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Samuel Umtiti : « Dans nos têtes c’est Coupe du monde, Coupe du monde, Coupe du monde »
À Clairefontaine, le défenseur central du Barça et des Bleus revient sur sa condition et sa préparation pour le Mondial.
Vous avez entendu la petite phrase du sélectionneur danois, qui critiquait le manque de collectif de l’équipe de France ?Non, pas trop. Il a une liberté d’expression, il a le droit de dire ce qu’il pense de notre groupe et de notre équipe. Mais quand on joue une Coupe du monde, on n’a pas besoin de ça pour être motivés. Surtout quand on a un groupe jeune comme le nôtre.
Tu es devenu titulaire à l’Euro. Comment tu vois ton rôle pour cette Coupe du monde ?D’un point de vue personnel, je me prépare bien physiquement et mentalement. C’est une compétition qui demande beaucoup, il faudra être prêt au bon moment. Les matchs amicaux vont nous faire du bien.
On ressent déjà une atmosphère de Coupe du monde à Clairefontaine ?Ha oui, c’est sûr ! On est ici pour la Coupe du monde, et pas pour les matchs de préparation. Ils vont nous servir pour bien débuter, mais dans nos têtes c’est déjà Coupe du monde, Coupe du monde, Coupe du monde.
Comment tu te sens physiquement ?Je me sens bien. J’ai eu des pépins physiques pendant quelques semaines, voire quelques mois, mais j’ai bien travaillé à Barcelone et ici. Physiquement, je serai à 100%. Après, il y a eu cette blessure de Laurent Koscielny. Je suis dégoûté pour lui, c’était une personne très importante pour le groupe sur le terrain et en dehors. Moi, je vais rester le même, donner des conseils, mais je ne vais pas me prendre pour un autre.
Elle sert à quoi, cette préparation ?Déjà, à bien nous préparer physiquement, tous. Certains se sont arrêtés plus tôt que d’autres, il faut avoir le même rythme, trouver des automatismes.
Tu as des nouvelles de ton nouveau contrat avec le Barça ? Et des infos sur une possible arrivée de Griezmann ?Pour la prolongation, honnêtement j’ai pas de nouvelles. Je regarde mon téléphone là, et on ne m’a pas appelé, ça veut dire que rien n’avance. Et Griezmann, avec ses qualités, dans n’importe quel groupe il trouverait sa place et il ferait du bien.
La décision de Rabiot, tu en penses quoi ?Je l’ai apprise le même jour que tout le monde, c’était dans la presse. Chacun fait ses choix, je n’ai rien à dire là-dessus, je ne suis pas à sa place pour savoir ce que j’aurais fait ou pas.
Tu trouves qu’il y a un manque de force collective chez les Bleus ?On a des très bons joueurs au niveau individuel, après c’est sûr qu’il faut que ça serve au collectif. On a montré qu’on avait une équipe qui pouvait être solide offensivement et défensivement. Là, on se base que sur les deux derniers matchs amicaux, mais moi, j’ai totalement confiance en nous.
L’association avec Varane, ça se passe comment ?Raphaël, c’est un défenseur de très grande qualité, ça fait des années qu’il enchaîne les matchs au Real Madrid, je pense qu’il est en progression à chaque saison. Ensuite, ça sera à nous d’être bien complémentaires sur les matchs qui arrivent.
Comment tu vis le fait de retrouver Tolisso et Fekir, des gens avec qui tu as grandi en club ? Ça crée un ciment particulier ?C’est vrai que ça fait toujours plaisir de revoir des coéquipiers avec qui on a grandi en club et en centre de formation. Mais c’est complètement différent d’être en club et ici. On n’est que trois, c’est une minorité !
Quel est l’objectif des Bleus au Mondial ?En tant que compétiteur, on se doit d’aller le plus loin possible. Il y aura des matchs de poule pas faciles, il faudra les passer. Ensuite, on parlera des huitièmes, des quarts, des demies, et de la finale.
Revenons sur ton avenir à Barcelone. Ton cas personnel sera réglé avant le début du Mondial ?En toute honnêteté, je pense que ça ne va pas trop me perturber. Ça fait plusieurs mois que ça a commencé, et j’ai déjà fini la saison comme ça. Mais c’est important que ça soit réglé avant la compétition, et pour ma part, ça sera chose faite.
Les trois buts encaissés lors de France-Colombie, ça t’inquiète ?Ça ne m’inquiète pas, c’était une piqûre de rappel. Sur des matchs comme ça, quand on mène au score, on doit faire beaucoup mieux. On n’a pas le droit de se faire remonter. Mais c’est mieux que ça se passe avant la compétition que pendant. Et on fera tout pour que ça ne se reproduise pas.
Il se passe quoi dans ta tête à la veille de ta première Coupe du monde ?C’est une grosse fierté et un rêve qui va se réaliser. Depuis tout jeune, je regarde ces compétitions à la télé, ce sont des moments très spéciaux. J’ai la chance d’être appelé, et de disputer cette compétition avec mon pays. Je suis l’homme le plus heureux actuellement.
Les Lyonnaises ont encore remporté la Ligue des champions, tu as suivi la finale ?J’ai regardé le match hier soir. C’était assez compliqué au début, ensuite il y a eu cette expulsion qui a joué en faveur de l’OL et elles ont pu remporter le match. Il y a des joueuses que je connais, certaines étaient dans ma classe au lycée.
Benjamin Mendy, il se sent comment ?S’il a été appelé, c’est que le coach pense qu’il sera prêt pour la CDM. C’est un joueur qui travaille beaucoup, qui revient de loin. Tout le mal que je lui souhaite, c’est d’être prêt et à 100%.
Ça ressemble à quoi une préparation physique pré-Mondial ?D’abord, certains joueurs se sont arrêtés plus longtemps que d’autres. Certains doivent travailler plus sur le volume, les matchs amicaux vont aussi nous aider à travailler le physique. Mais on sort d’une longue saison pour la plupart, on a bien bossé dans nos clubs, je pense qu’on n’a pas besoin de faire énormément de physique.
Il y a pas mal de débutants dans cette équipe de France. Comment ne pas stresser en démarrant un match de Coupe du monde ?Il faut réaliser qu’on a de la chance d’être là, et ne pas se poser trop de questions. Et nous, ceux qui avons déjà joué des grandes compétitions, on va aider les autres pour que tout le monde se sente bien et naturel. Il n’y a pas de raisons de stresser. Il faut entrer sur le terrain et ne penser à rien d’autre.
La génération 1993 est très représentée…C’est vrai que beaucoup de joueurs de notre génération sont professionnels et jouent dans des grands clubs. Ce sont des joueurs qui bossent beaucoup, et finalement ça finit par payer. On a eu la chance de remporter un titre en jeunes ensemble, ça nous a donné le goût d’accrocher l’équipe de France A.
Tu n’a pas peur de te blesser lors de ces matchs amicaux ?On ne sait jamais ce qu’il peut se passer, mais il n’y a aucune crainte de ma part. Sur les matchs amicaux, il faut être performant. On prépare la compétition avec ces matchs-là, il faut les jouer comme des matchs de Coupe du monde.
AD, à Clairefontaine