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Boudewijn Zenden : « Le pied gauche est encore là »

Propos recueillis par Quentin Ballue
Boudewijn Zenden : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Le pied gauche est encore là<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Neuf ans après son dernier match sous le maillot de Sunderland, Boudewijn Zenden travaille aujourd'hui dans le staff de Roger Schmidt au PSV Eindhoven. Entraîneur spécifique des attaquants, l'ancien Néerlandais de l'OM à la patte gauche soyeuse et au français impeccable s’éclate dans sa nouvelle vie. Entretien à la sauce Bolo.

Comment s’est passée la transition entre la fin de ta carrière de joueur et ta reconversion ?Ça m’est arrivé d’un coup. J’ai terminé à Sunderland, où je pouvais signer un contrat pour encore une année, mais je voulais essayer autre chose. J’ai eu quelques possibilités, mais rien qui me convenait. Je me suis entraîné seul pendant un an. Ensuite, j’ai passé deux, trois mois au Bayer Leverkusen. Mon ami Sami Hyypiä, qui était entraîneur là-bas, m’a dit que je pouvais m’entraîner avec eux tant que je n’avais pas d’équipe. J’ai toujours été en contact avec Rafa Benítez, que j’ai connu à Liverpool. Et puis un jour, il m’a appelé. Il m’a demandé ce que je faisais, si je voudrais devenir son assistant. Je lui réponds : « Bon, je ne me suis jamais posé la question. Peut-être, oui. » Ça dépendait aussi de l’endroit. Je ne voulais pas aller n’importe où parce que cela devait s’accorder avec ma situation familiale : ma femme venait juste d’accoucher. Il m’a dit que si je le rejoignais, c’était dans une équipe du top 4 de la Premier League. À ce moment-là, je savais que ça pouvait être Manchester City ou Chelsea, parce qu’ils avaient des problèmes d’entraîneur. Deux jours après, il m’a rappelé pour me dire : « Bolo, il faut que tu sois demain à Londres parce qu’on va commencer à Chelsea. » En novembre 2012, un an et deux mois après avoir refusé de signer mon nouveau contrat à Sunderland, j’avais un nouveau travail, une nouvelle carrière, je franchissais une autre étape. Jusque-là, je croyais toujours que j’allais jouer quelque part.

Tu es devenu entraîneur un peu par hasard du coup ?Je pensais à devenir entraîneur un jour, mais ce n’était pas prévu que ce soit aussi rapide. Sans l’appel de Benítez, peut-être que j’aurais attendu deux ou trois ans.

Je n’avais aucune expérience comme entraîneur, mais bon, j’avais des idées.

Comment as-tu vécu cette première expérience à Chelsea ?Je n’avais aucune expérience comme entraîneur, mais bon, j’avais des idées. J’ai fait cette année avec Benítez, on a terminé troisièmes du championnat et on a gagné la Ligue Europa. Gagner un trophée comme entraîneur, c’est quelque chose de spécial, même si honnêtement, tout est plus beau quand tu es joueur. Après cette année, je me suis dit que c’était le moment de retourner aux Pays-Bas.

Et donc tu es au PSV depuis 2013…J’ai commencé mon diplôme d’entraîneur avec la fédération hollandaise et au même moment, j’étais assistant de la réserve du PSV. L’équipe jouait en deuxième division, donc c’était assez spécial, c’était une bonne expérience. Après une saison, j’ai intégré le staff de l’équipe première comme entraîneur spécifique des attaquants. Au moment où le coach, Van Bommel, a été viré (en décembre 2019), le PSV m’a demandé si je voulais être adjoint jusqu’à la fin de la saison avec Ernest Faber, le responsable de l’académie. Ensuite, c’était clair qu’il y aurait un nouveau coach. Roger Schmidt est arrivé, j’ai parlé avec lui, on m’a demandé de nouveau d’être adjoint, mais j’ai choisi de revenir à mon rôle antérieur. Je ne suis pas là toute la semaine, je suis avec le staff de l’équipe trois ou quatre jours par semaine, en me concentrant sur les attaquants. Je préfère ce rôle, comme ça j’ai encore beaucoup de temps pour autre chose.

