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Allemagne : l’heure de la stabilité
Défaite en Slovaquie, l’Allemagne doit absolument rectifier le tir ce tir contre l’Irlande du Nord. L’occasion, également, pour Julian Nagelsmann de créer une logique de groupe au sein d’une sélection qui n’en a plus depuis un bout de temps.

« Nous avons eu plusieurs discussions, individuelles avec les joueurs, mais aussi avec toute l’équipe. Chacun a partagé ses idées et nous avons également clarifié certains points. » En conférence de presse à Cologne ce samedi, Julian Naglesmann se voulait assez froid. Il faut dire que le sélectionneur de l’Allemagne a de quoi être remonté, lui qui a vu son équipe se faire chahuter en Slovaquie (2-0) et perdre ses premiers points dans la course à la Coupe du monde 2026. La troisième défaite de suite pour les Allemands (après le Portugal et la France en juin, en Ligue des Nations). Cette réunion interne semblait donc nécessaire, à quelques heures de recevoir l’Irlande du Nord ce dimanche (20h45) afin de lancer la campagne et surtout, de trouver une cohésion de groupe dont les Blanc et Noir ont perdu la notion depuis quelques mois.
🇩🇪😬 Nagelsmann cherche la stabilité après une mauvaise passe...#interview #beINSPORTS pic.twitter.com/U4BTyzepfW
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) September 4, 2025
Il est d’abord important de préciser que perdre contre la Slovaquie – sélection plutôt solide en Europe – n’a rien infamant. Pour l’Allemagne, le problème ne réside ainsi pas dans la contreperformance au tableau d’affichage, mais dans le visage proposé. Face aux Slovaques, jamais le Nationalelf n’a semblé enclin a sonner une quelconque révolte. Sous la dent, les supporters n’auront eu que quelques pétards mouillés de Nick Woltemade et des frappes guère plus dangereuse de l’entrant (et revenant) Nadiem Amiri. Pourtant, la ligne d’attaque affichait Serge Gnabry (de retour en forme avec le Bayern Munich), Leon Goretzka, Florian Wirtz et donc Woltemade. On a franchement vu pire. Mais rien n’y aura fait. Symbole de cette médiocrité, la prestation d’Oliver Baumann, nouveau préposé au poste de gardien de but avec la blessure de Marc-André ter Stegen, qui aura multiplié les arrêts car lâché par la lenteur de la charnière Antonio Rüdiger-Jonathan Tah.
« La prochaine fois, il faudra peut-être faire appel à des joueurs moins talentueux »
Pour Nagelsmann, le camouflet réside donc dans son incapacité à s’appuyer sur les cadres cités plus haut mais également à injecter du sang neuf. En exemple contraire, l’équipe de France est parvenue à restructurer son socle avec Manu Koné, Michael Olise ou, dans une moindre mesure, Désiré Doué. En Allemagne, le vivier existe mais il est peut-être encore mal exploité. Pour ce rassemblement de septembre, seul le jeune Nnamdi Collins (21 ans, Francfort) a ainsi été lancé, avant d’être remplacé à la pause par David Raum. Pour le reste, Woltemade, Angelo Stiller, ou Jamie Leweling, qui comptent huit sélections à eux trois, peinent encore à se greffer totalement au moule. Outre le sempiternel du successeur de Miroslav Klose en attaque, la transition générationnelle constitue dès lors le principal frein de la relance du football allemand.
Dans sa quête de stabilité et de cohésion, Julian Nagelsmann galère en effet à se trouver un noyau dur. Les espoirs sont pourtant permis depuis le quart de finale d’Euro atteint à domicile, avec une équipe séduisante et quelques certitudes proposées dans le jeu. Mais les retraites successives de Manuel Neuer, Toni Kroos, İlkay Gündoğan et Thomas Müller ont continué de creuser le sillon. Les joueurs tampon comme Joshua Kimmich et Kai Havertz patinent une fois le maillot national enfilé, de même que le rendement des plus jeunes que sont Jamal Musiala (de plus en plus sujet aux blessures) et Florian Wirtz reste fluctuent. Dans ce contexte, difficile de constituer un groupe de 26, fiable. En évoquant l’équipe ayant participé à la défaite slovaque, Nagelsmann s’est d’ailleurs fendu d’un discours direct au coup de sifflet final : « Ce sont les meilleurs joueurs que nous ayons en Allemagne, hormis deux ou trois blessés. La prochaine fois, il faudra peut-être faire appel à des joueurs moins talentueux, mais qui donneront tout sur le terrain. » Vérité cruelle ou simple électrochoc envoyé à ses joueurs, ces paroles laissent en tout cas transparaître le chantier restant à l’Allemagne pour se trouver une vraie identité de jeu d’ici 2026. La première pierre sera à poser contre l’Irlande du Nord.
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