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Le onze de rêve de Nestor Fabbri

Propos recueillis par Florent Torchut
Le onze de rêve de Nestor Fabbri

L'ancien Canari a toujours eu le don d'être au bon endroit au bon moment. Celui qui a trimbalé son baluchon de l'Argentine finaliste du Mundiale 90 au Guingamp de Drogba et Malouda, en passant par le dernier FCNA champion de France, nous livre son onze de rêve et le moins que l'on puisse dire, c'est que son équipe a de la gueule !

Ubaldo "El Pato" Fillol :

« J’ai joué avec Landreau à sa meilleure période, mais je suis obligé de mettre Fillol, c’est le meilleur gardien argentin de tous les temps. J’ai joué avec lui à la fin de sa carrière, au Racing, à l’époque où j’effectuais mes débuts, à dix-huit ans. C’est la sécurité avant tout. Nous échangions beaucoup autour du football, en dehors du terrain.« 


Défenseurs

Javier Zanetti :

« Un grand joueur, mais aussi un très grand professionnel. Il vit pour le football. On dirait qu’il ne transpire pas, mais pourtant qu’est-ce qu’il court ! Un personnage exemplaire sur et en dehors du terrain. Il ne va jamais avoir un 10/10, mais il n’aura jamais non plus 4. Il est hyper régulier. C’est un exemple pour les plus jeunes.« 

Oscar Ruggeri :

« Nous avons toujours eu une grande rivalité, car il jouait à River et moi au Racing, avant que je signe à Boca. Nous avons joué ensemble en sélection. Ruggeri, c’était un caudillo (Ndlr : un vrai chef, le patron), doté d’une grande expérience et d’un esprit de gagnant.« 

Gustavo Costas :

« Il a passé quasiment toute sa carrière au Racing. Dans sa jeunesse, il était même la mascotte du club. Il est ensuite devenu une idole à Avellaneda (le quartier du Racing). Nous comprenions le football de la même manière. Il jouait à droite et moi à gauche. Rien qu’en nous regardant, on se comprenait.« 

José Chamot :

« Lui, on n’a jamais vraiment su s’il était gaucher au droitier, il frappait la balle de la même manière des deux pieds. Comme dans la tradition des latéraux brésiliens, il était meilleur pour déborder que lorsqu’il s’agissait de marquer son joueur.« 


Milieux

Juan Sebastian Veron :

« On a joué à Boca et en sélection ensemble, à l’époque de Passarella. Il rendait le football simple avec sa façon de frapper le ballon. Il a toujours eu une vision périphérique du jeu. Il comprenait le jeu avant les autres. Il y a ceux qui jouent à la balle et ceux qui jouent au football. Veron fait partie de la seconde catégorie.« 

Diego Maradona :

« Je crois pas qu’il y ait d’adjectif pour décrire le plus grand de tous. C’est simple, dès que tu évoques Maradona, tu parles de l’Argentine. Il savait tout faire avec un ballon, et parfois même avec une balle de golf ! Il avait aussi cette faculté à s’accaparer la pression et à libérer ses partenaires. Lorsqu’il prenait la balle, tu savais qu’il allait soit y avoir une action dangereuse, soit une faute en faveur de ton équipe.« 

Jorge Burruchaga :

« Un excellent stratège, un penseur du ballon rond, qui a fait vibrer la Beaugeoire et avec qui j’ai vécu la Coupe du monde 90. On avait l’impression qu’il courait sur un tapis, on ne se rendait pas compte lorsqu’il se lançait. C’était aussi un immense passeur.« 


Attaquants

Claudio Caniggia :

« Le joueur le plus rapide en conduite de balle que j’ai vu. Véloce et habile, à l’image de Messi aujourd’hui. Quand il démarrait avec le ballon, c’était impossible de l’arrêter. C’était un attaquant très complet.« 

Gabriel Batistuta :

« Un joueur capable de marquer dans toutes les positions, du droit, du gauche… Comme Drogba, il s’est révélé sur le tard, il a même été à deux doigts d’abandonner le football… Il ratait alors beaucoup de buts, avant de briller à Boca, puis de réussir à la Fiorentina. Batistuta, c’est synonyme de but.« 

Didier Drogba :

« Je me souviens que l’année où je suis arrivé à Guingamp, il était remplaçant. Je le marquais régulièrement à l’entraînement. Je lui ai donné quelques conseils pour qu’il apprenne à se servir du corps de son défenseur, à s’appuyer sur lui pour se retourner. Après son but face à Lyon (3-3), il est devenu titulaire et n’est plus jamais ressorti de l’équipe. Il a explosé et la saison suivante, il est parti à Marseille.« 


Remplaçants

Raynald Denoueix :

« J’ai eu de nombreux entraîneurs de haut niveau, comme Bilardo, Basile, Passarella. Cela va vous surprendre, mais je choisis Denoueix. On avait de bons joueurs à Nantes, comme Carrière, Landreau ou encore Vahirua, et Denoueix a su en tirer le meilleur. Il a travaillé dans la sérénité, sans faire de bruit, pour gagner des titres. Si je devais définir son style, je dirais : « équilibre », notamment dans sa gestion des évènements.« 


Propos recueillis par Florent Torchut

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