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ACTU MERCATO

Au-delà du mercato : qu’est-ce que Al-Hilal ?

Par Amaury Gonçalves

En quelques mois, l’Arabie saoudite a attiré à coups de millions de dollars toute l'attention à elle. Mais qui sont ces clubs saoudiens devenus incontournables sur le marché des transferts ? Premier volet de notre série sur la thématique, consacré au géant saoudien et asiatique d’Al-Hilal.

Au-delà du mercato : qu’est-ce que Al-Hilal ?

L’ADN : un « croissant de lune » aujourd’hui à son zénith

Au milieu du XXe siècle, Riyad n’est qu’une vaste étendue de terre sur laquelle on joue déjà au football. Quelques modestes maisons couleur sable tirant sur l’ocre garnissent le tout. C’est dans l’une d’elles qu’en 1957, Al-Hilal voit le jour comme une excroissance d’Al-Shabab. Créé dix ans plus tôt, ce club de Riyad est touché par de vives tensions entre ses dirigeants jusqu’à ce que l’un d’eux, le cheikh Abdul Rahman ben Saeed, décide de créer sa propre équipe. Pour se différencier des autres clubs saoudiens, et surtout d’Al-Shabab qui évolue en blanc et orange, Al-Hilal choisit le bleu en l’associant au blanc. Se dénommant d’abord « El Olympy », il est rapidement soutenu par la population de la capitale grâce au prestige de ses fondateurs, certains étant proches de la cour royale de l’époque. Pour s’attirer la sympathie du roi Abdulaziz, Ben Saeed lui propose de choisir lui-même le futur nom d’Al-Olympi. Par décret royal, Abdulaziz ben Saoud opte pour « Al-Hilal ». Le « croissant de lune », en arabe. Un symbole phare de l’islam.

Aujourd’hui, Al-Hilal est considéré comme le plus grand club d’Arabie saoudite, ayant remporté le championnat à 18 reprises. Deux fois plus que ses principaux concurrents d’Al-Ittihad et d’Al-Nassr. Du point de vue continental, la domination d’Al-Hilal est plus disputée. Malgré tout, le « croissant de lune » n’en finit pas de briller sur la scène asiatique, étant quadruple vainqueur de la compétition continentale. Un record. Initiée au début des années 1980, cette continentalisation du club riyadien lui a même offert la distinction de « meilleur club asiatique du XXe siècle » par l’IFFHS.


Côté ville : Riyad, poumons du projet « Vision 2030 »

Capitale saoudienne de fait depuis 1957, Riyad est le cœur battant de la politique et surtout de l’économie nationales. Proches de la cour royale qui y réside, les dirigeants d’Al-Hilal en ont fait bénéficier le club, en faisant de lui le plus puissant d’Asie en matière financière. Riyad représente aussi, par son histoire, des valeurs traditionnelles, solidement liées aux tribalismes marquant encore la vie quotidienne de la capitale. Par ce double contexte, Al-Hilal est considéré comme un club plus élitiste, supporté par la classe moyenne de Riyad et la classe supérieure saoudienne.

Al-Hilal et Riyad ont aussi une histoire parallèle en lien avec le projet « Vision 2030 », défendu depuis 2016 par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Grâce à sa part croissante prise dans l’économie mondiale, Riyad est devenue un symbole de ce projet visant à faire de l’Arabie saoudite une puissance géopolitique incontournable. Le sport étant un pilier de ce projet, Al-Hilal en sert volontiers les intérêts. Détenu par le Fonds d’investissement saoudien (PIF), Al-Hilal est en plus présidé par Fahd ben Nafel, homme d’affaires très proche du prince Al-Walid ben Talal, membre de la famille royale et aussi l’une des plus grandes fortunes mondiales. Avec ce joli cocktail financier à la tête du club, Al-Hilal peut se donner les moyens de rayonner à l’internationale.


Héros d’antan : Rivelino, à jamais le pionnier

À la fin des années 1970, le football saoudien se professionnalise avec l’organisation d’un premier championnat national en 1975. Il est remporté en 1977 par Al-Hilal, mais l’année suivante, c’est le club d’Al-Ahli qui lui succède. Pour retrouver le sommet national, Al-Hilal met les petits plats dans les grands et attire en Arabie saoudite la toute première star internationale de son histoire. Il s’agit de Roberto Rivelino, ancien capitaine de la Seleção et joueur phare de la Maquina Fluminense des années 1970. En plus d’un salaire faramineux pour l’époque, le joueur brésilien reçoit de nombreux cadeaux luxueux de la part des dirigeants saoudiens, telles que des montres en or serties de pierres précieuses ou la Mercedes de ses rêves. Une singularité, dans un championnat où peu de joueurs touchent un salaire. Sur le terrain, Rivelino ne déçoit pas et permet au « croissant de lune » de récupérer le titre dès 1979, éclaboussant les supporters saoudiens par sa classe balle au pied jusqu’en 1981.

Rivelino en 1978


L’avis d’Abdulmajeed ben Owaimr, rédacteur pour le club

« Aujourd’hui, Al-Hilal est le plus grand club d’Asie, et c’est bien sûr une grande fierté pour nous en tant que supporters. Mais ce dont on est particulièrement fiers, c’est d’aider notre sélection nationale à grandir. On se souvient tous de ce fameux match contre l’Argentine pendant la Coupe du monde (victoire de l’Arabie saoudite 2-1, NDLR). Pendant ce match, neuf des onze joueurs titulaires étaient de chez nous, dont les deux buteurs Saleh Al-Shehri et Salem Al-Dawsari. Pour cela, on supporte la sélection autant qu’on supporte notre club ! »


Quelle équipe pour Al-Hilal en 2023-2024 ?

Kalidou Koulibaly et Rúben Neves ont déjà rallié l’écurie riyadienne en provenance de la Premier League. Le premier devrait évoluer en défense avec des joueurs saoudiens tels que le latéral droit Saud Abdulhamid, qui avait fait sensation au Qatar. Le nom d’Hugo Lloris est évoqué pour garder les buts. Les principaux enjeux de ce mercato se jouent toutefois en attaque. L’aile gauche sera vraisemblablement occupée par Salem Al-Dawsari, autre sensation saoudienne pendant la Coupe du monde. En pointe, Moussa Marega devrait laisser sa place à un autre joueur extracommunautaire. Reste à savoir s’il s’agira de Romelu Lukaku, d’Álvaro Morata ou d’une nouvelle piste. À droite enfin, d’autres noms clinquants reviennent avec insistance (Bernardo Silva, Takefusa Kubo, Mohamed Salah). Restait un hic : Al-Hilal n’avait toujours pas trouvé d’entraîneur assez prestigieux – ou assez portugais – pour mener à bien son nouveau projet, après les refus successifs de Sérgio Conceição, José Mourinho et Marco Silva. Déjà passé par le club, c’est finalement Jorge Jesus qui prendra les rênes du club riyadien en 2023-2024.

Par Amaury Gonçalves

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