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Boca-River : Remontada, VAR et sorcellerie

Par Georges Quirino Chaves, à Buenos Aires
Boca-River : Remontada, VAR et sorcellerie

Surpassé au Monumental (2-0) en demi-finale aller de Libertadores, Boca Juniors invoque le passé, Barcelone-PSG, l’arbitrage et même la magie noire pour croire en la remontada face à River Plate à la Bombonera.

23/10/2019 02:30
Copa Libertadores – Demi-finale retour

« Si se puede ! Si se puede ! » Près de 300 000 personnes chantent en cœur autour de l’Obelisco à Buenos Aires ce dimanche. Ils en sont convaincus. Oui, Mauricio Macri, président sortant libéral présent sur scène face à la foule, peut retourner le résultat de l’élection présidentielle. Et cela même s’il est annoncé large perdant ce dimanche face au candidat de centre gauche Alberto Fernandez. « Quand je dis que c’est possible pour l’élection, je pense que la même chose peut se passer pour Boca ! » ose le chef d’État et ancien président du club xeneize (1995-2007). Le chant de la remontada.

Tous les supporters des Bleu et Or veulent l’entendre. Même si leur équipe a largement été dominée dans le jeu par les hommes de Marcelo Gallardo au match aller (2-0). Même si Boca vient de perdre pour la première fois de la saison à la Bombonera face à Racing (0-1) vendredi dernier. C’est que, même si tous les voyants sont au rouge, l’hinchada refuse de concevoir une nouvelle humiliation face au rival éternel moins d’un an seulement après la finale perdue à Madrid. « On les annonce morts » , avance Daniel Arcucci, chroniqueur dans l’émission 90 minutos de Futbol sur Fox Sports : « Mais s’ils arrivent à retourner ce match, ce sera un exploit comparable à la remontada de Barcelone contre le PSG ! Tellement grand que, pour moi, ils auront pris leur revanche par rapport à décembre dernier. »

« Avec le maillot de Boca, c’est tuer ou mourir »

Alors, depuis trois semaines dans les journaux, les programmes télé ou radio, le passé est invoqué pour montrer qu’un autre futur est possible. Oui, River a déjà craqué dans une situation comparable. Il y a deux ans, en demi-finale de Copa Libertadores. Déjà entre Argentins. Les Millonarios gagnent 1-0 à l’aller au Monumental contre Lanus, mènent 0-2 au retour, mais s’inclinent finalement 4-2. Éliminés. Et puis Boca Juniors a déjà réussi à inverser un mauvais résultat aller en coupe. À dix reprises. Cinq fois dans la compétition continentale. « Ils doivent se convaincre que c’est possible » , prévient José Basualdo, ancien milieu de terrain xeneize, membre de l’équipe qui a éliminé River en quarts de finale du tournoi en 2000, après avoir perdu sur la pelouse de Nuñez (1-2 / 3-0) : « Il n’y a pas de formule. Ils doivent réaliser ce que ce match représente pour Boca. Ce que cela signifierait de gagner une septième Libertadores et de mettre fin à la spirale négative contre River. »

« Messieurs les joueurs. Si vous voulez bien écouter. Avec le maillot de Boca, c’est tuer ou mourir » ont prévenu les supporters à la Bombonera ce vendredi. Message entendu par l’entraîneur Gustavo Alfaro. « C’est le match le plus important de ma vie » , avoue le technicien intronisé après la déroute madrilène et qui pourrait se retrouver en grand danger en cas d’élimination : « C’est une rencontre pour les joueurs d’expérience, pour ceux qui ont déjà combattu mille batailles. » Pour un vieil Apache de 35 ans par exemple ? Ce Carlos Tévez relégué aux seconds rôles ces derniers semaines, mais réclamé par les socios ? « Moi, je ne ressens pas la pression quand je joue ce genre de match » , assure le joueur, comme pour revendiquer sa place dans le onze de départ : « Je sais que je peux faire mal à River. Mais si on n’est pas tous à 100%, on n’y arrivera pas. »

RiVAR Plate

Pour rendre l’exploit possible, Boca compte aussi sur l’arbitrage. À l’aller, deux utilisations de la VAR ont provoqué la colère des Bosteros. La première, après seulement trois minutes de jeu, pour valider un penalty pour River provoqué et transformé par l’attaquant colombien Rafael Santos Borré. La deuxième pour expulser en fin de match le milieu de terrain bleu et or Nicolas Capaldo. Deux décisions qui ont tellement fait polémique que la CONMEBOL s’est vue obligée de rendre publics les échanges entre l’arbitre brésilien Raphael Claus et sa VAR pendant la rencontre. « L’arbitrage vidéo n’aide pas Boca, mais les autres équipes. On siffle peu de penaltys en notre faveur » , se plaint le président du club, Daniel Angelici, sur l’antenne de Fox Radio.

Le « monde Boca » se plaît à diffuser l’idée que River serait protégé par l’instance continentale. D’où le surnom de « RiVAR Plate » désormais largement rependu entre supporters. Le « penalty pour Lyon ! » argentin, en quelque sorte. Depuis le début de la phase à élimination directe en Libertadores, les Millonarios ont obtenu trois penaltys en cinq matchs grâce à la vidéo. Sans scandale apparent. « Heureusement pour le match retour, on aura la meilleure VAR d’Amérique du Sud » , avance le coach xeneize comme pour mettre la pression, déjà, sur Mauro Vigliano, l’arbitre argentin désigné pour la rencontre. Ce dernier devra être attentif à autre chose, comme l’avait pointé du doigt Gustavo Alfaro après le match aller : « On sait que les joueurs de River se jettent au sol tout le temps. J’ai montré à mon équipe le nombre de simulations qui sont à l’origine de leurs buts. Ils cherchent le penalty ! » Truqueurs, les joueurs de Gallardo ? « Celui qui veut parler de l’arbitrage dans ce genre de moment, c’est qu’il veut cacher ce qu’il s’est passé dans le jeu » , a froidement répondu le Muñeco.

Magie noire

Mais la vérité de ce match aller est peut-être ailleurs. Des indices laissent penser que River a peut-être eu recours… à la magie noire ! Des croix gravées au mur, des photos brulées, des bougies, du sel, des marques étranges au sol ont été remarqués dans le vestiaire de Boca au Monumental. Un scoop révélé, très sérieusement et avec images à l’appui, par la chaîne Tyc Sports.

« River fait ce genre de choses. C’est de la manipulation énergétique » , assure l’astrologue Carlos Oliva. L’homme était à la Une du quotidien sportif Olé la semaine dernière sous le titre : « La revanche du sorcier » . Cet individu assure avoir travaillé avec les Millonarios par le passé. Sauf qu’il serait parti du club fâché. Et aujourd’hui, il veut se venger. Forcément, un dirigeant de Boca l’a contacté. Le président xeneize ne dément pas. « Je vais leur montrer ce qu’ils ont perdu » , prévient, rancunier, Oliva, également invité à la radio ces derniers jours : « Je peux vous assurer que Boca va montrer une autre attitude et que ni les arbitres ni la VAR ne vont les embêter. » Sur sa méthode, il n’en dira pas plus. Et si le Superclásico se décidait sur un « AVARda Kedavra » ?

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