui du petit Poucet à qui Opta attribue 0,2% de chance de la soulever à nouveau le 30 mai prochain. Penser le contraire relèverait de la folie, mais cette modestie forcée est aussi la reconnaissance du flou dans lequel baigne actuellement l’OM.
L’Europe en réalité augmentée
L’été avait commencé avec la satisfaction d’avoir atteint cet objectif de Ligue des champions, au bout d’une odyssée portée dans une série à rebondissements et dont l’épisode final a été projeté sur grand écran. Il s’est terminé avec une telenovela dont le club – coutumier du fait – se serait bien passé, mais qui a eu le mérite de lancer avec panache la nouvelle saison. Ce mardi, il faudra désormais dépasser le cliffhanger de la baston Rabiot-Rowe, ne pas s’attarder sur la large victoire contre Lorient qui ne signifie rien d’autre qu’un changement de dynamique, et entrer les deux pieds dans la réalité. « On va voir où la compétition nous porte », trépignait Longoria avec « une bonne dose de réalisme », avouant vivre ça « comme un petit garçon » qui déballe « ses cadeaux de Noël ».
Un père Noël qui est déjà passé à la Commanderie, vu les joueurs reçus pendant le mercato par Roberto De Zerbi, pour répondre à la liste des exigences de sa direction et de ses supporters. Il s’agit désormais de trouver le mode d’emploi et d’assembler ses nouveaux jouets. « Nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour nous connaître, mais quand on a des éléments comme Pavard, Aguerd, O’Riley, Vermeeren, qui sont tous des joueurs aguerris et intelligents, c’est plus simple. Ils comprennent vite les choses », se réjouissait le coach italien vendredi soir. Commotionné, Nayef Aguerd manquera à l’appel, mais ça n’empêchera pas les Marseillais d’attaquer cette compétition avec les idées claires et la confiance encore intacte. « Le principal, c’est de minimiser les erreurs. Puis donner 100%. Si on joue notre jeu, on peut créer du danger », jure le capitaine Leo Balerdi qui, grâce au forfait du Marocain, aura la possibilité de rattraper ses dernières sorties.
Treize ans de malheur à chasser
Parce qu’au-delà de ses disasterclasses contre le Paris FC ou l’OL, le défenseur argentin fait aussi partie des derniers rescapés des précédents naufrages olympiens en Ligue des champions. Cela fait désormais treize ans que les Phocéens ne sont plus sortis d’une phase de groupes. Treize ans, pour trois participations et 18 matchs, où ils n’ont gagné que contre deux clubs : l’Olympiakos en 2021 (2-1) et par deux fois le Sporting en 2022 (4-1 à l’aller, 2-0 au retour). Certes, c’est une autre formule qui les attend aujourd’hui, mais si l’OM a coincé à l’époque contre Arsenal, Dortmund, Naples, Manchester City, Porto, Tottenham et Francfort, rien ne dit qu’il pourra faire mieux cette saison contre le Real Madrid, l’Ajax, l’Atalanta, Newcastle, l’Union saint-gilloise, Liverpool, Bruges et même… le Sporting. Ce 117e match en C1 à venir, le 274e en Europe, a tout du match de gala, mais il peut aussi rapidement virer au drama.
Demain ce n’est pas une fête : c’est le début de quelque chose de difficile.
Chose que synthétise encore De Zerbi : « On n’a pas peur. On a une grande qualité dans l’effectif, on a la fierté de jouer la C1, mais demain ce n’est pas une fête : c’est le début de quelque chose de difficile. » Le début pour lui, la suite pour Longoria, qui sait aussi que cette qualification n’est qu’un pas de plus dans sa mission : « faire grandir le club ». Officiellement, l’objectif européen de cette saison n’est pas déterminé. La priorité est de pouvoir se stabiliser sur le podium domestique, pour s’assurer de jouer chaque année cette prestigieuse Ligue des champions, avant de, qui sait, se mettre à rêver. Officieusement, rater le ticket de barragiste, et donc figurer au-delà de la 24e place de la phase de ligue, serait vécu comme une nouvelle humiliation. Sauf que cette fois, le repas est servi, alors pourquoi ne pas croquer dedans à pleine dents ? D’autant plus que tout le monde le sait : plus on attend, plus les Chocapic ramollissent.
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