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Sarrebruck, un quart de finale fou pour une qualification dingue contre Düsseldorf

Par Florian Cadu
4 minutes
Sarrebruck, un quart de finale fou pour une qualification dingue contre Düsseldorf

Qualifié en demi-finales de la Coupe d'Allemagne aux tirs au but au détriment du Fortuna Düsseldorf, Sarrebruck a vécu une qualification complètement folle. Et pas seulement parce que le club est pensionnaire de quatrième division.

Longtemps, la question s’est posée. Longtemps, le mystère est resté entier. Longtemps, le secret a été gardé. Mais fatalement, tout le monde savait que ce n’est qu’une question de minutes. Non, il ne peut y avoir deux hommes du match pour un seul et même rendez-vous. Impossible, même si la rencontre a sombré dans la folie et que la normalité a pris des coups à chaque seconde qui passait.

Lors du quart de finale de Coupe d’Allemagne opposant le 1. FC Sarrebruck au Fortuna Düsseldorf, le destin a donc hésité pendant bien plus de 90 minutes à choisir entre Daniel Batz et Florian Kastenmeier. Finalement, après que le petit poucet s’est qualifié pour le dernier carré de la compétition au gré de multiples rebondissements, c’est le premier des deux gardiens de but qui a fait figure d’élu. Et pas seulement parce qu’il protège les cages d’un club de quatrième division ayant éliminé un pensionnaire de l’élite pour rejoindre les demies (du jamais-vu, dans l’histoire de la compétition). Retour sur les principaux faits de cette partie dingue.

36 frappes et un penalty concédés, 26% de possession…

À l’origine, le schéma est simple : un outsider, qui a déjà créé l’exploit de sortir Cologne au deuxième tour au bout d’un scénario particulier (victoire 3-2 après avoir mené 2-0 et s’être fait rejoindre à 2-2), accueille un favori qui tient jusque-là son rang dans le tournoi. Après quelques occasions mettant en valeur les qualités du portier local, surprise : mis sur orbite par Kianz Froese, Tobias Jänicke ouvre le score en faveur de David dans son combat contre Goliath.

S’ensuit, alors, un véritable siège installé autour de la surface de réparation de Sarrebruck. Plein de bonnes volontés et dans l’espoir de faire respecter la hiérarchie, Düsseldorf tente de forcer la décision puisque la chance a choisi de ne rien lui céder ce mardi soir. Les visiteurs monopolisent donc la sphère (74% de possession de balle), et balancent… pas moins de 36 frappes ! Autant dire que Batz, qui croit dur comme fer à son improbable clean-sheet, n’en finit plus de plonger. Comme sur ce penalty de Rouwen Hennings dévié sur son poteau, à la 83e minute.

Une passe décisive contre cinq parades

Sauf que voilà : temps additionnel oblige, son confrère d’en face se voit obliger de prêter main forte à ses camarades offensifs. Sur le probable dernier corner de l’affrontement, Kastenmeier place sa tête au point de penalty et offre l’égalisation à son collègue Mathias Jørgensen. Le coup moral est alors, se dit-on, trop brutal pour que Sarrebruck s’en relève. C’est compter sans leur paire de testicules, en particulier celle de leur dernier rempart.

Vidéo

Car dans l’interminable séance de tirs au but (sept à six), et alors même que son pote Steven Zellner foire le premier, Batz parvient à décrocher le sésame malgré les arrêts de son adversaire direct également en chaleur. En réalisant quatre parades salvatrices (!), dont deux nouvelles avec l’aide de son montant, le Monsieur transforme le fantasme en réalité. Oui, Sarrebruck peut kiffer, lui qui sera en demies pour la quatrième fois de son existence (après 1957, 1958 et 1985).

Le plus grand événement « depuis la naissance du Christ »

Forcément, la performance fait parler en Allemagne. « Quelle folie ! Je vous attends à Berlin ! » , a ainsi tweeté Heiko Maas, le ministre des Affaires étrangères né en Sarre (Land du pays, qui touche la France et où se trouve le club). Les principaux protagonistes, eux, ont eu du mal à y croire. « Cinq pénos arrêtés ! C’est davantage que tout ce que j’ai stoppés durant l’intégralité de ma carrière » , a par exemple fanfaronné Batz, âgé de 29 ans et qui a notamment découvert la Bundesliga avec Fribourg par le passé, pour la radio Deutsche Welle.

Cependant, attention : si le vice-président Dieter Ferner a considéré que la prestation constituait le plus grand événement « depuis la naissance du Christ » , personne n’ose penser que l’épopée n’ira pas plus loin. « Lorsque vous passez en demi-finales, vous visez la finale. Nous voulons plus » , a par exemple affirmé Jänicke, pendant que son entraîneur Lukas Kwasniok a assuré qu’il souhaitait « continuer le chemin » . Il faudra donc se défaire de l’Eintracht Francfort, du Bayer Leverkusen ou du… Bayern Munich. Faut-il rappeler qu’un fou n’a parfois peur de rien ?

Par Florian Cadu

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