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Blind, le Red Devil tout-terrain

Par Romain Duchâteau
Blind, le Red Devil tout-terrain

Parmi les nombreux millions dépensés sur le marché des transferts depuis la fin de l’ère Ferguson, il figure parmi les rares satisfactions de Manchester United. La chevelure soyeuse, le placement toujours impeccable et le pied gauche parfaitement réglé, Daley Blind ne déçoit quasiment jamais depuis son arrivée. Même José Mourinho a dû l’admettre : le Néerlandais est une pièce incontournable chez les Red Devils.

Parfois, même s’il ne peut s’y résoudre publiquement, José Mourinho est un entraîneur qui se trompe. Un homme dont les choix peuvent froisser, heurter, désarçonner quand il s’agit d’asseoir son autorité envers et contre tout. Et, généralement, lorsque « The Special One » entame son inexorable chute, il entraîne avec lui un groupe restreint de joueurs. L’histoire est ainsi faite et écrite de la même façon quasiment à chaque fois. À Manchester United, sans doute l’expérience la plus exaltante de sa carrière, l’hypothèse d’une disgrâce n’est nullement d’actualité. Le Portugais s’échine actuellement à refaire de son nouveau club un épouvantail en Angleterre. Pour cela, il a dessiné son groupe, œuvré personnellement pour la venue de recrues (Ibrahimović, Bailly, Mkhitaryan) et pris des décisions fortes, comme la mise à l’écart du champion du monde Schweinsteiger. Le Mou entendait également se séparer de certains cadres de l’équipe les années précédentes. Sauf que, oui, il s’est déjà trompé. Concernant Antonio Valencia et Juan Mata, d’abord, qui, libérés du jeu rigide de Van Gaal, ont retrouvé un élan presque inespéré. Mais, aussi et surtout, concernant Daley Blind, qui a fait voler en éclats les a priori de son manager. Avec élégance et sobriété. Comme toujours.

Homme de base du Pélican

Il n’a fallu qu’une seule déclaration. Une phrase présentée comme une certitude immuable pour que José Mourinho jette le trouble sur l’avenir de Daley Blind à Manchester United cet été. Lors de son intronisation en tant que nouveau boss des lieux, le manager lusitanien dévoile les grandes lignes de sa philosophie. Et l’équipe qu’il compte construire : « Je suis plus un manager qui aime les spécialistes à leur poste et pas beaucoup les joueurs polyvalents. Quand vous êtes en difficulté, vous avez besoin de quelqu’un qui peut suppléer, mais, au départ, je veux des spécialistes. » Des mots qui, pour beaucoup, sont implicitement destinés à l’international néerlandais (38 sélections, 2 buts). Parce que, depuis son arrivée chez les Red Devils en 2014, celui qui a été recruté pour environ 18 millions d’euros s’est avant tout illustré par une polyvalence à toute épreuve. Un profil à part qui a immédiatement séduit Louis van Gaal, lequel l’a emmené dans ses bagages à Old Trafford dans la foulée d’une Coupe du monde réussie ensemble au Brésil. À l’instar de son père qui a également connu la « Tulipe de Fer » du temps où l’Ajax Amsterdam faisait partie du gotha européen, le fiston possède la faculté de s’adapter à plusieurs postes. Non sans une aisance déconcertante.

Si Danny Blind était un défenseur central de formation, il lui est arrivé à maintes reprises d’endosser le rôle de latéral ou milieu droit. Daley, lui, a été formé en tant que numéro six dans le cocon amstellodamois, mais s’est révélé aux yeux du monde lors du dernier Mondial comme latéral gauche. C’est toutefois à son poste de prédilection qu’il était attendu à Manchester. Durant sa première saison mancunienne, le natif d’Amsterdam évolue la plupart du temps tel un milieu défensif. Sauf quand il s’agit de pallier les absences sur blessure de Luke Shaw dans son couloir gauche. « C’est un joueur qui peut voir les situations en avance, appréciait à l’époque Van Gaal. Il est aussi capable de courir quatre-vingt-dix minutes sans perdre de sa lucidité. » Mais le deuxième exercice marque un tournant pour le gaucher. Avec la venue de Schneiderlin au mercato estival 2015, il pense se retrouver en concurrence avec ce dernier. Finalement non. Le Pélican le descend d’un cran pour le faire jouer aux côtés de Chris Smalling. Pour un résultat contre toute attente fructueux. La paire anglo-néerlandaise développe une réelle complicité et grâce à ce socle défensif façonné, les Red Devils terminent meilleure défense du Royaume avec Tottenham (seulement 35 buts concédés), puis s’adjugent la FA Cup. Soit le premier réel trophée du club depuis le départ de Sir Alex Ferguson.

