- C1
- Quarts
- PSG-Manchester City (2-2)
Serge Aurier, le match d’après
Écarté depuis l'affaire Périscope, Serge Aurier était la surprise de la compo de Laurent Blanc contre Manchester City. Un coup de poker finalement perdant.
Au vu des matchs qu’il a sortis contre Chelsea, cela sonne comme une évidence. Marquinhos va débuter arrière droit contre les Citizens, il ne peut en être autrement. Pourtant au coup d’envoi, Laurent Blanc a pris le contre-pied avec la titularisation de Serge Aurier. Écarté depuis le match aller des huitièmes de finale en février, l’Ivoirien fait ainsi son grand retour dans le groupe parisien. Un cadeau empoisonné ? Jusqu’à la 72e, le pari est payant, l’ancien Toulousain rendant une copie correcte en dépit d’une timidité offensive prévisible. Mais en perdant la balle qui mène à l’égalisation de Manchester, et en empêchant Thiago Silva d’intervenir dans la foulée, c’est finalement sous les sifflets qu’il a quitté la pelouse du Parc à la 76e minute.
Les encouragements de Rabiot
Pourtant, 90 minutes plus tôt, lors de l’annonce des compositions, Serge Aurier entend le Parc crier son nom, comme pour l’ensemble de ses partenaires. Le Fiotte-Gate est digéré, place au jeu. Adrien Rabiot, son mec sûr, lui procure un dernier encouragement. Une petite prière discrète et l’Ivoirien rentre dans sa partie, en se positionnant haut dans le camp de City. Thiago Motta est le premier à le solliciter, Nicolas Otamendi le premier à renvoyer l’un de ses centres vicieux (5e). Mais ce n’est pas lui qui amène le premier fait de jeu : Matuidi bousculé dans la surface, Edinson Cavani, Laurent Blanc puis Jean-Louis Gasset harcèlent tour à tour le 4e arbitre. Sur son aile, Aurier se coltine Agüero, avant de se faire découper par Gaël Clichy, qui prend un jaune (11e). Très clairement, entre Maxwell et l’Ivoirien, les Citizens ont choisi où appuyer.
Alors que le lobbying du staff parisien a payé, Zlatan Ibrahimović manque son penalty (13e). De son côté Serge Aurier reprend ses marques et adresse un bon centre pour le Suédois, dont la tête trouve les gants de Joe Hart (15e). La suite est plus laborieuse entre une échappée de Kevin De Bruyne et plusieurs mésententes avec Rabiot, positionné à droite du triangle au milieu. À défaut d’afficher sa meilleure forme, Aurier fait son taf : il est là pour gêner David Silva prêt à ajuster Kevin Trapp de la tête (21e) ou se démène pour contenir Agüero (26e)- quand ce ne sont pas Clichy et De Bruyne qui combinent sur son aile (42e). Sauvé par Thiago Silva juste avant la pause, suite à une perte de balle de Rabiot, Aurier est le dernier Parisien à rejoindre les vestiaires. À son actif, une prestation défensive correcte et un apport offensif limité à trois centres. Le plus dur est à venir.
Quelques minutes de trop
Si deux interventions ponctuent son début de seconde période, Aurier met en difficulté le PSG une première fois à la 51e en rendant le ballon à De Bruyne. Alors que le jeu offensif parisien penche de plus en plus à gauche, grâce, entre autres, aux montées de Maxwell, Aurier s’évertue de son côté à ne pas se trouer défensivement. Avant que le but de Rabiot à l’heure de jeu ne le décoince quelque peu, avec des interceptions et montées (64e, 67e) qui n’aboutissent à rien de concret pour Paris. Paradoxalement, c’est au moment où le couloir droit semble « sécurisé » que l’Ivoirien temporise trop dos au jeu, mais aussi à David Silva, et se fait chiper le ballon par l’Espagnol. La finalité est cruelle pour lui : venu rattraper sa bourde, il glisse dans la surface et renvoie le ballon sur Fernandinho – suffisant pour faire de lui le responsable d’une égalisation mancunienne, qui pourrait coûter très cher dans une semaine. Et qui, sur le moment présent, fait la différence entre les applaudissements à l’attention de Rabiot – une première période moyenne mais un but et une consistance retrouvée en seconde – et les sifflets à l’égard d’Aurier, au moment où les deux joueurs sont remplacés par Lucas et Van der Wiel à un quart d’heure de la fin.
Pour l’Ivoirien, Laurent Blanc ragera peut-être de ne pas l’avoir sorti plus tôt, ce remplacement par le Néerlandais pouvant presque passer pour une sanction au vu de son timing. Mais vu que l’international batave n’a rien apporté de particulier sur la pelouse et que David Luiz sera suspendu (et donc Marquinhos préposé à jouer dans l’axe), on peut imaginer que Serge Aurier aura une seconde chance de reprendre sa place dans le onze type du Président. Si c’est le cas, il devra monter en puissance, où il lui deviendra compliqué de reconquérir le respect des supporters parisiens.
Par Nicolas Jucha, au Parc des Princes