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39ème journée de L1 !
Un match de L1 le mardi soir, c'est pas banal mais ça devrait le faire. Joke ! Tout ça pour rendre un petit hommage au championnat de France. Parce qu'en fait même si c'est la Ligue des Champions, Bordeaux et Lyon, on connaît par cœur. Comme les Chelsea-Liverpool à répétition de ces dernières années...
Deux clubs français en quart, avec ouverture directe pour les demies, était-ce si surprenant ? Oui et non. Oui, parce que ces dernières saisons le plateau des huit quarts-de-finalistes était logiquement squatté par le Top 8 (clubs d’Espagne, Italie, UK) pour les raisons que l’on sait. D’où le sketch annuel et pas drôle de voir l’OL sorti en 8ème, ou au mieux en quarts, justement. Et non, ce n’est pas si surprenant, pour au moins deux bonnes raisons. Premièrement, dès le mois de septembre et à plusieurs reprises, on annonçait ici que l’édition 2009-10 de la C1 serait particulière et qu’elle avait de fortes chances de ressembler à la finale surprise de 2004 quand les “outsiders” Porto et Monaco avaient squeezé les cadors continentaux des trois nations phares. Par pure provocation, on avait même annoncé une finale Stuttgart-Fiorentina…
En fait, dès septembre, on a senti que les clubs des trois grands pays semblaient moins forts que ces dernières années : globalement, baisse effective des clubs italiens (largement démontrée par la suite, même si l’Inter est bien là), tassement des clubs anglais (Liverpool out dès le début, les incertitudes récurrentes autour des Gunners, MU délesté de CR9 et à Chelsea changement de coach et restrictions budgétaires) et interrogations sur les clubs espagnols (d’entrée, un Barça toujours aussi impressionnant mais un peu moins “dominateur” et un Real new look plus bâti sur des projections à moyen terme que sur des certitudes immédiates). Dans l’ensemble, donc, ces prévisions se sont en grande partie vérifiées. Attention ! On n’est pas fous : on se dirige sans doute tout droit vers une finale MU-Barça, ou MU-Inter. On le sait bien…
Nouvelle donne continentale
Reste que : avec les cadors en berne, il suffisait que les nations dites “secondaires” haussent leur propre niveau pour parvenir à chambouler la hiérarchie. Et c’est ce qu’il s’est passé. Il suffit de voir le plateau des 8èmes : deux clubs français, un club allemand et un club russe. Avec la certitude d’avoir Lyon ou Bordeaux dans le dernier carré. Et ça, c’est déjà beaucoup. Même si le ballottage serait a priori défavorable, qui oserait dire aujourd’hui que Bordeaux ou Lyon n’auraient aucune chance de parvenir en finale en sortant MU (ou le Bayern, rien n’est fait !) au tour suivant ? Outre la “baisse” annoncée des cadors des trois pays phares, il fallait bien évidemment que les clubs des pays “outsiders” soient devenus meilleurs. Et là aussi, globalement, c’est ce qui arrivé : Bordeaux, Lyon, CSKA Moscou, Bayern sont là. Dommage pour Porto qui se déplume trop année après année pour ré-émerger enfin au sommet. On reparlera plus tard du Bayern et de la lente mais ferme montée en puissance de la Bundesliga et de Moscou, preuve aussi du “renouveau” des clubs russes.
Lyon et Bordeaux, donc… On va être direct : c’est le “petit triomphe” de la L1. Là aussi, on n’a pas attendu de voir Lyon et Bordeaux arriver en quarts de C1 pour affirmer que la L1 était en nets progrès constants depuis trois saisons. Pour faire vite on a loué le bon boulot des entraîneurs (Gerets, Blanc, Deschamps, Houllier, Perrin, Puel, Garcia, Gourcuff, Girard, etc…) et des dirigeants plus ambitieux. Mais on louait aussi le jeu : cette saison, beaucoup ont qualifié de « purges » les OM-Bordeaux (0-0 et 1-1) alors que, même sans beaucoup de buts, on a plutôt vu des (très) bons matchs au niveau de la discipline tactique, de l’engagement et de l’intensité. Toutes ces qualités qu’on loue quand c’est Liverpool-Chelsea… Les joutes entre Bordeaux, Lyon, Marseille, voire avec Lille et Rennes ont créé une concurrence et une émulation qui ont forgé un mental plus “guerrier” en coupes d’Europe. Un bémol : un certain déficit technique au niveau individuel.
La L1 booste Bordeaux et l’OL !
Après toutes ces explications, un constat tout con : Bordeaux et Lyon en sont là parce que les clubs français ont tout simplement appris à gagner les matchs qu’ils ne devaient plus perdre. En C1, Bordeaux l’a démontré en étant resté invaincu et Lyon en dominant d’abord Liverpool à Anfield puis le Real sur deux manches en repoussant ses limites et en exploitant les faiblesses conjoncturelles des Reds et des Meringués. Ces dernières années, l’OL ne serait pas passé. A force de batailler depuis deux saisons avec Bordeaux, Marseille ou Lille, contrairement aux années sans challengers où il pliait le championnat à la trêve…
Bon, le match ? Ben, c’est de la L1. Les deux (bonnes) équipes se connaissent par cœur et se tiennent à peu près au même niveau. En décembre dernier, les Girondins était allés gagner à Gerland (1-0, tête de Marouane). Un petit plus psychologique, alors ? Plus vraiment. A l’époque, l’OL était à la rue et Bordeaux triomphant. La donne a changé. Bordeaux doute et sera privé de Planus (blessé) et Diarra (suspendu). Quand on sait l’importance de l’axe défensif bordelais avec ces deux-là… Qui plus est, contre Marseille, en plus de la défaite assez sèche, ce secteur de jeu avait parfois pris l’eau, donc ça va pas être évident. Ça va sûrement être du bloc contre bloc, un peu comme OM-Bordeaux de samedi soir : Deschamps avait fait monter son bloc un peu plus haut pour étouffer le démarrage du jeu bordelais et bloqué les couloirs de Chalmé et Trémoulinas, avec succès. Or, c’est ce que fait Puel lui aussi depuis la trêve avec un bloc moins bas qu’avant. Un truc qui avait bien fonctionné à Gerland et en deuxième mi-temps à Bernabeu. On imagine un match serré (sans trop de buts ?), tant les deux équipes se valent. L’OL fera parler son expérience ? L’odeur de la poudre de C1 que Lyon affectionne… Ou bien Bordeaux va dérouler implacablement comme il l’a fait depuis le début de la compète ? A voir…
Equipes probables
Lyon : Lloris – Réveillère, Cris, Toulalan (ou Boumsong), Cissokho – Pjanic, Makoun, Kallström (ou Toulalan) – Govou, Lisandro, Delgado
Bordeaux : Carrasso – Chalmé, Sané, Ciani, Trémoulinas – Plasil, Fernando – Wendel, Gourcuff, Gouffran – Chamakh
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