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Raoul Loé : « On est fier de moi à Cergy et à Pampelune »

Propos recueillis par Babacar Sall
Raoul Loé : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>On est fier de moi à Cergy et à Pampelune<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Passeur décisif sur le but du Cameroun face au Mali dans son premier match en Coupe d'Afrique, Raoul Loé vit un rêve avec les Lions indomptables. Conscient de son rôle dans cette sélection, le milieu de terrain d'Osasuna est plutôt calme avant le deuxième match de poule, déjà décisif face à la Guinée.

Comment vous êtes-vous senti face au Mali ?

Le Mali, c’est une bonne équipe, hein ! Ils ont fait une meilleure entame que nous, on a mis du temps à entrer dans le match, mais petit à petit, on a su se créer des occasions. Ensuite, en deuxième mi-temps, on prend un but sur un de leurs coups de pied arrêtés. Après, avec toute la rage qu’on avait, on a refusé la défaite et on est parti chercher ce but du match nul. On a fait un match correct. Pas un bon match parce qu’on n’a pas gagné, mais correct.

Vous avez été surpris par cette équipe ?

Non, du tout, parce qu’on savait que le Mali était une bonne équipe ! Lors des deux dernières CAN, ils ont terminé troisièmes, et ce n’est pas rien ! Ils ont des joueurs qui jouent en Ligue 1, un capitaine qui a fait une énorme carrière… C’était costaud et on savait à quoi s’attendre.

Vous avez déjà un match décisif face à la Guinée. Il y a de la pression dans le groupe ?

C’est clair qu’on est obligés de gagner ! Il y a de la pression, mais elle est positive, comme pour tout le monde d’ailleurs. C’est important quand même, là, on représente notre pays ! Dans le groupe, tout le monde a le même nombre de points, et on sait tous qu’avec une défaite, ça va être très compliqué. Mais bon, on est confiants, donc on verra comment ça va se passer.

Concernant ta titularisation, c’était une surprise ?

Ouais, une surprise de ouf, même ! La veille du match, on a fait un entraînement, et je n’étais pas dans l’équipe des titulaires. Après, c’est vrai qu’on a fait une bonne séance avec les remplaçants, et le coach n’était pas très content, il a dit qu’il allait faire des changements. Je ne me sentais pas spécialement concerné. Je sais que le coach compte souvent sur moi quand je suis remplaçant, il me fait souvent entrer, mais en tant que titulaire, c’est compliqué et surtout en compétition officielle. Donc le lendemain au déjeuner, il nous a réunis dans une chambre pour annoncer des changements et que j’allais jouer parce qu’il voulait de l’agressivité au milieu, parce que la force des Maliens, c’était le milieu Keita – Sylla – Doumbia. J’avais la pression, mais quand le match commence, elle disparaît.

T’es satisfait de ta performance ?

Ça s’est plutôt bien passé, j’ai été bien noté dans les journaux, mais bon, à ce niveau-là, ce n’est pas la performance individuelle qui m’intéresse. J’aurais même préféré faire un sale match et qu’on remporte ce match. Là, dans les compétitions internationales, t’as trois matchs de poule, faut être efficace. Y a pas besoin de bien jouer. C’est vrai que c’est important, mais regarde : l’Afrique du Sud a perdu 3-1 contre l’Algérie. On pourra dire ce qu’on veut, « c’était les meilleurs, ils ont bien joué » , mais ils ont perdu. Elle est là, la réalité.

C’est ta première compétition internationale. Comment tu la vis ?

Franchement, pour moi, c’est plutôt cool, hein ! Je n’ai aucune pression. Comme j’ai dit tout à l’heure, on est des privilégiés, on profite du moment. Là, c’est ma première compétition internationale, c’est déjà super bien de jouer en équipe nationale. En Afrique, on sait ce que ça représente, la famille est contente, j’ai plein de gens qui me soutiennent, les gens de mon quartier à Cergy, mon club à Pampelune qui est derrière moi et qui est fier de moi. Tout ça, ça me donne de la force, et puis je connais plus ou moins mon rôle dans cette équipe. Je sais que je n’ai pas beaucoup joué pendant les qualifications, mais j’ai tout de même eu du temps de jeu, et c’est difficile de faire des changements quand on fait des éliminatoires plus ou moins parfaits. Je connais mon rôle en tant que remplaçant, je sais qu’il faut que je me donne à 100% aux entraînements pour que les titulaires soient prêts, pour qu’il y ait de bonnes séances. En tout cas, il faut être prêt. Je suis dans un bon état d’esprit, une bonne mentalité, on va tout donner pour le Cameroun parce que le peuple vit le football à fond là-bas. C’est que du bonheur d’être là !

Comment vit le groupe ?

Le groupe vit bien, on s’est installé tranquillement. On a fait un bon parcours en qualification, on est conscients de nos qualités, on sait que l’on peut faire une grande compétition. On est super concentrés, on analyse les adversaires en même temps et on espère que ça va bien se passer.

Est-ce que vous vous êtes préparés dans les meilleures conditions au Gabon avant la compétition ?