Indispensable, mais à quel poste ?

Avec un Smalling devenu au fil de la saison un défenseur honnête de Premier League à défaut d’être une vraie valeur sûre, Blind étale l’étendue de ses qualités à un poste qui n’est pourtant pas le sien et qui requiert habituellement une certaine envergure physique outre-Manche. « Je pense que je suis un joueur qui utilise plus son cerveau que son physique, même si les deux sont nécessaires, confiait-il à propos de son style l’an dernier, au micro de MUTV. Mais, pour moi, le plus important est d’être élégant. » Vision de jeu panoramique, intelligence dans les déplacements, anticipation et une qualité de relance largement au-dessus de la moyenne. Telle se veut sa palette. Lukaku et Agüero, victimes du Néerlandais, peuvent d’ailleurs en témoigner plus que quiconque. « J’étais effrayé de voir Blind aligné défenseur central à plusieurs reprises, avouait en fin de saison dernière à ESPN David May, ancien défenseur passé à United. Mais, à chaque fois, il m’a donné tort. Son positionnement est superbe. Il ne s’aventure pas dans une zone où on peut l’intimider ou prendre l’avantage sur lui par la force. Il est à l’aise quand il relance et est techniquement excellent. » En dépit d’une campagne 2015-2016 réjouissante à titre personnel (63 apparitions toutes compétitions confondues), José Mourinho a débarqué avec son scepticisme et Éric Bailly dans ses bagages. Un défenseur dur sur l’homme et à l’impact physique conséquent qui s’inscrit davantage dans le profil de stoppeur voulu par l’ancien entraîneur de Chelsea.

Alors, comme Mata et Valencia, Daley a dû convaincre le successeur de Van Gaal qu’il pouvait s’ériger comme l’un des acteurs décisifs du renouveau futur de Manchester United. Essayé avec l’international ivoirien en défense centrale durant la pré-saison, le joueur de vingt-six ans donne satisfaction. Au registre athlétique de l’ex-défenseur de Villarreal, il offre une plus-value technique devant laquelle s’est aussi incliné le Mou. Statistiques à l’appui. Depuis le début de saison, l’international oranje affiche 86,6 % de passes réussies, 79 % de duels gagnés, puis tourne à 2,6 tacles, 2,6 interceptions et seulement 0,2 faute par match. Titulaire à cinq reprises cette saison en championnat, le Batave a livré une prestation immaculée le week-end dernier face à Leicester (4-1) en étant impliqué sur trois des buts des siens. Ironie de l’histoire, c’est comme latéral gauche qu’il a facturé cette copie aboutie. De quoi relancer un peu plus le débat sur son poste idéal au sein de l’équipe. Si d’aucuns – Paul Scholes par exemple – l’estiment trop limité pour évoluer derrière, en rappelant sa performance cataclysmique durant le derby opposé à City, et souhaitent le voir former un milieu à trois avec Pogba et Herrera, d’autres le jugent au contraire comme le complément idoine à un Bailly moins fin balle au pied. Son absence lors du succès étriqué contre Zorya Louhansk (1-0), jeudi en Ligue Europa, a en tout cas confirmé combien sa présence était devenue indispensable à la construction, ainsi qu’à la fluidité du jeu des Red Devils. Lui, pourtant, se refuse à se considérer comme une pierre angulaire. « J’aspire simplement à être important pour l’équipe » , soufflait-il récemment sur talkSPORT. Daley Blind est bien plus que ça. C’est l’une des rares lueurs presque aveuglantes du Manchester United post-Ferguson. Pourvu qu’elle ne s’éteigne pas de sitôt.

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