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Cristiano Ronaldo manque de sel
Messi et Falcao qui rient, c'est Ronaldo qui pleure. Des trois cracks de la Liga, seul le Portugais a du mal à tenir le rythme. Loin du battage médiatique, le jeune espoir français Kondogbia, lui, fait son bonhomme de chemin à Séville. Un week-end espagnol spécial numéros 9, finalement.
La déception du week-end. Cristiano Ronaldo. Ce n’est pas que le Portugais soit invisible, loin de là. Volontaire, impliqué, CR7 ne perd pas une occasion d’envoyer une grosse minasse en direction du but adverse. Le problème, c’est qu’il perd en efficacité. Alors qu’il y a peu, un coup franc de sa part était plus dangereux qu’un pénalty de Sergio Ramos, il semblerait qu’aujourd’hui Özil soit plus à l’aise que lui dans cet exercice. La preuve ce week-end face à Valladolid, où des quatre joueurs offensifs alignés par Mourinho, Cristiano est le seul non impliqué sur les trois buts. Alors 13 buts en 15 matchs, c’est quand même pas mal. Mais c’est dix de moins que Messi, trois de moins que Falcao, et surtout moins bien que son (exceptionnel) ratio des deux dernières saisons. Peut-être que la star du Real ne se sent plus aussi bien en Espagne. Toujours est-il qu’il a du mal à suivre la cadence infernale des deux autres cadors de la Liga, et que son club en paye les conséquences.
Le joueur du week-end. Radamel Messi. Mercredi à 22h30, Messi serait gravement blessé au genou. Dimanche à 21h25, il vient d’inscrire un doublé face au Betis, faisant tomber au passage le record de Gerd Müller avec 86 buts depuis janvier. « Le meilleur du monde a battu mon record, je suis content pour lui » , réagit dans la foulée l’intéressé. Toujours aussi expressif, l’Argentin se contente lui d’un « l’important était de conserver notre avance » . Moins formaté et tout aussi bluffant, Falcao était tout sourire avec le ballon du match dans les bras. Un ballon qu’il a envoyé cinq fois dans le but d’Aranzubia en à peine 45 minutes. « Je veux laisser ma trace, marquer l’histoire de l’Atlético. » C’était déjà le cas après l’Europa League de la saison passée, ça l’est encore un peu plus depuis dimanche soir.
Le Français du week-end. Kondogbia. On a fait tout un pataquès pour le départ de Varane vers le Real Madrid, et au vu de ses belles performances à chacune de ses apparitions, il y avait de quoi. En revanche, les 4 millions d’euros déboursés par le FC Séville pour faire venir Geoffrey Kondogbia en Andalousie n’ont pas fait beaucoup de bruit. Même formation lensoise, même année de naissance (1993), même parcours chez les jeunes de l’équipe de France. Mais pas le même poste. Kondogbia est milieu défensif, et dans ce Séville en difficulté, il gagne peu à peu du temps de jeu depuis son arrivée cet été. Titulaire ce week-end sur la pelouse de l’Espanyol (2-2), il a obtenu le pénalty de la première égalisation des siens… à l’expérience. Un corner, un léger contact, et hop, c’est gagné. De quoi satisfaire Michel, son entraîneur. Encore une ou deux sorties en boîte chez les Bleus, et il pourrait être du voyage au Brésil.
Le but du week-end. Rubén García. Le deuxième but de Falcao ou les deux d’Özil auraient pu faire l’affaire. Mais cette action entre Rubén García et Martins est l’illustration parfaite de la réussite de Levante depuis un an et demi. Une équipe recroquevillée dans son camp, peu importe le terrain et l’adversaire, et une vitesse de projection vers l’avant époustouflante grâce à des joueurs offensifs rapides et techniques. Sur ce but, les Granotes récupèrent dans leur moitié de terrain, puis les deux compères de l’attaque enchaînent un double une-deux. Bim bam boum, vitesse et touches de balle limitées, 50 mètres parcourus en quelques secondes, et Majorque qui se fait punir. La marque Levante.
L’anecdote du week-end. Les numéros 9. Okay, le boulot d’un attaquant de pointe, c’est de scorer. D’accord, la Liga ne manque pas de joueurs de qualité à ce poste, chaque équipe supposée « de première partie de tableau » étant bien dotée à ce niveau-là. Mais une telle efficacité est étonnante. Ce week-end, tous, sans exception, ont été décisifs. Benzema, Falcao, Messi, Martins, Negredo, Aduriz, Soldado, Saviola. Tous ont marqué et été déterminants dans les points pris par leur équipe. Et Gomis, Ayew, Aubameyang, Ben Yedder, Gouffran et Erding, qu’est-ce qu’ils racontent ?
Par Léo Ruiz