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  • Zaha et la fille de David Moyes

Est-ce grave de coucher avec la fille de son coach ?

Par Swann Borsellino et Ugo Bocchi
Est-ce grave de coucher avec la fille de son coach ?

18 millions d'euros, zéro minute de jeu. Dire que quelque chose ne tournait pas rond, en 2013, entre Manchester United et celui qui devait être l'une de ses recrues phares, Wilfried Zaha, est un fait. Simplement, la presse anglaise ne faisant jamais rien comme les autres, une rumeur veut que l'Anglais ait été trouvé dans le même lit que Lauren Moyes, la fille de son coach de l'époque. Certainement faux, comme beaucoup d'autres, ce ragot a le mérite de soulever une question : est-ce grave de coucher avec la fille de son coach ?

No zob in job. La formule a le mérite d’être claire, les adultes n’étant que de grands enfants, tout ce qui est interdit devient attrayant. Attrayant comme le fantasme de ce jeune stagiaire de La Défense un peu en valeur dans son costard cintré et qui aimerait transformer l’open-space en Cougar Town ou comme ce cliché de la secrétaire en tailleur-lunettes ne s’éloignant jamais trop de la photocopieuse. Derrière le rêve et l’imaginaire se cache pourtant une réalité. Le monde du travail est un monde de sexe, d’amour et de conneries. Et si, selon le sociologue Didier Demazière, responsable du programme doctorat en sociologie à Science Po Paris, « le monde du football n’est pas un milieu professionnel comme les autres » , le problème finit tout de même par se poser. Ce fut notamment le cas lorsque les médias anglais ont prêté à la pétillante Lauren Moyes une relation avec le joueur de son coach de père, Wilfried Zaha (joueur qu’elle défend ouvertement sur Twitter suite à sa bagarre en sélection anglaise Espoirs). Alors, est-ce que toucher à la descendance de l’autorité supérieure est un drame professionnel ? Des exemples multiples « Sortir avec la fille du boss, c’est possible, mais à certaines conditions. » Didier Demazière, qui a notamment travaillé sur le monde du travail, sait de quoi il parle. « Le plus rare, c’est que ça sorte de manière publique. Normalement, ça reste dans un cercle très fermé » , poursuit le sociologue formé à Lille. Évidemment plus médiatisé qu’une vie de bureau standard, où beaucoup aimeraient pourtant tourner des épisodes de Caméra Café, le monde du sport a déjà connu ce genre de situations. Difficile, par exemple, lorsque l’on s’appelle Vincent Clerc et que l’on est un rugbyman de standing international, de cacher à long terme que sa femme s’appelle Valérie Noves et n’est autre que la fille de Guy, entraîneur du Stade toulousain. À la clé, un surnom : « Le gendre » et des situations insolites comme ce dimanche 2 janvier 2011 où, face à Castres, Clerc a quitté la pelouse en début de seconde mi-temps pour aller voir sa femme accoucher à la maternité. « La relation est asymétrique, car c’est le boss qui prend les décisions professionnelles. Si c’est pour se mettre le coach à dos, c’est inutile. Si ça dure, ça risque de poser un problème plus général dans la mesure où il peut devenir le pestiféré ou le préféré sans que cela ne tienne de ses performances sportives. Mais il n’y a pas de secret, ça dépend surtout des caractères » , tranche logiquement Démazière, même si le cas Clerc n’est pas isolé. Au vrai, que ce soit Mark van Bommel (avec la fille de l’ancien sélectionneur Van Marvijk), Alexandre Pato (avec la fille de Berlusconi) ou Matt Saracen (avec Julie, la fille du coach Taylor dans Friday Night Lights), de nombreux exemples montrent qu’il est possible d’avoir une relation avec la fille de son entraîneur. « Je ne pense pas que ce soit une bonne ou une mauvaise idée. L’amour ne se commande pas » , poursuit Démazière, romantique. Un souci de manière Sauf que les joueurs de foot ne sont pas tous aussi romantiques que notre cher sociologue. Au vrai, ce qui peut déranger, outre la relation en elle-même – si le coach n’aime pas son joueur humainement, ou pour les soucis hiérarchiques – c’est aussi la manière. La presse anglaise avait balancé que Zaha et Lauren avaient été « surpris sur l’oreiller » , ce qui, il faut bien l’admettre, laisse présager autre chose qu’un bain avec des roses et du lait d’ânesse avec un film de Walt Disney en fond sonore. Au fond, le coach étant avant tout un père comme les autres, le souci principal est également la manière. Et l’entraîneur de foot ayant généralement une connaissance parfaite de son vestiaire et de ce qu’il s’y dit, il ne reste pas dupe bien longtemps. Beaucoup trop de testostérone, d’abdos et de condition physique pour ouvrir grand la porte à son avant-centre le soir pour le dîner familial. Cela étant, il a existé, par le passé, des cas de figure où on ne demandait même pas au boss d’ouvrir la porte et, il faut bien le dire, cette situation était encore plus mal vécue. Oui, parfois, la source des convoitises n’est pas la fille, mais la femme. Une pensée pour « les bannis de Domenech » . Dans le foot féminin, la question inverse se pose également. Et si une joueuse se tapait le fils du coach ? Pour Didier Demazière, « le problème étant un souci de hiérarchie, de relations amoureuses et pas de genre, cela ne changerait rien à la situation » . Dans le fond, cela rejoint le souci « hiérarchique » posé par ce genre de relations. Sur la forme, on imagine assez aisément que si l’affaire Zaha avait été avérée, David Moyes serait – et c’est malheureux – moins monté au créneau si Wilfriedette Zahia avait été retrouvée dans le lit de son viril fiston Laurent Moyes. De toute façon, pour éviter tout ça, il n’y a qu’une solution : se taper le/la coach.

Par Swann Borsellino et Ugo Bocchi

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