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Thomas Henry : « Quitter la France, peut-être le meilleur choix de ma vie »

Propos recueillis par Jérémie Baron
Thomas Henry : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Quitter la France, peut-être le meilleur choix de ma vie<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Brièvement passé par Nantes puis demi-finaliste de la Coupe de France avec Chambly, l'attaquant français explose de l'autre côté de la frontière à Louvain, avec qui il est monté en D1 belge. Avec treize pions (dont un triplé à Courtrai) en dix-sept apparitions en championnat cette saison, le joueur de 26 ans marche sur une Jupiler League qu'il découvre après un exercice 2019-2020 déjà couronné de succès à l'échelon inférieur. Entretien avec un buteur dont le paternel est médaillé d'or olympique d'escrime.

Tu es dans la forme de ta vie ?Je suis dans une très belle forme, je le sais. Je suis en confiance et parfois, j’ai beaucoup de réussite. J’ai toujours envie d’aller plus haut.

Pour un promu, Louvain réalise un exercice canon.C’est difficile à croire d’un point de vue extérieur, mais il faut savoir que le club est géré par les dirigeants de Leicester (le King Power International Group). Les infrastructures, tout ce qui est mis en place par le club est fait pour qu’on aille le plus haut possible, à une autre échelle, mais un peu comme Leicester l’a fait il y a quelques années. L’objectif n’est pas de jouer le haut de tableau cette année, on nous a juste demandé d’assurer le maintien. Quand tu vois le club de l’intérieur, comment il est géré, c’est la grande classe et tous les détails sont minutieusement pensés pour arriver à ce résultat.

Il y a des passerelles entre les deux clubs, au niveau des joueurs ?Certains joueurs de notre effectif sont prêtés par Leicester. C’est le cas chaque année, cette année il y en a trois. Leicester est très présent ici, Louvain a un bel avenir.

Le foot anglais, c’est quelque chose qui t’attirerait ?Forcément. Ou même un autre pays, dans un championnat plus huppé, ce serait intéressant. Que ce soit l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne ou la France. Si j’ai l’opportunité d’intégrer un de ces championnats, je n’y réfléchirai pas beaucoup.

L’an dernier, tu as planté quinze fois en D2. Tu es bien parti pour faire encore mieux, cette saison…Je suis dans la continuité, on va dire. Je m’étais fixé certains objectifs, je les ai déjà plus ou moins remplis. Je déborde d’ambition, aussi. Ça ne fait que deux ans et demi que je suis fixé en tant qu’attaquant de pointe et je fais de mieux en mieux, j’ai trouvé mes marques.

J’avais des objectifs qui n’étaient pas aussi élevés que mes stats aujourd’hui, puisque je m’étais fixé dix buts cette saison.

On parle du championnat belge comme d’un championnat très ouvert et spectaculaire, tu sens que ça joue aussi dans tes stats ?C’est bien résumé. En Belgique, ça n’est pas la même mentalité : on joue le match pour gagner. Quand je jouais en France, c’était d’abord pour ne pas prendre de but ou ne pas perdre. Quand tu joues pour gagner, il y a de grands espaces ouverts dès la deuxième minute. C’est plus important de gagner 4-3 que de ne pas prendre de but, il y a beaucoup plus d’allant offensif et les équipes jouent juste pour marquer.

C’est ta première vraie saison dans un championnat de première division, tu t’attendais à aussi bien t’acclimater ?J’avais des objectifs qui n’étaient pas aussi élevés que mes stats aujourd’hui, puisque je m’étais fixé dix buts cette saison. Je fais partie d’une équipe avec des joueurs et un coach qui me connaissent et vice versa, ça fait deux ans qu’on travaille bien tous ensemble.

Comment Nantes était venu te chercher, en 2015 ?C’était ma première année en National (à Fréjus Saint-Raphaël), le recruteur de Nantes William Ayache supervisait dans la région PACA. Il m’a appelé pour faire un essai d’une semaine et j’ai signé tout de suite après, pour un an.

Le 12 décembre 2015, pour ta première entrée chez les pros, face à Toulouse, tu avais été bousculé par Issa Diop qui avait été exclu. Tu te souviens de ce match ? C’était spécial comme première, non ?Je me souviens de tous les détails de ce jour-là, ça ne s’oublie pas comme ça. C’est un centre de la droite qui tombe dans les bras du gardien, Alban Lafont en plus. Il est proche de la ligne, donc je suis le ballon au cas où il le relâche. Sans le faire vraiment exprès, je le bouscule un peu. Après, Issa Diop vient me pousser. Je joue bien le coup : je tombe, et l’arbitre brandit le carton rouge. J’avais aussi eu un mauvais geste de la main, mais je n’en garde que de bons souvenirs parce qu’on était menés 1-0, et Emiliano marque à la fin.

