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Les Bleues au carrefour de leur histoire

Par Léna Bernard, à Bâle
6 minutes

Après s’être échappées du groupe de la mort avec trois victoires, les Bleues s’apprêtent à défier ce samedi leur bête noire, l’Allemagne, en quarts de finale. Si la DFB-Frauenteam s’avère être un adversaire toujours redoutable, les protégées de Laurent Bonadei ont cependant des arguments à faire valoir pour enfin remporter une rencontre dans une compétition majeure face aux voisines d’outre-Rhin.

Les Bleues au carrefour de leur histoire

Trois ans se sont écoulés depuis la nuit tragique de Milton Keynes, après une nouvelle désillusion face à l’Allemagne dans un Euro, mais cette fois lors d’une demi-finale (2-1). Trois ans durant lesquels de l’eau a coulé sous le pont de l’Europe : Corinne Diacre est bien loin des mémoires tricolores, Alexandra Popp ne pourra plus martyriser la défense française après qu’elle a annoncé sa retraite internationale en septembre dernier et surtout la France s’est enfin imposée face à sa bête noire lors d’une compétition internationale, à l’occasion de la demi-finale de Ligue des nations en février 2024. Rarement la sérénité a été de mise côté tricolore lorsque s’avançaient l’ogre allemand et ses huit titres continentaux, surtout au moment des quarts de finale, moment souvent fatal aux Françaises. Cette année, pourtant, les Bleues pourraient bien déjouer les pronostics.

Une attaque en feu

Avec onze réalisations en trois matchs, la France s’affirme comme la deuxième attaque la plus prolifique de cet Euro 2025, juste derrière l’Espagne, et a déjà battu son record de buts inscrits dans un même Euro. Une ligne offensive qui englobe en réalité bien plus que les joueuses présentées comme attaquantes, puisqu’au total, ce sont neuf joueuses différentes qui se sont illustrées durant les trois premiers matchs de la rencontre, encore un record qui fait la fierté du sélectionneur tricolore, Laurent Bonadei : « Sortir avec 9 points et 11 buts marqués de ce groupe, on peut être fier et satisfait. […] On sait qu’on a la capacité à marquer beaucoup de buts. Là, il y a 9 buteuses différentes en 11 buts. C’est-à-dire que le danger peut venir de partout. » Durant cette première phase de compétition, le danger est effectivement venu de partout puisque les Bleues se sont surtout illustrées en empilant les buts dans le jeu. Sur les onze réalisations tricolores, seulement deux l’ont été sur penalty.

Un tour de force collectif puisque le mantra « personne n’est irremplaçable », cher à Bonadei a été particulièrement visible lors de cette phase de groupes. Impliqué sur les quatre buts tricolores lors de la rencontre face au Pays de Galles (4-1), Clara Mateo a pourtant commencé la rencontre face aux Pays-Bas sur le banc en faveur de Marie-Antoinette Katoto, mais c’est bien Delphine Cascarino qui a retenu toute l’attention en permettant aux Bleues d’assurer une nouvelle victoire face aux Oranje (2-5).

Un choix du roi pour le sélectionneur tricolore : « Je sens des joueuses en tout cas concernées, attentives, à l’écoute et qui ont envie de se battre les unes pour les autres, et non seulement de se battre les unes pour les autres, mais se battre aussi pour ce maillot, pour cette équipe de France, et c’est pour ça que j’ai toujours dit que cette équipe de France est au-dessus de tout, que tout le monde a sa chance, assure l’ancien adjoint d’Hervé Renard. Et on a vu que, effectivement, Grace (Geyoro) était sur le banc, Kadi (Diani) était sur le banc, Clara (Mateo) aussi, des joueuses qui pourtant avaient fait de très bons matchs jusqu’à présent, mais je vois aussi dans leurs attitudes de très bons comportements. Je vois des joueuses qui ne sont pas déçues forcément d’être sur le banc. Bien sûr elles veulent toutes jouer, c’est des compétitrices, c’est normal. En revanche elles arrivent à mettre leur ego de côté et se mettre au service du collectif. » 

L’Allemagne toujours favorite selon les Bleues

Malgré la phase de groupes peu convaincante proposée par la Mannschaft avec un match difficile face à la Pologne, mais finalement remporté (2-0), puis un naufrage face à la Suède lors de la dernière journée (4-1), les Allemandes restent les favorites naturelles aux yeux des Bleues. Les quatre joueuses qui se sont succédé devant les médias à l’issue de la rencontre face aux Pays-Bas – Sandie Toletti, Elisa De Almeida, Marie-Antoinette Katoto et Delphine Cascarino – ont toutes été unanimes sur la question, la néo-Lyonnaise n’oubliant pas de rappeler qu’« au dernier Euro, elles nous ont éliminées ». 

Même son de cloche du côté du staff tricolore et de Laurent Bonadei avant la rencontre : « Je considère qu’on est favoris à partir du moment où on a déjà gagné des trophées ou des compétitions. À partir du moment où on n’a jamais rien gagné, je ne vois pas comment on pourrait se positionner en favoris. […] Mais pour moi, je considère que les favoris, ça reste l’Allemagne, même si ça sera un match très équivalent. » Une allégation qu’ont réfutée le sélectionneur allemand Christian Wück et la milieu de terrain Elisa Senss en conférence de presse, arguant que les Françaises étaient les véritables favorites de cette rencontre, « un coup de bluff » pour Bonadei.

Pour autant, l’Allemagne s’avance dans ce quart de finale avec bien plus de doutes que de certitudes, surtout en défense. Privée de sa capitaine, Giulia Gwinn, blessée au genou lors de la rencontre face à la Pologne et forfait pour la fin de cet Euro, la DFB-Frauenteam est loin d’être la forteresse impénétrable des années précédentes. En témoigne le craquage de Carlotta Wamser, remplaçante numérique de Gwinn face à la Suède, qui a détourné le ballon de la main sur sa ligne de but et a écopé d’un carton rouge direct. Il ne reste que très peu de solutions pour Christian Wück au poste de latérale droite. Côté gauche, Sarai Linder n’a pas non plus donné pleinement satisfaction, directement impliquée sur le deuxième but suédois et malmenée par la toute jeune Smilla Holmberg, tout juste 18 ans. Une aubaine pour les Tricolores qui ont su montrer l’étendue de leurs qualités sur les côtés avec Sandy Baltimore et Delphine Cascarino aux manettes des contre-attaques, l’équipe de France étant la sélection qui attaque le plus par les couloirs.

La clé de la rencontre pourrait bien résider dans ce secteur selon le sélectionneur tricolore : « Je dirais que le rapport de force s’est un peu équilibré. Il va y avoir un enjeu tactique aussi, notamment avec l’absence des joueuses adverses dans le couloir droit. Nous, on doit être focalisés sur notre projet de jeu, sans être tétanisés par l’enjeu. Je suis confiant sur leur capacité à dédramatiser l’évènement. L’Allemagne, c’est un bon test, un bon match pour s’évaluer et voir la progression de cette équipe. Ce groupe a progressé plus vite que je l’imaginais, tant mieux. Demain, c’est le match idéal pour voir où l’on en est. » L’Allemagne reste toutefois la nation contre laquelle les Bleues ont le plus joué sans jamais l’emporter en compétition majeure, en cas de succès, les protégées de Laurent Bonadei pourraient enfin se débarrasser du fantôme des quarts de finale manqués qui collent à la peau de l’équipe de France.

Laurent Bonadei, du changement pour rien ?

Par Léna Bernard, à Bâle

Tous propos recueillis par LB.

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