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Asensi : «Pas de mot pour décrire ce que fait Messi»

Propos recueillis par Walter Laouadi
Asensi : «Pas de mot pour décrire ce que fait Messi»

Il s’appelle Juan Manuel Asensi et il est dans le cœur des supporters du Barça depuis 40 ans. Dernier capitaine des Blaugranas avant l’arrivée de Johan Cruyff, il a inscrit un doublé lors d’une manita administrée par les Barcelonais à Bernabeu en 74. Un homme légitime pour parler du Clasico.

Quel est ton premier souvenir des Clasicos ? Je crois que j’étais tout jeune footballeur à Elche. Ces matches ont toujours fasciné tout le monde. Sans être plus pour un club que pour un autre, je n’en ratais aucun, car c’était déjà le top à l’époque. Et puis après je suis arrivé au Barça en 1969. Donc bon, le choix s’est fait.

Tu es né à Alicante, est-ce que dans ta famille on supportait l’une des deux équipes ? Non, mon père était fondateur de l’Alicante Club de Football, et il ne vivait que pour ça. Mes deux frères jouaient à l’Hercules, et moi à Elche. J’avais un autre frère qui évoluait en équipe réserve au Barça. Donc à partir de là, j’avais un peu de sympathie pour ce club. Attends, parce que quand j’y pense, l’un de mes petits frères a également joué en équipe des jeunes du Real. Mais ils ne l’ont pas gardé. Comme quoi, ça ne tient à rien l’attirance que tu peux avoir pour un club !

Comment es-tu arrivé à surmonter la pression de ton premier clasico ? Tu sais, j’avais déjà joué les deux équipes avec Elche, et en plus quand je signe avec le Barça, j’ai déjà 3 ou 4 capes avec la Roja, sans compter les équipes de jeunes ou la sélection olympique, donc bon, je savais plus ou moins gérer la pression. Ce que je peux te dire, c’est que malgré tout le pataquès qu’on peut en faire autour, bon, bien sûr j’étais un peu nerveux, mais tout ça disparaissait une fois que j’entrais sur le terrain. C’était de la bonne nervosité en fait. C’est un match comme les autres, il est juste plus intense. C’est le genre de partie que tout joueur a envie de disputer.

Y avait-il des consignes particulières de la part de tes entraineurs avant de disputer un Real-Barça ? En termes de jeu, c’était sensiblement les mêmes choses qui nous étaient dites avant le match. Par contre, au niveau psychologique, on nous demandait bien de se relaxer, de bien rester concentrés, et de ne pas jouer le match dans nos têtes avant le coup d’envoi. Après, comme je t’ai dit, on nous demandait de ne pas perdre notre philosophie de jeu, de toujours attaquer, et de jouer en équipe.

Comment ressentais-tu l’attente des supporters la semaine qui précédait le Clasico ? C’est très fort, très puissant. Ils étaient euphoriques. Quand on jouait à la maison, c’était la folie, des drapeaux et des « Visca Barça » partout ! Peu importe où j’allais, que ce soit dans les bars, les restaurants, les gens viennent et te parlent du clasico. Mais toujours gentiment, en t’encourageant. Et quand on jouait à Madrid, ils essayaient de toujours nous donner la force nécessaire pour qu’on ne se sente jamais seuls sur le terrain.

Si tu ne devais retenir qu’un seul de tous les Clasicos que tu as disputés…À ton avis ??? Celui où nous avions gagné 5-0 sur leur terrain (le 17 février 1974, ndlr) ! J’ai mis deux buts, le premier et le troisième. Cette victoire est toujours dans les mémoires des supporters. Elle restera à jamais gravée dans la mienne aussi.

Le public de Madrid se lève, et vous applaudit…Oui, c’était dingue. Il y avait une très forte rivalité entre les deux clubs, peut-être plus forte que celle de maintenant. Et à la fin du match, que nous remportons donc 0-5 chez eux, le public se lève et accompagne notre rentrée aux vestiaires sous des applaudissements nourris. Ça m’a touché. Un grand public sait reconnaitre une grande équipe, et je parle toujours de ce souvenir aux plus jeunes. Parce que ce genre de beaux gestes, c’est l’essence du football.

