- France
- Paris Saint-Germain
À quoi va bien pouvoir ressembler la prochaine quête du PSG ?
Le PSG a atteint son Graal en décrochant sa première Ligue des champions à l’issue d’une finale de rêve face à l’Inter Milan. Et maintenant, de quoi peut bien se mettre à rêver le club de la capitale pour la suite de son histoire ?

Les confettis jonchent encore le sol, l’odeur des milliers de fumigènes craqués à travers la ville s’est à peine dissipée, et l’euphorie est encore loin d’être totalement redescendue dans Paris. Gravés à jamais, les souvenirs de ces quelques jours de folie sont encore vivaces et chacun repasse en boucle dans sa tête le fil des événements, prolongeant encore un peu ce doux sentiment d’extase qui a accompagné la victoire du PSG en Ligue des champions. Un bonheur après lequel la Ville Lumière courait depuis tant d’années, et qu’elle a embrassé à l’unisson depuis samedi. Mais pointe déjà une question à l’horizon : pourra-t-on revivre un jour un tel tourbillon d’émotions, décuplées par la beauté d’une première fois ? Les Rouge et Bleu sont enfin parvenus à terrasser le boss de fin qu’ils s’étaient eux-mêmes défini voilà quatorze ans lors de l’arrivée des Qataris à la tête du club. Et pourtant, le jeu doit bien continuer.
Une si longue quête
Dès l’arrivée de Qatar Sports Investments (QSI) à la tête du club en juin 2011, l’objectif avait été fixé : remporter un jour la Ligue des champions, si possible dans les cinq ans. Il aura fallu attendre neuf ans de plus pour atteindre le graal. Chaque année, c’est par le prisme de ses prestations européennes, une fois le printemps venu, que la saison du PSG était jugée, quels que puissent être les accomplissements nationaux, devenus des lots de consolation au fil des années. Chaque année, c’est avec cet objectif en tête que la moindre recrue était réfléchie, l’équipe construite, l’entraîneur conservé ou jeté à la poubelle. Plus d’une décennie durant, le cœur du PSG aura donc battu la chamade au rythme de cette quête devenue une obsession, quand les autres se gaussaient de chaque déconvenue.
En ce sens, la victoire de Munich, cinq ans après un premier échec en finale, apparaît avant tout comme une libération. Une consécration même, après autant d’échecs plus douloureux les uns que les autres, qui auront finalement eu pour effet de rendre cette victoire encore plus belle. Mais ce triomphe apporte aussi son lot de questions : après avoir couru derrière cet objectif pendant autant de temps, comment ne pas avoir peur du vide aujourd’hui ? Bien sûr, la direction qatarie sera ravie de continuer à développer sa marque à l’étranger et de poursuivre sa politique économique autour du club. Évidemment, la bande de Luis Enrique repartira dès la saison prochaine à la conquête d’une deuxième étoile (même si la première ne devrait pas s’afficher sur le maillot), qui resterait un accomplissement monumental et un moment de joie immense. Mais plus inédit.
Des problèmes de riches
De quoi vont bien pouvoir rêver les supporters parisiens en s’endormant désormais ? Un quatorzième titre de champion de France ? Une dix-septième Coupe de France ? Certes, mais bon, ces saveurs sont bien connues. S’offrir les plus grands joueurs du monde ? Déjà fait et on a déjà vu que ça ne menait pas forcément à bon port. Quel sera le graal après lequel le club va se mettre à courir pour surpasser la folie de Munich ? D’autant qu’au-delà de la victoire en elle-même, le club de la capitale a largement mis les formes. Un parcours majestueux, des rebondissements inattendus, des soirées de légende que l’on racontera à ses enfants (et ses petits-enfants) et un final en apothéose, avec une démonstration de force pour conclure par la plus large victoire de l’histoire en finale de l’épreuve. Autrement dit : un hypothétique deuxième succès dans les années à venir aurait du mal à procurer plus de frissons et à passer autant à la postérité.
Alors, comment y arriver ? En grimpant sur le toit de l’Europe avec une équipe plus largement composée de titis issus de la formation du club, peut-être. Mais même ça, les amoureux du club en auront eu un avant-goût, tant le coup de folie de Senny Mayulu restera comme l’un des symboles de cette soirée bavaroise totalement irrationnelle. Sans compter le rôle joué par Warren Zaïre-Emery tout au long de la campagne malgré un statut de remplaçant dans l’emballage final, ou les émotions de Presnel Kimpembe dont le corps l’aura empêché de réellement participer. Côté trophées à conquérir, reste cette Coupe du monde des clubs new look, mais son prestige n’égalera jamais celui de la coupe aux grandes oreilles. Non, pour l’heure, difficile d’imaginer quelle nouvelle quête dirigeants et supporters vont pouvoir se fixer pour vibrer à nouveau aussi fort. Mais après tout, peu importe : avant de s’inquiéter de comment revivre de telles émotions, il faut d’abord se réjouir de les avoir connues. Et qu’importe si le prix à payer est une vie de supporter sans plus jamais remonter aussi haut.
Bruno Retailleau et Laurent Nuñez vont être auditionnés après les incidents à la suite du sacre du PSGPar Tom Binet