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Cheyrou : Mon frère s’appelait Bruno

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Cheyrou : Mon frère s’appelait Bruno

Benoît Cheyrou a tué le frère, mais le frangin n'allait déjà plus très bien. Pendant que le cadet s'affirme comme le meilleur Marseillais des dernières semaines (dixit Gerets), l'aîné n'en finit plus de reculer sur le terrain. Meneur par fulgurance à Lille, relayeur de devoir à Bordeaux et Rennes, Bruno Cheyou a dernièrement été vu comme stoppeur vacataire Route de Lorient, avant d'être placardisé. Le responsable de cette ineptie ? Un indice s'affiche en bas de votre écran : «Je suis entraîné par un moustachu avec des pulls de camionneur».

Le recrutement de l’OM du début de saison, c’était quoi avec le recul ? Une bonne intuition qui se transforme en affaire de l’année (Mandanda), une grosse recrue internationale mais 8 ans trop tard (Zenden qui fait plaisir à sa femme française), un synonyme de Kader Keita (Ziani, comme quoi la malédiction sochalienne touche même les types de passage). Plus discret, Benoît Cheyrou a débarqué au Vélodrome pour 5 millions d’euros.

Sa réputation de milieu récupérateur, organisateur et buteur à l’occasion, s’était bien établie à Auxerre. De la valeur sûre certifiée Ligue 1, un de ces joueurs à maturation lente, moyens à 20 ans, corrects à 24, très intéressants à 28. Benoît Cheyrou a 26 ans et encore une marge de progression devant lui, là où son frère avait tout dit et tout marqué à 23.

Bruno/Benoît, cheveux courts contre cheveux très courts, forcément on confond. Quand Benoît s’installe dans l’entrejeu marseillais, il a un Bruno à se faire pardonner. Pour la défense du frérot, l’entraîneur de l’époque s’appelle Philippe Troussier. Un mec surtout connu au Japon, fallait se méfier. A l’époque, Bruno, prêté par Liverpool, ne met pas un pied devant l’autre. Troussier cherche donc à le motiver à sa façon : « Tu vaux vraiment rien, je t’échangerais bien contre ton frère » . Quand Benoît suit le chemin fraternel trois ans plus tard, Marseille attend de lui qu’il donne raison au prophète tokyoïte.

Troussier ne disait donc pas que des conneries

Passé cet été, le Vélodrome finit par douter sérieusement du cheptel familial. Tant qu’à recruter le frère de Cheyou, pourquoi ne pas donner sa chance au cousin de Calendria ou au demi-frère de Dill ? Benoît nage alors dans le milieu marseillais, méconnaissable par rapport à ses performances auxerroises. Les critiques s’acharnent sur les ailes atrophiées qu’occupent Zenden et Ziani, mais une fois le ZZ down écarté, Benoît se positionne comme la prochaine victime du contexte marseillais.

Là-dessus, le gentil type que tout le monde aime bien se fait lourder, un Belge en treillis arrive et explique qu’il faut marquer plus de goals et en prendre moins. Gerets range Ziani et Zenden pour de bon à la cave, Cissé mange une séance de banc de touche, plus personne n’est intouchable, mais le Flamand couve son Cheyrou, aligné systématiquement ou presque malgré des performances encore convalescentes. Car Gerets voit dans l’ancien Lillois un élément d’équilibre dans le nouveau milieu qu’il cherche à installer. On en veut pour preuve la prestation encore énorme de ce dernier hier soir contre Auxerre.

Et Benoît ne coula pas

Cheyrou appartient à cette catégorie bâtarde des milieux relayeurs, soit un milieu récupérateur avec une grosse caisse, mais doté de cette capacité à porter le ballon plus haut, à donner la dernière ou l’avant dernière place. Dans l’idéal de Gerets, Cheyrou déleste Nasri d’une partie de ses responsabilités, il le dispense de mettre de l’ordre trop bas pour l’inciter à peser davantage offensivement, secteur où Nasri frustre encore.

De son côté, Cheyrou est devenu ce go-between défense attaque que l’OM espérait en début d’année. Gerets ne s’y trompe d’ailleurs pas : « Actuellement, c’est le meilleur de l’équipe. Il devient de plus en plus un leader sur le terrain, il commence à commander. Ce qu’il montre en ce moment, c’est la grande classe » . Pour progresser encore, il ne lui manque qu’à mieux exploiter sa grosse frappe du gauche.

La frappe du gauche, encore une histoire de famille. A elle seule, elle a beaucoup aidé pour faire du grand frère un éphémère Bleu (trois sélections dans l’écume du tsunami coréen fin 2002). Dans le blockhaus lillois de Vahid Halilhodzic, Bruno Cheyrou fournit de l’imprévu. L’aîné marche alors à l’inspiration, des frappes du gauche et parfois du droit dans tous les sens. Bruno termine la saison 2001/2002 avec 15 buts toutes compétitions confondues (dont 4 en Champions League), mais déjà le Bosniaque lui tape sur les doigts et lui reproche son manque de volume pour un meneur de jeu. Trop technique pour les besogneux, pas assez pour avoir sa carte d’artiste, si Bruno évolue en 10, c’est pour mieux frapper. Il peine quand il s’agit d’organiser le jeu ou d’évoluer dos au but. Son passage raté à Liverpool confirmera d’ailleurs les doutes émis par Vahid sur sa capacité à franchir le cap du très haut niveau.

A force de reculer…

En perte de confiance, Bruno Cheyrou y perd son mojo, plus rien ne sort de son pied gauche. Bruno est has been, on commence à le confondre avec son cadet. Curieusement, c’est en descendant d’un cran à Bordeaux sous les ordres de Ricardo qu’il retrouve de son football.

En milieu défensif, il se castre, mais assure une qualité de relance appréciable grâce à ses prédispositions techniques ; plus physique il se construit une constance sur le tard. Bordeaux, en bon radin, le laissera filer à Rennes, où tout allait plus ou moins bien jusqu’à ce que Guy Lacombe arrive pour faire ce qu’il aime le plus : lancer des jeunes pour lancer des jeunes et changer ses cadres de poste pour mieux les replacer sur le banc. Donc Etienne Didot ailier droit et Bruno Cheyrou stoppeur. La semaine dernière, le grand frère était en pénitence du côté de la CFA (l’autre hobby de Lacombe avec la déprogrammation de joueur) face à la réserve de Caen. Sur le bord du terrain, certains ont bien dû se demander ce qu’il foutait là le Benoît…

Alexandre Pedro

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