Est-ce qu’on parlait déjà à l’époque de tensions entre les joueurs catalans et madrilènes en sélection, comme on a pu le dire ces derniers temps ? Non, non. Il y avait une pression réelle quand on jouait les uns contre les autres en club, parce que l’identité du club en Espagne est plus forte que nulle part ailleurs. Mais ce qui faisait notre force, c’est qu’une fois réunis en sélection, nous étions tous amis. Parfois il y avait des petits sautes d’humeur, mais comme dans chaque groupe, non ? On avait une super équipe, pas aussi forte que celle d’aujourd’hui, c’est sûr, mais une sacrée équipe quand même.

La saison dernière, les quatre rencontres du mois d’avril donnaient lieu à des bagarres, des sales gestes…Et encore, je crains que celui de samedi soit encore plus fort. Il y a une finale de Liga. Une suprématie nationale en jeu et qui n’est peut-être que l’avant-match d’une possible finale de Champions League. Avec la fatigue accumulée de leurs déplacements à Londres et à Munich, les deux équipes risquent d’être plus tendues qu’à l’accoutumée. Madrid a l’obligation de gagner ou de faire match nul pour remporter le championnat. Il peut tout se passer samedi, le meilleur comme le pire.

Quel est ton joueur préféré du Barça de Pep Guardiola ? C’est trop dur de n’en choisir qu’un. Là je pense à Victor Valdès, que je place sincèrement dans les meilleurs gardiens du monde. Je pense à Puyol, qui est une force de la nature. Aux deux magiciens Xavi et Iniesta, et bien sûr devant, la Pulgita Messi. C’est très dur de devoir n’en choisir qu’un. On parle là de très grands joueurs qui marquent tous leur époque. Regarde Messi, je manque de mots pour décrire ce qu’il fait. Mais allez, je vais dire Iniesta, parce qu’il fait un travail impressionnant que malheureusement peu de gens savent apprécier.

Parmi tout l’effectif il y en a peut-être un qui te ressemble au niveau du jeu. Duquel te sens-tu le plus proche ? C’est difficile, parce que, tu sais, à l’époque je jouais à un poste qui n’existe plus, celui d’inter. Et nous les inters, on nous demandait de courir beaucoup, d’insister sur le travail physique. Alors que regarde, aujourd’hui, les mecs sont beaucoup, beaucoup plus techniques. Pour toutes les courses qu’il multiplie sur la largeur du terrain, je vais dire Xavi. Mais il est beaucoup plus habile avec ses pieds que je ne l’étais. Alors la comparaison se fait peut-être au kilométrage !

Pour toi, elle est où la grande différence entre les Clasicos des années 70 et ceux d’aujourd’hui ? Bah déjà, à mon époque, c’était Madrid qui gagnait presque tout le temps, alors qu’aujourd’hui, Barcelone remporte presque toutes les confrontations entre les deux clubs. On gagnait 1 match, on en perdait 6. De nos jours, c’est le contraire ! Chaque équipe possède ses bonnes périodes, et ça tu ne peux rien y faire. Aujourd’hui, nous sommes dans une très bonne phase, mais dans quelques années, ce sera le Real, et il faudra l’accepter.

Tu as un pronostic pour le match de samedi ? Barcelone, bien entendu. On a de la chance, on a l’impression que les deux équipes n’ont jamais été aussi fortes. Barcelone joue à la maison, et tu sais bien, je suis un fils de Barcelone et je ne te dirai pas le Real. Je sens en tout cas un match super fort en émotions. Un résultat ? Je dirais 2-1, non allez, 3-1 pour le Barça !

À quoi peut prétendre l’Atlético de Madrid cette saison ?

Propos recueillis par Walter Laouadi

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