- France
- Ligue 1
- 17e journée
- Bordeaux/Saint-Étienne (0-0)
Bordeaux/Saint-Étienne, service minimum
C'est au terme d'une opposition sans grande saveur que Girondins et Stéphanois se sont quittés (0-0), jeudi soir, sur la pelouse de Chaban-Delmas. Malgré un début de partie en trompe-l'œil, rien de transcendant à se mettre sous la dent. Seule certitude, on était bien dans un match de Ligue 1.
Bordeaux – Saint-Étienne : 0-0
La quatrième place du classement ? Elle est bien bonne. C’est pour ça que Bordelais et Stéphanois se la sont disputée dans ce match de clôture de la 17e journée. Sans Obraniak, Nguemo, ni Mignot et Brandão, tous blessés. Sans Alonso, également, suspendu. Mais avec un représentant des Ultramarines et un autre des Magic Fans, unis dans la fraternité pour donner le coup d’envoi fictif. C’est beau un monde qui joue. Un monde qui y croit aussi, puisque passer devant son adversaire du jour (aux points), c’est toujours une bonne sensation. Problème : cette affiche, ce classique coloré de Ligue 1, a accouché d’une souris. Verte, bien entendu. Un nul qui, finalement, avantage Saint-Étienne, lequel reste devant son adversaire, tout en se rapprochant du podium.
« Si les supporters veulent voir un match à enjeu, il faut qu’ils viennent contre Saint-Étienne » , avait lancé Francis Gillot, peu avant de recevoir Newcastle, qu’il avait affronté avec les « coiffeurs » . Bon, il a aussi dit, juste après le 0-0 à Reims, que si les siens jouaient de la même façon, ils ne battraient pas les Verts. Soit une réalité de quatre matchs consécutifs sans gagner. En face, l’ASSE, battue par Lyon dans le derby chez elle dimanche dernier (1-0), a vécu un véritable coup d’arrêt, après treize matchs sans défaite. Autant dire que le rendez-vous de Chaban-Delmas lui offrait l’opportunité de réparer le préjudice. Sinon, ça sent le pétard ; pas l’interdit, l’autre. Sinon, les arbitres sont en gris, comme le temps – il pleut sans cesse – et les ultras déploient une banderole sur laquelle est inscrit : « Sainté-Bordeaux contre la répression » . Bon, au départ, on avait lu « dépression » , et on pensait que c’était pour Nicolas Maurice-Belay. Mais non.
Chiant à mourir
Le truc qui interpelle pour de vrai, c’est que si on laisse les allumettes aux Foréziens, ils mettent vite de feu. Et c’est ce qu’il s’est passé dans la première partie du match, puisque Aubameyang et consorts ont allumé les mèches les plus dangereuses. D’entrée, Carrasso a chauffé le bout de ses gants devant Hamouma (2e). Puis plusieurs fois (33e, 43e), jusqu’à se demander quelle équipe jouait vraiment à domicile. Bordeaux a reculé, fait les mauvais choix dans ses initiatives et ses transmissions. La faute à des visiteurs bien plus entreprenants et plus véloces. Des garçons affamés, aussi, menaçants, bien regroupés défensivement et dont le bloc a parfaitement coulissé. Eux, ils y croient dur comme Vert, quand leurs hôtes sont limite à se faire avoir comme des bleus. Les situations chaudes sont pour la bande à Galtier. Les miettes d’efficacité pour celle de Gillot. Normal, c’est une journée placée sous le signe du respect.
Mais Gouffran, avec ses sept buts au compteur, optait pour la frappe au sol en pivot. Ruffier a bien rigolé, mais à la 55e minute, il s’est aperçu que c’était l’action la plus trépidante des Girondins. Non, on déconne : en fait, c’était la seule depuis le début du match. Les émissaires de Manchester United, Tottenham et Palerme, assis en tribune, doivent s’envoyer des sms pour se divertir. Parce que s’ils sont venus superviser des Bordelais, sûr qu’ils repartiront chez eux avec les DVD de Ghoulam ou d’Aubameyang, en poche ! Ou pour les Italiens, avec le maillot rose de Carrasso. Les centres de Mariano rappellent ceux de Bancarel. Les têtes de Sané, celles de Mark Landers, quand les autres jouent les fantômes de l’opéra. Sauf Sertic, efficace. Et pas mieux au final, en seconde période, dans le camp adverse, excepté Sall, qui joue propre. Bref, c’est chiant à mourir. Les coachs ont fait des changements, histoire de ne pas être venus pour rien au stade. Et de justifier le salaire. Pour le spectacle, on repassera, ou on attendra la manche retour. Bordelais et Stéphanois se sont neutralisés, au terme d’une rencontre sans grand relief.
Bordeaux : Carrasso – Mariano, Henrique, L. Sané, Trémoulinas – Sertic, Plašil (cap) (Jussiê, 77e), Maurice-Belay, Ben Khalfallah (Diabaté, 77e) – Gouffran, Bellion (Biyogo-Poko, 63e).
Saint-Étienne : Ruffier – Clerc, Perrin (cap), Sall, Brison – Lemoine (Cohade, 73e), Clément, Guilavogui – Ghoulam, Aubameyang, Hamouma (Gradel, 71e).
Par Laurent Brun, à Chaban-Delmas.