C’est-à-dire ?Je sais très bien que quand tu es entraîneur à plein temps, c’est vraiment à plein temps. Tu n’es plus jamais chez toi. Moi j’ai deux enfants, deux garçons de six et huit ans, et j’aime bien passer du temps avec eux, les emmener au foot. Quand je peux, je suis entraîneur de l’équipe de mon fils de huit ans. Aux Pays-Bas, on a une entreprise familiale, une école de sport où on apprend à nager, où on peut pratiquer des sports comme le judo… Avec ça, on a aussi un hôtel et on fait de la location de studios. C’est le business familial, ça existe depuis 50 ans. De temps en temps, j’analyse aussi des matchs à la télé. Pourquoi être 100% entraîneur ? Ça me permet de faire encore d’autres choses, c’est pour ça que j’ai choisi ce schéma. En gros, les jours où je suis au PSV, je suis comme un extra assistant.

Qu’est-ce qui te plaît dans ton travail au PSV ?J’ai eu une carrière pas mal. J’ai vu et vécu des choses, de belles choses. Bien sûr, j’ai aussi commis des erreurs. Ce qui me plaît le plus, c’est transmettre aux jeunes qui doivent encore s’améliorer, avancer dans leur jeu. Si je peux influencer un joueur avec un certain mouvement, une certaine facette du jeu, et qu’il réussit à faire une passe décisive ou à mettre un but en match grâce à un conseil que je lui ai donné, ça me fait très plaisir. Nous, au PSV, on essaie toujours d’éduquer les joueurs, on aime bien qu’ils fassent des passes vers l’avant. On les aide à s’améliorer, et peut-être un jour faire un transfert vers l’étranger, dans un club encore plus grand que le PSV.

On connaît bien le Bolo Zenden joueur. Comment est le Bolo Zenden entraîneur ?Je ne suis pas vraiment comme un professeur à l’école, mais j’essaie de montrer aux joueurs, qu’ils aient comme un miroir devant eux, pour qu’ils voient ce qu’ils font sur le terrain et ce qu’ils transmettent. Des fois, juste faire ça, c’est déjà bien. On touche un peu au ballon à l’entraînement. Tu essaies de faire les choses bien et si tu peux donner le bon exemple, encore mieux. Le pied gauche est encore là, mais c’est sûr qu’à 44 ans, on ne court pas aussi vite qu’avant. Les joueurs aiment toujours quand tu participes encore un peu. Il y a toujours quelqu’un qui essaie de faire un petit pont, mais tant que ça ne passe pas, ça va. (Rires.) Après, il y a des moments où on doit être sérieux et je crois que je peux l’être aussi.

Je ne suis pas un entraîneur qui pense d’abord à la défense et après à l’attaque. L’attaque est la meilleure défense.

Quelles sont tes idées en tant qu’entraîneur ?L’entraîneur principal est responsable, donc c’est lui qui transmet ses idées. Moi, bien sûr, j’ai une idée sur le foot. J’aime bien quand on met beaucoup de buts, je ne suis pas un entraîneur qui pense d’abord à la défense et après à l’attaque. L’attaque est la meilleure défense, il faut que tu marques plus de buts que l’adversaire. J’ai des idées, mais tant que tu es assistant, il faut toujours soutenir le coach.

Quelles sont tes sources d’inspiration ?Bien sûr, on aime toujours des entraîneurs comme Guardiola, Cruyff, la façon dont Liverpool joue avec Klopp… Tout ça, ce sont des styles de jeu un peu différents, mais avec une idée claire : toujours mettre beaucoup de buts et mettre le feu chez l’adversaire. Ça, j’aime bien.

