Bordeaux-Chelsea (1-1) : Diarra, scapulaire d’un grand…
Un coup de boule égalisateur bienvenu de Big Allou. Sinon les Marines disaient bye-bye à la C1. N'empêche que, comme prévu, il faudra aller gagner à la Roma, vainqueur logique des Roumains de Cluj (3-1). Retour sur ce Bordeaux-Chelsea tout juste encourageant.
Comme prévu, Bordeaux a bien pressé la première demi-heure, faisant reculer Chelsea aux abords de ses 30 mètres. Comme prévu, quand il est bousculé, Chelsea a commis des grosses fautes. Comme prévu, Chelsea a pris trois jaunes en une demi-heure. Comme prévu, Terry et Lampard ont été averti les premiers, ensuite A.Cole. Comme prévu, Wendel a eu deux bons coups francs… qu’il a malheureusement manqués. Comme prévu Gourcuff a sorti deux-trois zidaneries pas possibles, dont ce tir en pivot du gauche sur sortie de passement de jambes… Mais comme prévu, Chelsea, c’est Chelsea : même dans la tourmente qui fait vaciller un Terry ou un Lampard, le reste de l’équipe reste zen. A l’image de Petr Cech, impeccable et imperturbable.
Bloc contre bloc, match tendu mais équilibré. Bordeaux, qui craint son adversaire, joue très resserré et assez bas sur les actions anglaises, du coup, chaque contre reste improductif parce que son bloc ne remonte pas assez vite pour accompagner les échappées de Chamakh ou de Gourcuff. De plus le terrain, lourd, pèse à chaque effort. Côté Chelsea, deux anomalies.
La première, c’est la présence à la fois d’Obi Mikel et de Ballack. Une sorte de doublon en défaveur de l’Allemand qui, placé au milieu, aime habituellement redescendre plus bas pour déclencher le jeu. Or, comme Obi Mikel est placé juste devant la défense, le bon Michael doit se contenter de jouer un peu plus haut, de relayer et de défendre, ce qui réduit sa capacité de nuisance pour les Bordelais. Heureusement pour eux… En fait, c’est Deco, suspendu, qui aurait dû jouer à la place de Ballack. Ça aurait été sûrement plus compliqué pour les Gigis avec le petit Portugais en face.
Deuxième anomalie : le choix d’Anelka seul en pointe. Nico est parfait, mais dans le jeu long et aérien, l’Ivoirien est beaucoup plus efficace. Et puis de toute façon, Scolari n’est pas fan des longs ballons aériens. Du coup, il y en a peu. Dommage pour Chelsea, qui a abandonné cet atout offensif de l’époque Mourinho qui avait fait de Drogba la terreur qu’on connaît. Là aussi, tant mieux pour Bordeaux…
0-0 à la pause. Forte poussée des Blues en début de seconde période. Bordeaux n’arrive plus à bousculer son adversaire et joue timoré. A l’image de Fernando (imprécis dans ses relances) et Wendel (affecté par ses coups francs non cadrés). Bordeaux joue donc toujours avec la peur au ventre. La peur des Anglais et de leurs contres mortels. Un contre mortel qui finit logiquement par arriver. Sur une énorme erreur de Jurietti, qui voit sa passe interceptée, la relance directe parvient plein axe à Anelka qui file seul au but. Niko ouvre la marque de près, à ras de terre, 1-0 (60ème). La rentrée illico de Cavenaghi à la place de Gouffran (assez bon match) à la 66ème ne change pas grand-chose tant les Bordelais manquent de vivacité et de foi, tout simplement. C’est donc sur coup de pied arrêté, un corner superbement tiré par Gourcuff, que Diarra égalise d’une tête canon en pleine extension (83ème) : 1-1, score final honorable.
Chelsea était prenable ce soir. Mais pas par cette équipe de Bordeaux, pas encore assez expérimentée. A l’image de ce tir dans les nuages d’un Planus trop stressé alors qu’Obertan était seul côté droit (88ème) et alors que les Girondins jouent à 11 contre 10, suite à l’expulsion débile de Lampard… Bordeaux n’est pas Lyon, tout simplement. Pas encore… Point de vue compta, la Roma (9 points) accueillera les Girondins (7 points) pour la dernière journée : un nul est éliminatoire. Chelsea (8 points) reçoit Cluj et devrait logiquement s’imposer pour finir avec 11 points. Les Bordelais devront donc battre les Romains par n’importe quel score, point barre. Merci Alou Diarra ! Sans lui, les Gigis auraient dû gagner à l’Olimpico avec un score supérieur à 3-1 (3-0 ou 4-1). L’aventure continue, à Bordeaux d’écrire l’histoire…
Chérif Ghemmour
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