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Brighton & Hove, vent dans le dos

Par Régis Delanoë
Brighton & Hove, vent dans le dos

Comme presque toujours, le money time de la saison régulière est passionnant en Championship, la D2 anglaise. Deux promotions directes sont en jeu pour trois prétendants : Middlesbrough, Burnley et Brighton & Hove Albion, la curiosité qui aimerait faire son retour en élite plus de 30 ans après l’avoir quittée. La station balnéaire prisée des hipsters croit en sa bonne étoile.

La saison actuelle de Brighton & Hove Albion a quelque chose de symétrique dans la courbe de ses résultats : une seule défaite à l’issue de la phase aller – et encore, lors de l’avant-dernière journée le 19 décembre contre Middlesbrough –, une seule défaite depuis mi-janvier, cette fois contre Cardiff le 20 février. Avec, entre les deux, une période des fêtes très mal gérée et trois revers consécutifs au moment du passage d’une année à l’autre. Le réveillon avait d’ailleurs surtout été compliqué à gérer pour un des membres de l’équipe, le jeune James Wilson, 20 ans, prêté par Manchester United, qui y était allé de sa petite gerbe aussi rouge que ses yeux juste avant le coup d’envoi du match contre les Wolves (0-1) le 1er janvier, match qu’il avait d’ailleurs eu le courage de disputer dans son intégralité, pareil à un joueur de District un lendemain de sortie en boîte.

La meilleure forme du moment pour Brighton

Troisième à l’issue de la phase aller, Brighton a ainsi reculé au maximum jusqu’au sixième rang en janvier avant de remonter progressivement jusqu’au troisième rang, sa place actuelle. Avec 84 points et une différence de buts de +28, les Seagulls sont en embuscade derrière les deux premiers du classement, Middlesbrough (86 pts, +32) et Burnley (84 pts, +32). Ce trio de tête ayant désormais bien décroché la troupe des suiveurs (Hull, Derby, Sheffield…), la bagarre pour l’accession directe en Premier League va donc se jouer entre eux, avec deux accessits à prendre, le troisième ayant comme de coutume en Angleterre à se fader d’incertains play-offs pour essayer de gratter le troisième ticket pour l’élite. Des trois du podium, Brighton affiche la meilleure forme du moment : avant son match de ce samedi face à un relégable, Charlton, l’équipe reste sur deux larges succès, 5-0 contre Fulham et 4-0 contre QPR. Le club du sud de l’Angleterre jouit aussi de la plus belle cote de sympathie parmi les trois, ou tout du moins suscite une grande curiosité par rapport aux concurrents plus connus que sont Burnley, tout juste relégué de Premier League après n’y avoir tenu que le temps d’une très discrète saison, et Middlesbrough avec ses 14 saisons de Premier League depuis 1992. La Premier League, Brighton, en revanche, ne connaît pas encore.

Une seule saison en D1 anglaise

La dernière fois – et la seule fois d’ailleurs – que Brighton a figuré dans l’élite du football anglais, c’était lors de la saison 1982/1983 avec une dernière place pour clore un âge d’or qui a duré quatre saisons au total. L’épilogue de cet âge d’or, ce sera une finale de FA Cup disputée contre Manchester United, avec un premier match soldé par un 2-2, un gros manqué de l’attaquant Gordon Smith dans les arrêts de jeu, puis finalement une lourde défaite 0-4 lors du replay, puisqu’il n’y avait à l’époque pas de séance de tirs au but pour décider du vainqueur. Deux matchs disputés à Wembley en cinq jours d’intervalle, devant à chaque fois plus de 90 000 spectateurs… Une folie. Sauf que dans la foulée, la gueule de bois pour les Seagulls est aussi sévère que celle qu’a connue James Wilson sur le pré le 1er janvier dernier, avec une descente en deuxième division, puis en troisième, jusqu’en quatrième en 1996 et deux saisons de suite à finir juste au-dessus de la zone rouge, avec la crainte de tomber en Football Conference et de voir son statut pro menacé…

Poker et cours de consentement sexuel

Depuis, les deux dernières décennies ont été vécues un poil plus sereinement, en essayant de remonter progressivement dans la hiérarchie du football anglais, non sans rechute, pour finalement se stabiliser depuis 2011 en Championship. Ce retour à l’ordre et aux ambitions sont l’œuvre de deux présidents : Dick Knight tout d’abord, un entrepreneur local, fan de longue date d’un club qu’il a repris alors qu’il était au plus mal, nommé symboliquement président à vie depuis qu’il a cédé le commandement en 2009 à Tony Blum, une autre figure locale, joueur de poker pro surnommé « The Lizard » dans le circuit. Malin, ce dernier a eu le plus souvent le bon flair au moment de choisir ses entraîneurs : Gustavo Poyet tout d’abord, l’auteur de la dernière remontée en Championship, Óscar García ensuite, un jeune bâtisseur espagnol issu de l’école Johan Cruyff, et depuis fin 2014 Chris Hughton, ex de Newcastle, Birmingham et Norwich. Seule (grosse) ombre au tableau pour les Seagulls sur la période récente : une sale affaire d’accusation de viol en réunion par quatre joueurs sur une jeune fille de 19 ans en 2013. Si l’affaire avait finalement été classée sans suite par la justice, elle a fait réagir le club, qui a mis en place depuis un an un programme d’éducation au consentement sexuel…

Knockaert, le retour à la lumière

À l’époque de sa nomination, Hughton avait remplacé au pied levé Sami Hyppiä, le seul vrai raté jusqu’à présent de l’ère Tony Blum. Le Finlandais n’est resté sur le banc des Seagulls que quelques mois, mais leur a fait perdre une saison, après deux play-offs consécutifs (élimination contre Crystal Palace en 2013 et contre Derby County en 2014, chaque fois dès les demi-finales). Cette saison, ils peuvent donc viser mieux encore que les play-offs. Pour accéder directement à la Premier League, il reste trois matchs à disputer. Trois finales, dont la première est aujourd’hui à Charlton avant de recevoir Derby County, puis de finir par un périlleux déplacement sur la pelouse de l’actuel leader Middlesbrough. Si l’équipe ne peut plus compter sur sa figure tutélaire Bobby Zamora, écarté des terrains depuis un mois et demi, le classique 4-4-2 habituellement utilisé fonctionne actuellement à merveille. La meilleure attaque de Championship peut notamment compter sur l’efficacité de l’Israélien Tomer Hemed en pointe, auteur de 16 buts et 5 passes depuis le début de saison, et le retour réussi dans ce championnat d’Anthony Knockaert. Arrivé cet hiver dans la station balnéaire prisé des hipsters du sud de Londres (Electrelane, Pipette, Maccabees, Kooks, Bat For Lashes… la liste des groupes de rock indé originaires de Brighton & Hove est longue et belle), l’ex-international Espoirs français a retrouvé son meilleur niveau après avoir été placardisé à Leicester en Premier League, puis vécu une relance mitigée au Standard de Liège lors de la première moitié de cette saison. Double buteur lors de la dernière victoire face à QPR (4-0), Knockaert est un vrai plus pour les Seagulls au moment de l’emballage final de la saison. Il faudra juste éviter de lui confier la responsabilité de tirer les penaltys lors d’éventuels play-offs… Histoire de ne pas lui réveiller de mauvais souvenirs.

Par Régis Delanoë

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