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Après l’échec de Tudor, comment guérir la Juventus ?

Par Cyprien du Brusle
3 minutes

Huitième de Serie A, quatre matchs sans réussir à marquer - une première depuis 1991 - et aucune victoire depuis le 13 septembre (4‑3 face à l’Inter), la Juventus a fini par trancher : Igor Tudor a dû vider son casier après une nouvelle défaite face à la Lazio (1-0). Le Croate, qui aura dirigé dix clubs en dix saisons, n’a pas réussi à imposer sa patte et, au‑delà de son cas personnel, c’est tout un club qui doit se reconstruire. Entre recrues décevantes, jeunesse surexposée et manque de vision, la Vieille Dame doit enfin retrouver une direction.

Comment guérir la Juve ?

→ Réfléchir avant de choisir son nouveau coach

Depuis son dernier Scudetto en 2019‑2020, la Juve a connu cinq entraîneurs : Andrea Pirlo, Massimiliano Allegri, Paolo Montero (interim), Thiago Motta et donc Igor Tudor. Une valse qui n’a fait que brouiller un peu plus le message. Aujourd’hui, Luciano Spalletti semble tenir la corde pour  remettre de l’ordre dans tout ça. Champion surprise avec Naples en 2022-2023, le coach italien a depuis dirigé la sélection, sans grand succès. Il pourrait ramener la rigueur qu’il manque aux Bianconeri, et une philosophie claire, basée sur la maîtrise et la circulation du ballon. En attendant, l’équipe affronte l’Udinese ce mercredi, sous la houlette de l’intérimaire Massimo Brambilla, histoire de souffler avant de trancher. Et pour une fois, la Juve semble décidée à réfléchir avant d’agir.

→ Changer de système

Sous Tudor, le 3‑5‑2 a fini par ressembler à un 3‑5‑bof. Des lignes trop étirées, des pistons à bout de souffle, une attaque coupée du reste : la Juve n’a jamais semblé à l’aise. Le système doit évoluer. Et avec Spalletti, habitué de la défense à quatre, le changement devrait venir. Opter pour un back four devrait offrir plus d’équilibre et de liberté aux joueurs de couloir, notamment comme Fabio Conceição, qui n’a pas encore été pleinement utilisé. Quand une équipe reste quatre matchs sans marquer, ce n’est pas seulement un souci d’adresse : c’est une panne d’inspiration.

→ Ne pas tout faire reposer sur les épaules de Kenan Yıldız…

Quoi qu’ils en disent, Kenan Yıldız a tout pour lui : le talent, la fougue, la dégaine du prodige. Mais lui confier le rôle de leader à 19 ans, c’est un peu comme donner au stagiaire l’interview de Zinédine Zidane dès son premier jour : il va s’appliquer, il va tenter des trucs, mais ça risque de finir en sueur et en bafouilles. Yildiz doit être protégé, encadré, pas exposé à tout prix. Le laisser s’exprimer sans le rendre responsable de tout, c’est aussi une façon de l’aider à grandir. La Juve n’a pas besoin d’un héros, mais d’un collectif qui le mette en valeur.

→ À l’inverse, responsabiliser Dušan Vlahović

L’attaquant serbe reste le joueur le mieux payé du vestiaire (12 millions d’euros par an) et, sur le papier, l’un des meilleurs finisseurs d’Italie. Le problème ? Il est souvent seul au monde, les recrues censées l’épauler n’ayant pas encore tenu leurs promesses. Jonathan David (arrivé libre) et Loïs Openda (prêté avec une OA obligatoire de 45 millions d’euros), totalisent 17 matchs à eux deux pour un seul but. Des chiffres qui piquent pour un duo censé apporter du sang neuf. Les options d’achat levées de Di Gregorio, Conceição, Kalulu et Kelly devaient stabiliser l’ensemble, mais aucun n’a vraiment changé la dynamique d’un groupe qui doute. Donc, relancer Vlahović : lui redonner des ballons, un jeu plus direct, et des soutiens plus proches. Quand il est bien servi, la Juve marque (49 buts lors des trois dernières saisons). Quand il ne touche pas la balle, elle coule. Et ces dernières semaines, il a surtout touché du vide.

→ La Next Gen, promesse d’avenir

Quand tout part de travers, il reste les jeunes. La saison dernière, Nicolò Savona (40 matchs, vendu à Nottingham Forest) et Samuel Mbangula (32 matchs avant son transfert au Werder Brême) ont déjà montré que le vivier interne existait. Cette année encore, la Juve peut puiser dans sa Next Gen : des joueurs comme Vasilije Adžić, buteur miraculeux face à l’Inter, ou Javier Gil ont déjà été annoncés comme prêts à franchir le pas. Les intégrer, ce n’est pas un aveu de faiblesse, mais un pari d’avenir. Ils coûtent moins cher, courent plus, et rappellent à tout le monde pourquoi on joue au foot. Tant qu’à galérer, autant le faire avec ceux qui ont encore faim.

La Juve aurait déjà trouvé le remplaçant d’Igor Tudor

Par Cyprien du Brusle

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