Tu aurais aimé avoir plus ta chance, à Nantes ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ?J’étais bien entré, face à Toulouse. Mais après, j’étais placé à gauche et ça ne s’était pas très bien passé avec des problèmes contre l’arrière droit de Lorient. Je n’étais pas forcément prêt au football professionnel, à ce moment-là. Tout est arrivé assez vite… J’ai commencé le foot à quinze ans en troisième division district, je suis ensuite passé en CFA puis en National. Et enfin directement à Nantes, qui n’est pas n’importe quel club. J’avais aussi des manques dans ma façon de travailler et de jouer, je ne regrette rien et j’ai beaucoup appris.

Tu as ensuite participé à la folle épopée de Chambly en Coupe de France, ça devait être fort en émotion…On n’a pas réalisé tout de suite, je pense, qu’on était en demi-finales de Coupe de France. On a joué les matchs pour le plaisir, on ne s’est pas trop pris la tête et on est arrivés en demies comme ça. Je n’ai réalisé qu’après tout ce qu’on avait accompli. Jouer à Nantes, en plus à guichets fermés, même si on perd, c’est peut-être l’un de mes plus beaux souvenirs avec ma première entrée en Ligue 1.

Que retiens-tu de ton expérience à Chambly ?Ça a été compliqué, aussi. On a eu des points divergents avec le coach, le staff. J’étais un peu baladé à tous les postes : j’ai évolué à gauche dans une défense à cinq, à droite, en numéro 8, en numéro 6… J’ai un peu joué partout, sauf attaquant de pointe. Mais à la fin de la saison, on disait que j’étais un attaquant qui ne marquait pas. Ça m’a permis de progresser dans tous les aspects, je vois les postes d’une manière différente. À la fin de la saison, ça arrangeait bien tout le monde de se séparer.

C’est plus dur d’écouter mon père, qui est champion olympique, que de porter le nom de Thierry Henry.

Comment as-tu atterri en Belgique ?C’était le coach de l’époque à Tubize, Christian Bracconi, qui est corse et a facilité les choses (Henry a passé six mois à Tubize, avant de signer à Louvain). J’avais des contacts pour rester en National, mais je sentais que c’était le moment de partir. Je ne savais pas comment était le championnat, mais je me sentais prêt. J’avais déjà eu des offres étrangères, par le passé. J’apprends toujours : à Tubize, j’étais côté français de la Belgique, à Louvain, je suis côté néerlandais. Ici, j’ai appris l’anglais. Le néerlandais, c’est plus compliqué ! Ça a peut-être été le meilleur choix de ma vie de partir de la France, j’ai vraiment grandi.

Ce n’est pas trop dur d’être attaquant en s’appelant Henry, on t’a déjà fait des vannes par rapport à ça ?Il y a toujours un peu de parlotte, mais ça n’a jamais été un poids pour moi. J’ai une famille de sportifs : mon père est champion olympique d’escrime (Jean-Michel Henry, médaillé d’or aux JO de 1988 à Séoul et triple champion du monde en épée par équipe), ma mère est championne de France Junior de basket (Sylvie Constanciel, avec le Stade Français en 1983-1984). Donc même si j’étais trop petit pour le voir, je suis déjà dans le monde du sport depuis longtemps. C’était presque aussi important que l’école, on m’a bien inculqué certaines valeurs. C’est plus dur d’écouter mon père, qui est champion olympique, que de porter le nom de Thierry Henry.

Tu as touché à d’autres sports avant le foot, du coup ?J’ai fait beaucoup d’athlétisme, de cinq à quinze ans. Ça m’a aidé, car c’est l’un des sports les plus complets. J’ai aussi fait du tennis. Je jouais au foot avec mes amis dans la rue, mais j’ai fait pas mal de choses. J’ai presque tout fait, en fait. C’est ancré en moi, tout ça. Je devais forcément finir dans un métier qui touchait au sport et quand j’arrêterai le foot, je pense que je ferai un autre sport. Le sport restera tous les jours dans ma vie, c’est sûr.

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Propos recueillis par Jérémie Baron

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