- Les restes du monde
Anelka et Drogba, loin du compte
La saison 2012 de football est sur le point de s’achever dans les différents championnats asiatiques majeurs. Tour d’horizon de l’emballage final en Chine, au Japon, en Corée du Sud, ainsi que quelques autres nouvelles du bout du monde.
Chine – Super League
Il reste une journée de championnat à disputer ce week-end, mais le vainqueur est déjà connu. Sans surprise, il s’agit de Guangzhou Evergrande, déjà vainqueur en 2011, qui conserve assez facilement son titre, ayant été en tête durant plus des trois quarts de la saison. Rappelons qu’il s’agit du club qui avait défrayé la chronique en juin 2011, en enrôlant Dario Conca contre plus de 10 millions de dollars de salaire annuel. La pépite argentine est toujours là et a largement contribué à la conquête de ce deuxième sacre, totalisant 10 buts et 12 passes décisives. Les autres Sud-Américains de l’effectif se sont plutôt bien débrouillés également : les Brésiliens Muriqui, Cleo et Paulão, ainsi que le Paraguayen Lucas Barrios, arrivé en mai en provenance du Borussia Dortmund, et qui réussit donc la prouesse de glaner deux titres de champion national en même pas six mois d’intervalle. Pour l’entraîneur Marcello Lippi, lui aussi arrivé en mai contre un gros paquet de fric, c’est une ligne de plus – pas la plus prestigieuse, certes… – à ajouter à un CV déjà rempli d’une Coupe du monde, une Ligue des champions et cinq titres de champion d’Italie, entre autres.
Deuxième, le club de Jiangsu Sainty a eu une stratégie différente de Guangzhou Evergrande en misant sur un recrutement plus est-européen que sud-américain, avec en figure de proue le Roumain Cristian Dănălache, 23 buts au compteur. Le Beijing Guoan de Jaime Pacheco et Fred Kanouté sont bien partis pour compléter le podium. Derrière, déception pour le Dalian Aerbin de Seydou Keita, 5e, et surtout pour Shanghai Shenhua. Le club de Nicolas Anelka et Didier Drogba, entraîné par Sergio Batista (qui a succédé à Jean Tigana en cours de saison), n’est que 11e d’un championnat qui compte 16 équipes. Leur bilan a été plombé par l’accumulation de résultats nuls et une trop grande inconstance. D’une manière plus générale, cette saison 2012 s’avère décevante au regard des investissements consentis par l’ensemble des clubs, tant au niveau du jeu pratiqué que de la popularité. Les affluences sont certes en hausse, mais seulement de 6 % par rapport à l’an dernier, avec moins de 19 000 spectateurs de moyenne par match. Et sur la scène internationale, deux représentants ont été éliminés de C1 dès la phase de poules, tandis que Guangzhou n’a pas passé le stade des quarts de finale.
Japon – J. League
La saison 2012 de J. League vient confirmer une fois encore combien ce championnat est indécis, serré et surprenant. À 5 journées du terme, on se dirige en effet tout droit vers un 4e champion différent sur les quatre dernières saisons. Après Kashima Antlers en 2009, Nagoya Grampus en 2010 et Kashiwa Reysol l’an passé, deux autres clubs sont à la lutte pour le titre en cette fin de saison : Sanfrecce Hiroshima et Vegalta Sendai, à égalité, 6 points devant la plus proche concurrence. Aucun des deux n’a jamais été sacré en J. League, même si Sanfrecce Hiroshima est né dans les années 90 sur les cendres du défunt Toyo Industries. Un club qui avait glané cinq des six premiers titres de champion du Japon décernés dans les années 60, à l’époque de l’ex-Japan Soccer League, ancêtre de la J. League. Vegalta Sendai, en revanche, n’a pas une ligne au palmarès et évoluait encore en D2 en 2009. Moins de deux ans après le terrible tsunami qui a lourdement touché la ville, ce serait une belle histoire que de voir ce club au sommet du football nippon. Le champion en titre, Kashiwa Reysol, est 6e, juste derrière un autre favori qui a déçu, Nagoya Grampus. Mais ce n’est rien à côté des difficultés rencontrées par Gamba Osaka, actuellement relégable. En bilan global, cette saison 2012 est un bon petit succès populaire (+10 % d’affluence, 17 000 spectateurs de moyenne), mais sportivement c’est toujours la lose, avec aucun représentant présent au stade des quarts de finale de Ligue des champions.
Corée du Sud – K-League
À 7 journées du terme, les gros sont dans la place en K-League : le FC Séoul, quatre fois titré par le passé, compte 7 points d’avance sur le champion en titre Jeonbuk Motors et 14 sur Suwon Bluewings. Le leader est porté par les performances de son attaquant international monténégrin Dejan Damjanović, auteur de 27 buts. Sportivement, la Corée du Sud reste une valeur sûre, comme en atteste ses bons résultats à l’international (Ulsan Hyundai finaliste de la C1). Niveau popularité en revanche, c’est la cata : les stades construits il y a une décennie pour accueillir la Coupe du monde sonnent vides, avec des affluences en chute libre : -35 % sur un an, pour une moyenne de 7200 spectateurs de moyenne seulement.
Mais aussi…
– En Ligue des champions, on connaît désormais les finalistes. Il s’agit des Sud-Coréens d’Ulsan Hyundai, tombeurs des Ouzbeks de Bunyodkor et des Saoudiens d’Al Ahli, vainqueurs à l’arrache du duel fratricide les opposant à Al Ittihad, où évolue Modeste M’Bami. La rencontre va se dérouler le 10 novembre à Ulsan.
– La A-League australienne (et Néo-Z via la franchise de Wellington) a débuté une nouvelle saison depuis 4 journées. Aucune équipe n’est parvenue à rester invaincue. Adelaïde United et Newcastle Jets de Emile Heskey (4 buts) font la course en tête avec 3 victoires au compteur. Alessandro Del Piero (3 buts, dont 2 pénos) et Sydney, qui avaient démarré par 2 défaites, viennent d’enquiller 2 victoires pour basculer dans la première moitié de tableau.
– Un petit tour au Moyen-Orient enfin pour signaler que la Qatar Stars League est dominée après 5 journées par Al Sadd (Raúl, Mamadou Niang, Belhadj), devant Al Wakrah (coaché par Baždarević, avec Frau en attaque, ouais ouais) et Al Rayyan (Nilmar). En Arabie Saoudite, Antoine Kombouaré avec Al Hilal sont actuellement 3es, derrière notamment l’équipe dirigée par Michel Preud’homme. Enfin aux Émirats arabes unis, deux joueurs se baladent – et gâchent leur (fin de pour le premier) carrière : Grafite et Asamoah Gyan, auteurs respectivement de 11 et 10 buts cette saison. Qui n’a débuté qu’il y a 5 journées…
Par Régis Delanoë