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Dacourt : «L’Atletico semble au-dessus»
Au bord de la relégation il y a deux ans, Fulham est aujourd'hui aux portes d'un sacre européen. Sous la houlette de Roy Hodgson, manager à l'italienne selon Olivier Dacourt, les Cottagers ont, jusque-là, déjoué tous les pronostics. Ce serait idiot de s'arrêter maintenant...
Vous avez joué 6 mois à Fulham la saison dernière, décrivez-nous un peu le club.
Fulham ne fait pas partie des gros clubs anglais. Quand on sait que le supporter numéro un de Fulham, c’est Hugh Grant, ça montre que c’est un club typiquement anglais. Le stade est vraiment très british. Ça se ressent un peu sur le terrain. C’est pas Arsenal, c’est vraiment un petit stade à l’anglaise. Pour quelqu’un qui n’a jamais vu un stade anglais, il faut l’emmener à Craven Cottage.
Lorsque de votre passage à Fulham, vous étiez sous la direction de Roy Hodgson, qui est l’actuel entraineur…
(Il coupe) Exactement. J’ai œuvré en fait à cette qualification ! On a terminé 7èmes et européens, ce qui était rarement arrivé auparavant je crois (une fois avant cette saison en 2002/2003, ndlr).
Que pouvez-vous nous dire au sujet de Roy Hodgson ?
Il a été entraineur de l’Inter Milan déjà. Il travaille beaucoup à l’italienne. Il y a énormément de tactique. Il répète encore et toujours les actions avec ballon. Il n’intervient pas trop sur l’aspect mental.
À l’Inter vous étiez sous les ordres de Mourinho. Lors de votre départ vous avez déclaré : « C’est une honte qu’il ne m’ait jamais donné ma chance alors qu’il me l’avait promis. Je pensais que c’était une personne intelligente » . Quelle comparaison pouvez-vous faire entre vos deux anciens entraineurs ?
C’est totalement différent. Les entrainements de Mourinho sont extraordinaires. Ils sont très variés. Il n’y a pas que de la tactique. La différence, c’est qu’avec Mourinho, le premier jour d’entrainement, à la reprise, c’est ballon (sic). Je n’ai pas fait le premier jour à Fulham donc je sais pas mais avec Mourinho, qu’on joue ou pas, c’est un véritable plaisir. Ses entrainements sont exceptionnels.
Donc vous n’avez aucune amertume envers Mourinho malgré votre faible temps de jeu de l’époque ?
Ah non, aucune ! Il faut reconnaître, qu’on n’aime ou qu’on n’aime pas le personnage, que l’entraineur est génial. La vérité parle pour lui. On doit s’incliner devant le travail extraordinaire de Mourinho.
Cette année, la finale de C3 oppose le 12ème de Premier League au 9ème de la Liga. Entre nous, l’Europa League, ça vaut pas grand chose, non ?
Ça reste une finale de coupe européenne. Et puis c’est beaucoup plus relevé qu’avant. Il y avait quand même la Juventus et tous ceux qui se sont fait éliminer en Ligue des Champions donc ça reste une compétition importante. Et même si on dit que l’Atletico Madrid ça va, il y a quand même d’excellents joueurs avec Agüero et Forlan. Fulham, c’est plus un collectif contrairement à l’Atletico qui compte plus d’individualités.
La saison dernière, vous avez aidé Fulham à devenir européen. Pourquoi ne pas y être resté ? C’est un choix de votre part ?
Raisons familiales. Mes enfants étaient restés à Milan. Ce qui est bien, c’est que mes deux équipes de l’année dernière sont qualifiées pour des finales. C’est extraordinaire ! J’ai bien fait d’arrêter en fait.
La retraite, c’est une décision irrévocable ?
Y’a que les cons qui ne changent pas d’avis mais pour l’instant ouais. On est sportif quand même. Je cours tout le temps. Je me maintiens en forme même si ce n’est plus comme avant mais le sport, c’est la vie.
Quels sont vos projets futurs ?
Je devais m’inscrire à Limoges cette année (à la fac de droit et d’économie du sport) mais le Standard m’a contacté. La prochaine session est dans un an donc je vais retenter ma chance en espérant qu’ils m’acceptent. Pour l’instant tout va bien.
Un pronostic pour la finale ?
J’espère que Fulham va gagner même si l’Atletico semble au-dessus. Après, sur un match, tout est possible. C’est très ouvert donc ils peuvent faire quelque chose d’extraordinaire en entrant dans l’Histoire. Les gens ne se rendent pas compte mais Fulham, c’est vraiment un petit club. C’est dans Londres même, juste à côté du riche quartier de Chelsea. C’est comme si on habitait Paris et qu’on jouait à Neuilly. C’est ça le quartier de Fulham !
Propos recueillis par Sylvain Michel
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