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Tous les Espoirs sont permis
L’équipe de France Espoirs commence son Euro ce mercredi soir face au Portugal. Même avec une liste marquée par de nombreux forfaits, les Bleuets de Gérald Baticle doivent réussir une belle compétition.

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé », s’apitoyait Alphonse de Lamartine. Deux cent cinq ans plus tard, Gérald Baticle, lui, ne compte plus les êtres qui lui manquent. Alors que ses Bleuets commencent leur Euro Espoirs ce mercredi soir face au Portugal, l’ancien entraîneur d’Angers SCO a dû, comme souvent, composer une liste dépourvue d’un paquet de ses cadres. Désiré Doué et Warren Zaïre-Emery (PSG), Rayan Cherki (OL) et Malo Gusto (Chelsea) convoqués avec les A, Maghnès Akliouche (Monaco), Ayyoub Bouaddi (Lille), Eli Junior Kroupi (Lorient), Jérémy Jacquet et Arnaud Kalimuendo (Rennes) retenus par leurs clubs, Dilane Bakwa (Strasbourg), Hugo Ekitike (Francfort), Enzo Millot (Stuttgart) blessés, ne pourront donc pas disputer cette compétition, que la France n’a plus gagnée depuis 1988.
Des absents… et alors ?
Comme pour les Jeux olympiques l’an dernier, le sélectionneur fait face à la fermeté de certains clubs, qui préfèrent garder leurs joueurs potentiellement transférables bien au chaud, pour ne pas risquer qu’ils se blessent et perdent de la valeur, ou plus prosaïquement pour les utiliser lors de la Coupe du monde des clubs, qui débute ce week-end. « J’ai de l’incompréhension et de l’agacement », soufflait Baticle en conférence de presse. « Les JO ont donné beaucoup d’émotions à tout le monde. […] Ça a donné un élan aux joueurs. […] On avait l’impression qu’avec toute cette ferveur, ça allait faire changer les mentalités », regrettait-il. Les mentalités n’ont pas changé, et compter sur un groupe au complet relève du miracle. Mais ce n’est pas pour autant que le technicien baisse les bras. Déjà, parce que malgré cette cascade d’absents de marque, l’effectif reste très bon dans sa globalité, le vivier français étant merveilleux. Guillaume Restes (Toulouse) dans les buts, Castello Lukeba (RB Leipzig) et Quentin Merlin (OM) en défense, Andy Diouf (Lens) et Félix Lemaréchal (Strasbourg) au milieu, Mathys Tel (Tottenham) et Matthis Abline (Nantes) en attaque… le groupe bleuet est constitué de joueurs connaissant déjà bien les exigences du haut niveau.
« On garde notre détermination, notre envie de faire un superbe tournoi », a martelé Baticle. D’autant plus que les autres sélections font également face à ce genre de problématique. Rien qu’en Angleterre, les jeunes Three Lions feront sans Liam Delap (Chelsea), Adam Wharton (Crystal Palace), Rico Lewis (Manchester City), Myles Lewis-Skelly (Arsenal), Levi Colwill (Chelsea), mais aussi Jude Bellingham (Real Madrid) et Cole Palmer (Chelsea), qui ont techniquement l’âge pour participer. Chez les Espagnols, la liste des absences est tout aussi prestigieuse avec une brochette de Barcelonais : Fermín López, Gavi, Pau Cubarsí, mais aussi Pedri et Lamine Yamal. On peut également rajouter Nico Williams (Athletic) et Dean Huijsen (Real Madrid). Enfin, face aux Français, les Portugais feront sans Rodrigo Mora (Porto), mais aussi João Neves et Nuno Mendes (PSG), António Silva (Benfica) et Francisco Conceição (Juventus), tous nés après le 1er janvier 2002.
Et puis, c’est peut-être aussi plus intéressant pour les observateurs et les fans de foot de voir évoluer sous le maillot de l’équipe nationale des joueurs qui sont peut-être moins destinés à être appelés chez les A que Désiré Doué, par exemple. Les Espoirs, c’est aussi l’occasion pour certains joueurs qui ne disputent pas de Coupe d’Europe, voire qui évoluent en deuxième division, de prendre de l’expérience dans une compétition d’envergure et éventuellement d’y exploser. Toujours est-il que cela fait 37 ans que les Bleuets n’ont pas remporté ce tournoi qui a lieu tous les deux ans, soit 19 éditions sans victoire. La dernière finale des Français remonte même à 2002… Il serait donc temps de montrer un peu de personnalité, et c’est peut-être avec un tel groupe que Gérald Baticle pourra y arriver.
Le gouvernement français veut obliger les clubs à libérer leurs joueurs pour les Jeux olympiquesPar Léo Tourbe