Après coup, Marquinhos rappelait à tout le monde la définition d'un euphémisme en se fendant d'un « notre grand gardien a fait la différence » . Et il fallait bien ça pour sauver une équipe torpillée de toute part par les Blaugrana au cours des 45 premières minutes, avec neuf frappes cadrées concédées. Un triste record pour le PSG en Ligue des champions au XXIe siècle. Le gardien costaricien facturait ainsi déjà huit parades à la pause, auxquelles il en ajoutera une pour le plaisir à vingt minutes du terme en sortant une tête de Busquets sur corner. Surtout, il ne lui a fallu qu'une petite dizaine de minutes pour entrer dans la tête d'Ousmane Dembélé, qui n'a fait que buter sur l'ancien Merengue.
Un Messi et un saint
Après avoir dégoûté le Français, Keylor a ensuite pu s'attaquer à un plus gros poisson. Pour son quinzième face-à-face avec Lionel Messi, il a pris son traditionnel pion sans broncher, sur une illumination de la Pulga. Avant de renvoyer l’ascenseur en détournant le penalty du sextuple Ballon d’or sur sa transversale juste avant la pause. Le premier échec de l'Argentin dans l'exercice depuis six ans sur la scène européenne. Le tournant de la soirée pour éviter aux siens une punition bien méritée en rentrant aux vestiaires menés au score.
Moins sollicité par la suite, Navas a permis à son bateau de rester à flot, et de continuer à voguer vers des horizons encore fantasmés. Mais il y a un hic. « Nous sommes très motivés pour continuer avec cet état d'esprit dans cette compétition. Nous devons être unis » , a-t-il réagi au micro de RMC Sport au moment de recevoir son trophée d'homme du match. Sa première erreur de la soirée. Non, l'état d'esprit affiché par les Parisiens, incapables de se défaire de la peur qui les prend au ventre chaque printemps dans une telle configuration, ne les portera pas jusqu'à la victoire finale. San Keylor a beau enfiler sa cape de super héros dès que l'occasion se présente depuis son arrivée, un gardien ne peut gagner des trophées à lui seul. Il est également nécessaire de rappeler que lorsqu'un gardien termine la soirée homme du match, cela n'augure pas forcément de bonnes choses pour son équipe. Le Dijon époque Baptiste Reynet en sait quelque chose.
Par Tom Binet
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