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De Nigris la joue comme Zidane

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De Nigris la joue comme Zidane

On connaissait l'histoire du frère mort qui inspire le retour de son cadet en Equipe de France. Le Mexique vient d'en enfanter une autre tout aussi mystique : celle du frère défunt qui transforme son cadet en buteur irrésistible et le fait sacrer champion national. Ainsi, Aldo de Nigris, frère d'Antonio de Nigris, l'attaquant mexicain défunt le 16 novembre, à Larissa (Grèce), a emmené dimanche soir les Rayados de Monterrey à la victoire finale. Amen !

Plutôt que de béatifier des personnages douteux, le Pape ferait mieux de s’intéresser au football mexicain. Samedi, le week-end avait déjà commencé sur une tonalité miraculeuse : la Vierge de Guadalupe, l’une des figures fondatrices de l’identité mexicaine, était célébrée. Dimanche soir, il se termina sur un air d’Alléluia, par “une victoire divine”, comme le titra le site de référence mediotiempo. Celle des Rayados de Monterrey. Car depuis la mort en Grèce de l’attaquant Antonio de Nigris, frère d’Aldo, lui-même buteur de Monterrey, c’est le regard tourné vers le ciel que le Mexique a suivi la campagne de play-offs (La Liguilla) du club de la “ville des montagnes”.

Les chiffres ne contredisent pas ce prisme religieux. Avec sept buts en 17 matches, Aldo avait réalisé une saison régulière moyenne. En Liguilla, qui débutait quelques jours après le tragique arrêt cardiaque de son aîné, il n’a cessé de multiplier les buts pour devenir meilleur réalisateur de la compétition, à égalité avec son binôme d’attaque, le Chilien Humberto Suazo. Dans l’ordre : un but décisif face à l’America lors des quarts de finale, qu’il avait d’ailleurs annoncé tel un prophète. Un doublé en demi-finale aller (2-0) face à Toluca, qui scella le sort de la série. Et lors de la finale retour, le but décisif, celui du 0-1, même s’il ne fut pas le dernier (score final, 1-2)

A l’aller, Monterrey avait déjà accompli un petit miracle, en revenant de 1-3 à 4-3 en 45 minutes. « Merci à Dieu » avait titré L’Equipe du coin. Lundi, le pourtant sérieux Publico n’hésitait pas à parler d’ « un championnat céleste » . Un parfum mystique qu’Aldo a entretenu tout au long de la Liguilla, tee-shirt à l’effigie de son frère au look christique exhibé à chacune de ses réalisations, et déclarations habitées : « Mon frère est mon ange, il était avec moi dans ce match, j’ai senti son esprit sur la pelouse » a-t-il conclu l’office dimanche soir une fois la coupe entre les bras.

Au vrai, Monterrey, cinquième lors de la saison régulière, s’est montré l’équipe la plus convaincante de la Liguilla, solide, verticale, et bien huilée, sans avoir besoin de la main de Dieu, ou d’un quelconque énergumène ailé pour parvenir à ses fins. Alors, si la mort d’une ex figure du club et parent de l’un des joueurs a pu donner des convictions supérieures au collectif du nord-est du Mexique, Monterrey s’est avant tout distingué par un collectif discipliné et des individualités au-dessus de lot, comme Humberto Suazo, l’autre héros de la finale.

Auteur de quatre buts, et d’une superbe passe décisive en finale retour, ce grand contributeur à la remarquable phase de qualification du Chili pour la Coupe du Monde (deuxième de la zone CONMEBOL), ne devrait d’ailleurs pas attendre l’Afrique du Sud pour se faire connaître au-delà du continent latino-américain. A 28 ans, ce trapu et percutant attaquant (un petit mètre soixante et onze pour 79 kilos) ne cache pas vouloir aller faire valoriser son talent en Premier League. La Coupe du Monde, elle, pourrait aussi se rapprocher pour De Nigris. Le Mexique ne s’est toujours pas trouvé de goleador, alors son nom commence à revenir dans les conversations des analystes. Après avoir eu affaire à Zidane et son frère défunt, Raymond Domenech va-t-il être contraint de s’intéresser à la famille De Nigris ?

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