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Manuel Suárez : « On va gagner contre la Russie »
Après Rosario Central, San Lorenzo, Valence et une Copa América remportée avec le Chili, Juan Antonio Pizzi s’apprête à vivre la première expérience mondialiste de sa carrière sur le banc de touche de l’Arabie saoudite. Une grande première que l’Hispano-Argentin va partager avec son adjoint chilien, Manuel Suárez. Qui fait le point quelques heures avant de rencontrer la Russie.
Le match Russie – Arabie saoudite va ouvrir le Mondial, un évènement attendu par des millions de personnes. Le fait que tous les regards soient rivés sur vous c’est facile à gérer ?Le Mondial, c’est l’évènement le plus important du football, donc forcément on va tous avoir la pression, mais il faut qu’on la transforme en quelque chose de positif. Je ne pense pas que nos joueurs seront inhibés par le fait de disputer un match d’ouverture. Franchement, on s’en fiche un peu qu’on fasse le lever de rideau. L’important, c’est qu’on fasse un bon match, qu’on joue comme on sait le faire.
Vous êtes vaccinés contre « la peur scénique » qu’évoque Jorge Valdano selon vous ? On n’aura aucun problème à ce niveau-là, c’est sûr. Même si nos joueurs ne sont pas très connus en Europe, ils ont beaucoup d’expérience. On veut gagner, et donner une très belle image durant ce Mondial.
Qu’est-ce qu’on travaille avant un tel match ?On essaie de s’entraîner normalement, de régler les derniers détails. On est tous impatients de démarrer cette compétition. Pour Pizzi et moi, c’est notre première Coupe du monde, et franchement, c’est une super expérience humainement et professionnellement parlant. Il n’y a rien de plus grand qu’une Coupe du monde. Médiatiquement et émotionnellement, c’est impressionnant.
Avec Pizzi, vous avez connu Valence et la sélection chilienne notamment. Pourquoi avoir accepté la proposition saoudienne ?Parce que c’est une sélection qui allait disputer la Coupe du monde. Travailler avec les Saoudiens, c’est facile, ils sont fous de football, ils vous mettent dans les meilleures dispositions possibles. C’est très pro. On sent qu’ils ont envie de passer un palier, de progresser. On est là pour les aider.
Comment faites-vous pour communiquer avec vos joueurs au quotidien ?On a deux traducteurs constamment avec nous. Ils font un travail énorme, et sans eux, évidemment ce serait plus difficile pour que les joueurs comprennent où nous voulons en venir. Paradoxalement, la communication est assez facile avec les joueurs, car ils ont l’habitude d’être entraînés par des étrangers, même dans leurs clubs.
Comment gérez-vous le fait que vos joueurs fassent le ramadan ?On respecte ça. On ne peut aller à l’encontre de la foi de nos joueurs, c’est très important pour eux. Si on leur interdisait de le faire, ce serait même contre-productif. Je ne pense pas que ce sera un souci pour le reste de la compétition.
C’est compliqué d’entraîner des Saoudiens ?Non, au contraire, c’est très facile. Je suis agréablement surpris par leur professionnalisme. Ils sont très disciplinés, ils écoutent attentivement ce qu’on leur dit et ils s’efforcent de le reproduire sur le terrain. Au niveau du comportement et de l’investissement, il n’y a vraiment rien à redire.
Vous vous attendez à quel match contre la Russie ?Ce sera compliqué, parce que la Russie joue à domicile, dans son stade, avec ses supporters. On est dans la position de l’équipe à battre, mais on est prêts. On veut gagner, et je suis persuadé que c’est ce qui va se passer.
Vous avez perdu vos trois derniers matchs amicaux contre l’Italie, le Pérou ou l’Allemagne. Il y a mieux comme préparation, non ?Non, c’était l’idéal. L’idée, c’était d’affronter des sélections à fort potentiel, pour que les joueurs entrent très vite dans le vif du sujet. Au-delà du score, les performances de l’équipe ont plutôt été bonnes et encourageantes.
Vous la rêvez comment, votre Arabie saoudite, pendant ce Mondial ?On veut qu’elle soit compétitive, agressive et qu’elle ait toujours son destin en main. Je veux dire par là qu’on ne veut pas être des figurants : on va aborder tous nos matchs avec une mentalité de battants.
Un pronostic contre la Russie ?On va gagner. On ne veut pas se contenter d’un nul, ça serait une contre-performance. Contre la Russie et contre les autres équipes du groupe, on va jouer notre chance à fond. L’objectif, ce sera de quitter la Russie le plus tard possible et sans regrets.
Propos recueillis par Javier Prieto Santos