Honnêtement au Gabon, c’était parfait. L’hôtel et les installations étaient bons. Le stade aussi était pas mal. On a fait deux matchs amicaux : un contre l’Afrique du Sud et un contre une équipe locale. C’est vrai que le climat était un peu plus lourd qu’ici, en Guinée-Équatoriale, mais le stage s’est bien déroulé. On est arrivés ici avec les idées claires. On sait parfaitement ce qu’on a à faire, et je pense que ce stage a été bénéfique pour nous.

Tu parles de bonnes installations au Gabon. Elles sont comment, en Guinée-Équatoriale ?

Concrètement, l’hôtel est pas mal. Le petit hic, c’est qu’on est logés avec l’équipe du Mali, mais bon, on comprend. La Guinée a récupéré la Coupe d’Afrique il y a seulement deux mois, on sait qu’ils font comme ils peuvent. On a aussi un bon terrain d’entraînement. Il n’est pas exceptionnel, mais on fait avec. On sait clairement que la CAF a fait le nécessaire pour qu’on soit dans les meilleures conditions.

On connaît le palmarès du Cameroun. Logique qu’on vous considère comme une des équipes favorites du tournoi ?

Ouais bien sûr, le Cameroun est une grande nation du football africain. Après, nous considérer comme favoris, je ne sais pas. Parce que déjà, les deux dernières compétitions continentales, on n’y était pas et on sort d’une Coupe du monde ratée. On a dû « tout refaire en deux mois » . Après, c’est vrai que le coach a pris des décisions, il a changé le staff, un nouveau capitaine a été nommé, de nouveaux joueurs sont arrivés et au regard des qualifications, je pense que c’est la raison pour laquelle on essaye de nous coller cette étiquette de favori. On n’a pas perdu, on a marqué 9 buts et on n’en a pris qu’un seul.

En parlant du Mondial, est-ce que cette déception collective est encore dans les têtes ?

Ah moi, concrètement, je n’y étais pas, donc je ne sais pas. J’ai été enlevé de la liste finale. Après je pense que mes coéquipiers ont fait la part des choses. Personne n’a oublié parce que ça ne s’oublie pas, mais ils ont mis tout ça de côté parce que si tu restes dessus, tu n’avances pas. Dans le football, aujourd’hui c’est blanc, demain c’est noir. À la Coupe du monde, c’était noir, et on espère tous que ça sera blanc pour cette CAN ! Les « survivants » de la Coupe du monde ont tourné la page.

À titre personnel, ça a été une déception de ne pas être dans la liste des 23 ?

Ah ouais, totalement. Une énorme déception même ! Je m’en rappelle très bien, mais c’est passé. C’est normal d’être déçu, c’est la Coupe du monde, c’est le plus grand tournoi au monde, tout le monde rêve de jouer un Mondial. En plus, celle-là était au Brésil. Sachant que j’étais présent dans toutes les listes des qualifications et même durant le dernier stage avant la liste finale… Mais bon, c’est le football. Tu sais que quand tu commences le stage des 28, il y en a cinq qui vont le quitter avant le Mondial. Sur le coup, c’est super dur. Mais toi, tu l’acceptes en tant que footballeur parce que c’est ton métier, tu sais que ce sont des choses qui peuvent arriver, mais tu fais quand même la part des choses. Le plus dur, c’est clairement pour la famille. Faut que tu expliques tout ça à tes parents, à la famille. Mais bon, au final, on est des privilégiés. On joue au foot, on vit de notre passion, y a des choses beaucoup plus graves. L’important, c’est de savoir se relever.

Revenons à cette CAN. Vous êtes dans un des groupes les plus relevés. Quel est l’adversaire le plus redoutable ?

Ouais, ce groupe est très relevé, tout comme le groupe C. Les Ivoiriens ont les meilleurs joueurs. Ils ont le meilleur joueur africain en la personne de Yaya Touré, il y a Gervinho. Il y a aussi la Guinée qui a fait de bonnes qualifications, et on ne va pas oublier le Mali qui est allé arracher sa qualification à domicile contre l’Algérie. Et l’Algérie, on sait que c’est la meilleure équipe africaine actuellement dans le classement FIFA, donc c’est costaud. Les Ivoiriens, on les connaît déjà parce qu’on les a eus dans notre poule, mais les qualifications et la compétition sont deux choses totalement différentes. Je pense qu’il va y avoir du beau spectacle.

Et sinon, comment se passe ta saison à Osasuna ?

Ça se passe bien oui, malgré cette descente en Ligue Adelante la saison dernière. On n’a pas très bien commencé malheureusement. On a eu des petits problèmes économiques qui ont fait que nous ne pouvions pas recruter des joueurs pro. Donc on a pris des joueurs du centre de formation et des jeunes prometteurs qui sont en équipe Espoirs espagnole. Là, ça se passe beaucoup mieux, on va essayer de donner le maximum pour essayer de jouer les playoffs pour remonter en Liga. Grâce à Dieu, ça se passe bien pour moi, je joue, je donne le maximum pour le club. C’est quand même le club qui m’a offert mon premier contrat pro, qui m’a fait découvrir la Liga, donc je suis vraiment fier de porter les couleurs d’Osasuna.
Ivan Toney, pari gagnant

Propos recueillis par Babacar Sall

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