En quoi est-ce que ta carrière de joueur t’aide aujourd’hui en tant qu’entraîneur ?Je sais bien ce que ça veut dire d’être joueur, je sais ce que c’est d’avoir la pression des médias ou des supporters. Dans ma carrière, j’ai eu des malheurs, j’ai perdu des finales, j’ai été blessé avec les ligaments croisés… Si les joueurs voient en face d’eux quelqu’un qui a vécu des choses, je crois que c’est un plus. Mais je sais aussi très bien que tu peux être très bon joueur et très mauvais entraîneur.

Tu es assistant aujourd’hui, mais l’objectif, c’est un jour d’être entraîneur numéro 1 ?Peut-être, peut-être. Il faut que je passe encore un diplôme, je n’ai pas encore l’UEFA Pro. Le jour où je me décide à être entraîneur principal, je passerai ce diplôme. Or, je ne l’ai pas encore commencé, donc ce ne sera pas pour l’année prochaine.

Tu as des rêves en tant qu’entraîneur ?Non, pas pour le moment. J’ai des rêves, c’est gagner des titres avec le PSV.

Qu’est-ce que ça te fait de travailler dans ce club où tu as joué, où tu as grandi ?C’est quelque chose de spécial. Le PSV est un club qui veut toujours gagner des titres, qui veut toujours gagner des matchs. C’est un club assez chaleureux, avec un esprit familial, ce n’est pas une grande entreprise froide. Ça me convient, ça me fait du bien. Franchement, la porte est toujours ouverte au PSV pour les anciens joueurs, mais c’est évident qu’il faut apporter de la qualité, sinon le passage sera de courte durée.

Ce serait beau de boucler la boucle en devenant un jour entraîneur principal du PSV.Ce serait très beau…

Jouer pour être champion, gagner la coupe, passer la phase de groupes en Ligue Europa, et se qualifier pour la Ligue des champions.

Quels sont tes objectifs cette saison ?Pour le PSV, il faut toujours lutter pour le championnat, pour gagner des titres. Je crois qu’on peut dire qu’on a quatre objectifs : jouer pour être champion, gagner la coupe, passer la phase de groupes en Ligue Europa, et se qualifier pour la Ligue des champions l’année prochaine.

Où en est le PSV par rapport à l’Ajax, qui domine depuis deux saisons aux Pays-Bas ? On était devant eux ces dernières années, mais c’est vrai que l’année dernière, ils ont gagné le championnat, on n’était pas bien (quatrièmes au moment de l’arrêt de la compétition, N.D.L.R.). C’est difficile de dire où nous en sommes aujourd’hui parce qu’on a un nouvel entraîneur, de nouveaux joueurs, donc on verra bien. En tout cas, cet été, on a essayé de réduire l’écart qu’il y avait entre nous et eux. Il ne faut pas oublier que sur les vingt dernières années, on a remporté le championnat dix fois (contre sept pour l’Ajax, N.D.L.R.).

Vous jouez ce jeudi en Ligue Europa contre le NŠ Mura, en Slovénie. Comment abordez-vous ce match ?Pour nous, c’est très important. On doit se qualifier pour la phase de groupes. Il nous reste deux matchs, deux fois à l’extérieur, donc ce n’est pas évident, ce n’est pas facile de se qualifier, mais c’est quand même l’objectif.

C’est un match sec, contrairement à l’accoutumée à ce stade de la compétition. Il y a plus de danger ?Tout est possible, c’est ce qui est intéressant. On peut dire dangereux, mais ça donne aussi une possibilité à tout le monde, donc ça va être intéressant. Mais j’espère bien qu’on sera qualifié jeudi.

Un mot sur l’OM pour finir, tu as dû apprécier la victoire contre le PSG…Bien sûr, j’ai bien aimé ! C’était très particulier. J’ai bien aimé le résultat, mais je n’aime pas trop quand il y a de la bagarre ou du racisme. Je suis toujours mes anciennes équipes, l’OM en fait partie. Je me souviens très bien quand on avait gagné au Parc des Princes et que j’avais marqué un but… Ça rappelle de bons souvenirs de cette époque.

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