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Cédric Carrasso : « Je suis un affectif »
Ce type, remplaçant en Équipe de France, est le troisième meilleur gardien du pays. Mais en championnat, il occupe la première place du classement, et fait un malheur dans le but bordelais. Cédric Carrasso (27 ans), passé de la galère à l'espoir, du plâtre aux paillettes, reste le même homme, lucide, calme et plein d'humour. Toulouse est donc prévenu...
Après avoir passé une saison à Toulouse, vous y revenez mercredi pour la première fois avec les Girondins. Dans quel état d’esprit vous rendez-vous au Stadium ?
Ce sera un moment particulier, parce que Toulouse est un club qui m’a tendu la main à un moment où c’était difficile pour moi, dans ma carrière. J’ai pris beaucoup de plaisir avec cette équipe, un groupe jeune, avec un nouveau staff technique. Ce fut une belle aventure en championnat, avec une quatrième place un peu inespérée au départ, un titre de meilleure défense, et une demi-finale de Coupe de France. J’y ai partagé beaucoup de choses intenses, mais aujourd’hui je suis ailleurs, dans un club qui me permet d’être aussi bien que là-bas.
A quel accueil vous attendez-vous ?
Il peut y avoir deux sortes d’accueil possibles… Il y a ceux qui vont se demander pourquoi je suis parti. A ceux-là, j’ai envie de dire : si vous voulez comprendre pourquoi, regardez ce qu’il s’est passé pour moi depuis six mois à Bordeaux ! Et ce, par rapport à mon âge, mon poste, à l’opportunité, à la Ligue des Champions, et à un club qui a voulu absolument que je vienne, et qui fait rêver chaque footballeur français. Je voulais aller chez un grand d’Europe, et je ne me suis pas trop trompé.
C’était donc le bon choix…
Pour moi, vu tous les trophées qu’il y a à gagner, c’est extraordinaire… C’est le haut niveau. Trouver mieux aujourd’hui, en France, c’est dur. Après, d’autres peuvent m’accueillir en se disant que c’est dommage de partir au bout d’un an, malgré la Coupe d’Europe dans laquelle j’aurais pu faire partager mon expérience. Mais l’histoire a fait que, et je suis à présent l’homme le plus heureux du monde. Ceci étant, il ne faut jamais oublier le passé. Comme je suis un affectif, je serai donc heureux de retourner là-bas.
Comment voyez-vous le Téfécé aujourd’hui ?
Déjà, ce n’est plus une surprise par rapport à l’année dernière. Le plus dur cette saison, c’est qu’ils ont eu des blessures importantes, avec aussi des joueurs comme « Dédé » (Gignac, ndlr), pas encore à 100 % de leurs moyens. Puis l’accumulation de matches avec la Ligue Europa… Ce n’est pas évident car ils ont un autre statut, et parce que c’est un groupe jeune qui a énormément de qualités, mais qui garde une grosse marge de progression.
Et le match qui vous attend ?
Disons que l’on a commencé à apprendre face à ces équipes qui ne jouent pas trop. On sait que c’est difficile, qu’il peut y a voir deux ou trois actions contre nous, mais que si on est solide derrière, on peut gagner. Notre mentalité a changé par rapport à ça. On sait à quoi s’attendre… C’est l’expérience, même si l’on peut se tromper. Le jeu de Toulouse est basé sur la récupération du ballon et une projection rapide vers l’avant. Il faudra être bon mentalement, parce que ça risque d’être un peu comme la saison dernière (3-0 pour Toulouse, ndlr).
Vous évoquiez Gignac… Justement, comment le voyez-vous maintenant qu’il est dans le camp d’en face ?
Je crois que l’on se connait plus en dehors du terrain, mais il est tellement fort… Oui, je le trouve vraiment super fort ! C’est dommage qu’il soit un peu diminué en ce moment, mais ça reste un mec imprévisible. On peut dire ce que l’on veut, il ne lâche rien. Après, à part sur un ou deux faits de jeu, un penalty ou une connerie comme ça, sur lesquels il peut jouer le mental, dans le jeu en lui-même, il est capable de tout… Parce que c’est un grand joueur.
Et quels parallèles pouvez-vous faire entre Alain Casanova et Laurent Blanc ?
C’est incomparable… Ils n’ont pas eu la même carrière de joueur, ils n’ont pas le même âge, tout est différent. Ce que je sais, c’est que ce sont deux super mecs. Après, chacun a ses idées. J’ai les miennes, et chaque joueur ou chaque entraîneur a aussi les siennes. C’est donc toujours différent, et c’est tout ce que je peux dire aujourd’hui. Alain, comme son staff et ses joueurs sont à fond dans ce qu’ils font, et je pense que l’on ne leur a pas assez tiré un coup de chapeau l’an dernier, parce qu’on leur avait beaucoup tiré dessus les années précédentes
En fait, actuellement, tout se passe bien pour vous, donc…
Oui, c’est une super demi-saison, et ce, quoi qu’il arrive mercredi. Pour nous, l’objectif est de prendre du plaisir, de gagner et d’avancer. Il faut bien finir l’année. Bon, à force, mes coéquipiers doivent être fatigués, parce que je leur gueule dessus tout le temps… mais c’est fait gentiment, hein ! »
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